Beaucoup de stop et de très belles rencontres à Safi, Rabat et Tanger

Après avoir visité les villes principales du Maroc, le sud, le désert, il me reste à remonter par la côte. C’est la fin de ce magnifique voyage et je compte bien terminer en beauté ! Après ces quelques jours coupée du monde au paradis secret de Tafedna, je remonte doucement jusqu’à Safi !

Départ en stop : Tafedna à Safi !

La première voiture s’arrête pour me prendre, il s’agit d’un taxi partagé qui a déjà 4 clients. J’explique au chauffeur que je fais du stop et ne souhaite pas payer pour me rendre à ma destination mais il insiste pour m’emmener gratuitement, c’est adorable ! Il me dépose à l’entrée d’Essaouira puisque je reste sur la route principale en direction de Safi.

Plein d’enfants font également du stop ou attendent un bus à ce rond-point, finalement, un pick-up s’arrête pour me prendre, le conducteur se rend à Marrakech mais il peut m’avancer jusqu’à l’embranchement pour Safi, c’est parfait. Il me dépose à une grosse intersection mais la route que je dois emprunter est peu passante. Un camion s’arrête et nous faisons une grosse heure de route ensemble. Nous traversons la campagne marocaine, je vois des enfants sacs sur le dos rentrant de l’école à pieds, des ânes tirant de grosses charges sur la route. Les paysages sont magnifiques, tout est vert par ici, ça me change vraiment du sud du Maroc qui est extrêmement sec.

Rachid me dépose dans un gros bourg car nos routes se séparent, à peine descendue, sac sur le dos toujours, des étudiantes me saluent en rigolant gênée. Je leur réponds poliment, puis un couple Hicham et son épouse enceinte me salue et me demande ce que je fais là. La question est assez légitime, je suis dans un village tout sauf touristique avec 15kg sur le dos. Je leur explique que je me rends à Safi en autostop et ils m’accompagnent jusqu’à l’embranchement d’où je pourrai lever le pouce. Ils me proposent de revenir une prochaine fois pour manger un tajine avec eux, adorables.

Alors que je patiente depuis 5 minutes, une femme s’approche de moi et me demande ce que je fais ici, je réitère mon discours et elle me propose de me donner de l’argent pour prendre un taxi jusqu’à Safi. Je la remercie chaleureusement mais j’ai de l’argent et préfère voyager en autostop. Quelques minutes plus tard, une voiture s’arrête avec deux hommes à l’intérieur, ils se rendent à Safi, parfait ! Ils me disent que je ne devrais pas faire de stop, que c’est dangereux ou que je pourrai tomber sur des voleurs.

Comment expliquer à toutes ses personnes inquiètent que je ne fais toujours que de belles rencontres et que toutes ces personnes rendent mon voyage inoubliable ?

Mohamed me donne sa carte de visite, en cas de problème, il est joignable jour et nuit et sera ravi de m’aider, c’est trop gentil. Il me dépose devant la porte de mon hôte de ce soir, une jeune femme contactée via couchsurfing : Assia.

Couchsurfing à Safi !

Assia m’accueille avec un grand sourire, je suis trop contente de la rencontrer. De toutes mes expériences Couchsurfing au Maroc, je n’ai jamais été reçue par une femme. Elle est très indépendante, ingénieure en sécurité dans une multinationale, elle travaille entourée d’hommes et a dû apprendre à se faire respecter malgré son jeune âge. Assia aime beaucoup voyager et n’a pas peur de partir seule, elle revient tout juste d’un weekend surf à Taghazout ! Elle aime aussi beaucoup la randonnée et n’a pas l’intention de se mettre en couple ou de se marier prochainement car elle veut profiter de sa liberté. Elle change de travail à la fin de l’année et va déménager dans une autre ville où elle ne connait personne actuellement. Elle veut aussi passer son permis de conduire avant la fin de l’année et a pour projet de voyager à l’étranger, l’Asie l’a fait rêver, l’Europe aussi mais comme c’est plus prêt, elle pourra y aller plus facilement.

Nous partons nous promener dans Safi (prononcer Esfi) et marchons beaucoup beaucoup! J’adore l’atmosphère paisible de cette ville, c’est grand mais je ne ressens pas l’effervescence des autres villes où je suis allée. C’est aussi très vert, relativement propre, organisé ! Nous terminons cette grande marche par un mojito sans alcool et une pizza aux fromages face au coucher du soleil. Magnifique vue ! Je n’aurai pas pu rêver mieux comme première soirée dans cette jolie ville.

Nous traversons le souk et les marchés de poterie, Safi est la capitale de la poterie, il y en a de toutes les sortes.

Comme il commence à faire sombre, nous rentrons à l’appartement où je prépare des crêpes. Il est 22h et nous sommes épuisés par nos nombreux kilomètres à pieds, nous tombons de fatigue sans manger ! Assia m’a très gentiment laissé son lit et elle dort sur un matelas par terre dans le salon, j’ai essayé de négocier pour dormir par terre mais hors de question, il parait que je suis l’invitée…

Au réveil, les crêpes sont prêtes ! Armées de pâte à tartiner, de fraises et de bananes, nous nous régalons ! Il pleut dehors et nous sommes encore en train de récupérer de la veille, nous regardons un film bien au chaud sous une couverture. Quand la pluie s’arrête, nous repartons à la découverte de la ville.

J’aperçois un genre de château et demande à Assia si nous pouvons nous approcher. Un garde nous explique que c’est fermé et finalement nous propose de visiter. Nous découvrons un arbre vieux de 500 ans, un riad coloré avec des plafonds somptueux, nous montons sur les remparts et admirons la vue sur la ville qui nous entoure.

Le port est imposant et la plage est loin, le centre-ville semble sorti d’une autre époque avec ses maisons en argile. D’autres quartiers sont très modernes, un contraste intéressant. Suite à cette visite imprévue, nous parcourons de jour les allées du marché de poterie, avec la pluie, la plupart des exposants ont rangé leurs fournitures mais ça ne gâche rien au plaisir d’admirer tous ces objets colorés. Dans certaines boutiques, nous pouvons observer les artisans peindre. Couleurs traditionnelles, pastels ou argentés, tous les styles sont permis !

Puis, nous grimpons un petit peu pour observer les fours où sont cuits les objets en argile. Un monsieur est en train de fabriquer des cendriers dans l’une des petites cabanes. Il manie l’argile à une vitesse impressionnante, en moins de 30 secondes, un nouveau cendrier est prêt ! Nous sommes impressionnées. Il nous invite à boire le thé et comme si nous avions toujours été attendue, un autre monsieur amène des msemen (des crêpes marocaines), il nous apprend la poterie et nous laisse fabriquer nos propres objets. Je fais une assiette et Assia un bol, il nous les offrira en souvenir avec comme recommandations de bien les laisser sécher au soleil. Soleil aux abonnés absent aujourd’hui ! Une bien jolie rencontre ! Nous repartons le sourire aux lèvres suite à ce moment plein d’authenticité que nous venons de passer.

Nous nous dépêchons de rejoindre la côte pour apercevoir le coucher du soleil, derrière le port, le soleil joue avec les nuages. Une longue avenue nous conduit jusqu’à la plage, à pied toujours ! Lorsque nous arrivons sur le sable, le soleil est bien couché, nous nous asseyons pour contempler les vagues et profiter des derniers instants de cette belle journée.

La plage est excentrée et il faut marcher longtemps pour rentrer chez Assia, chanceuses que nous sommes, une voiture auto-école s’arrête à notre hauteur et nous propose de nous conduire. Génial ! La jeune femme qui conduit est clairement dans ses premières heures de conduite, ça me rappelle des souvenirs ! Il recommence à pleuvoir exactement lorsque nous arrivons à l’appartement, il faut pourtant ressortir pour se rendre au marché. Nous achetons tout le nécessaire pour faire un bon tajine. Assia ne sait pas cuisiner et elle me laisse gérer, je ne suis plus à mon coup d’essai, les tajines, ça me connait ! Oignons, pomme de terre, patates douces, courgettes, tomates, poivrons, petit pois, haricots vert, olives, je mets tout ce que j’aime ! On se régale et Assia me félicite, c’est un vrai tajine de chef, youpi !

La fin de mon séjour approche, je dois remonter vers Tanger pour prendre mon ferry mais je souhaite d’abord faire escale à Rabat la capitale. J’ai quitté le logement d’Assia quand elle est partie au travail à 8h, c’était incroyable de la rencontrer et de passer ses 48 heures avec elle! J’ai eu l’impression que l’on se connaissait depuis longtemps et pour sûr, nous resterons en contact. C’est pour cela que j’adore Couchsurfing, la possibilité de rencontrer des personnes avec qui nous avons plein de points en commun et de créer des liens très forts en peu de temps.

Direction Rabat, toujours en stop !

Je marche 1km jusqu’à la route principale, il est très tôt ce matin. Le soleil n’est pas encore levé. Je choisis un endroit bien éclairé pour lever le pouce, le premier véhicule s’arrête, ça commence bien ! Ahmed et Nourredine sont super gentils, ils parlent bien français et nous avons une grande conversation sur l’humanité, les médias, les changements de la société, les différences entre la France et le Maroc, les soucis qu’ils rencontrent avec leurs passeports… Le tout en admirant le lever du soleil qui nous fait face. Ils sont contents qu’ils pleuvent depuis quelques jours car les paysages sont plus vert!

Ils souhaitent également que je parle à mes amis de Safi pour rendre cette destination plus touristique. J’ai adoré donc c’est avec plaisir que je vous en parle maintenant ! Vraiment, je ne comprends pas que cette ville ne soit pas plus touristique ! Il y a tout : l’art avec les poteries, les paysages avec le coucher de soleil, la plage, des gens adorables, le calme (au Maroc c’est assez rare pour être souligné…).

Ils me déposent à un carrefour et j’attends plus de 10 minutes, c’est long pour le Maroc … Mais je ne me plains pas, ça reste très raisonnable ! Une voiture s’arrête, à son bord, Youssef un barman qui se rend au travail, je lui demande à quelle heure il commence, il me répond très serein « à 8h » bien qu’il soit déjà 9h20 ! Ponctuels les marocains haha ! Il ne comprend pas du tout ce que je fais là et pourquoi je ne prends pas le bus. J’ai beau essayé de lui expliquer que c’est plus sympa de rencontrer de nouvelles personnes et de voyager comme ça, le principe de l’autostop pour le plaisir lui échappe.

Il me dépose dans un village, à nouveau, tous les regards se posent sur moi, je lis la surprise et le questionnement, mais qu’est-ce que je fais là ? En moins d’une minute, un camion s’arrête. Les 2 conducteurs ne parlent pas un mot de français ni d’anglais, ça s’annonce compliqué ! On ne se comprend pas du tout et le silence s’impose rapidement dans l’habitacle. Ça arrive ! Finalement ils me déposent à l’entrée d’El Jadida, tout se passe bien.

C’est un autre Youssef qui s’arrête ensuite, il va jusqu’à Casablanca et nous prenons l’autoroute, mais finalement, il passe beaucoup de temps sur son téléphone, nous faisons des écarts et nous n’allons pas vite… Il est très gentil et m’invite à manger chez sa cousine, je refuse poliment car je souhaite rejoindre mes amis à Rabat pour le déjeuner.

A Casablanca, il me dépose à un péage, malheureusement, il n’y a personne qui passe par là, j’attends longuement, c’est pas gagné. Finalement, un camion s’arrête et Hocine va jusqu’à Rabat, c’est idéal ! Il est adorable, il ne parle pas très bien français et appelle son fils pour me faire la traduction ! Je parle donc avec Yaya qui étudie à Marrakech. Nous réussissons à nous comprendre tant bien que mal et parlons tout le long. Il est routier et se déplace partout au Maroc et me conseille donc de l’appeler si j’ai besoin d’effectuer des trajets car il serait ravi de me véhiculer à nouveau. Je suis aussi invitée à manger dans sa famille à Kenitra quand je veux !

Retrouvailles avec Mary !

Vous vous souvenez de Mary, une nouvelle volontaire d’Olo que j’ai rencontrée il y a quelques jours ? Elle est actuellement à Rabat chez un ami et m’a proposée de les rejoindre. Je rencontre donc Nabil un cuisinier qui habite ici et accepte de m’héberger. Nous partons nous promener dans le centre-ville, il y a des graffitis partout, ils sont magnifiques !

Nous marchons dans la médina et sommes rejoints par Illyass. Tous les quatre, nous mangeons un taco au falafel (pour moins d’un euro) et partons ensuite découvrir la Kasbah de Rabat, comme un air de Chefchaouen ! Des petites rues bleues, des chats, des fleurs, des magasins…

C’est trop mignon ! En bonus, la vue sur le fleuve ! Puis, nous continuons avec une balade sur la plage, le phare au coucher du soleil est incroyable, j’ai l’impression d’être dans une carte postale. A notre gauche, un immense cimetière avec des tombes vraiment très empilées, je n’ai jamais vu ça ! La balade se continue en bord de mer jusque chez Nabil.

Passage habituel par le marché, il me semble important d’expliquer que les marocains ne stockent pas. Ils achètent avant chaque repas ce dont ils ont besoin. Les frigos et étagères sont toujours vide dans les cuisines. Seuls les épices et le thé semblent être toujours à disposition. Il est donc normal d’aller acheter le khobz (pain) ou les msemen (crêpes) de bon matin, puis avant le déjeuner, et à nouveau le soir. Les œufs, les légumes, le lait, la menthe, la viande, la farine, la semoule pour le couscous… Tout s’achète au petit épicier du coin à la dernière minute et généralement sans payer ! Tout est à crédit. Un rythme de vie à l’opposé de nos habitudes de surconsommation !

Un stand de dattes ! Miaaam

Nabil nous donne un cours de cuisine, trop bien d’apprendre les secrets d’un chef ! Nous préparons un tajine végétarien et il fait un plat avec du poulet, des raisins secs et des oignons. Je gouterai juste les oignons sucrés, un déliiiiiice ! Mohammed un autre chef qui travaille pour la famille royale nous rejoint pour le dîner, nous passons une excellente soirée à rigoler et danser. Peut-être est-ce dû à notre dégustation de royal cookies, des cookies aromatisées à l’herbe royale omniprésente au Maroc, vous voyez ce que je veux dire ? 🙂

Dernier jour ici, direction la Medina pour rejoindre Teresa, une autre collègue d’Olo qui est également à Rabat, nous déjeunons ensemble puis nous allons nous promener avec Nabil et Mary. Une longue balade dans les ruelles de la médina, un souk très joli et organisé.

Le soleil tape et il est vraiment très agréable de se balader le long du fleuve jusqu’à la tour Hassan II, emblème de la ville. Elle faisait 2 fois cette taille mais a été détruite. A coté, les parents du roi sont enterrés dans de jolis bâtiments. Rabat est très vert, très moderne, on se croirait facilement en Europe. Le tram super moderne traverse la ville. Je suis vraiment contente d’être passée par la capitale, je découvre encore de nouveaux aspects du Maroc.

Retour à Tanger … en bus !

Puis je prends le bus pour Tanger ! Le trajet passe vite, 3 heures par l’autoroute, pour une fois je ne suis pas dans un bus qui s’arrête partout, yeees ! A l’arrivée, Youssef, un ami d’enfance de Fouad et Abdelilah, 2 collègues d’Olo, est là pour m’accueillir. Il vient de parcourir 9km en taxi pour venir jusqu’à la nouvelle station de bus qui est totalement excentrée ! C’est super gentil de sa part, nous prenons donc 2 taxis partagés pour nous rendre chez lui. Il habite face à la mer dans un petit appartement sur la longue promenade d’Hassan II. Il ne peut pas vivre loin de la mer, originaire de Kenitra comme mes 2 amis, il est à Tanger depuis 3 ans et est … cuisinier à l’hôtel Hilton ! Décidément, je choisis bien mes hôtes, ou plutôt, mes amis me connaissent bien et me mettent en contact avec les bonnes personnes haha.

Après avoir dégusté un thé et un msemen à 20h, je sais maintenant que les marocains mangent tard et je ne suis plus surprise, ceci n’est pas un diner mais un goûter ! Le courant passe super bien avec Youssef, il est vraiment très gentil. Nous marchons sur la promenade, je découvre un aspect beaucoup plus moderne de Tanger que ce que j’avais vu la dernière fois en dormant dans la vieille ville. Les buildings s’alignent face à la plage, c’est assez joli ! J’aime beaucoup.

Youssef me propose de fumer la shisha dans un bar qu’il connait bien ! Nous faisons connaissance en soufflant la fumée à la pomme. Puis nous nous arrêtons acheter 2 bières que nous dégustons sur la plage à côté des pêcheurs. Ça aussi c’est nouveau pour moi, boire des bières sur la plage, une première au Maroc ! Les bières viennent d’Espagne et sont donc plus accessibles/moins chères que dans le reste du Maroc. Après cet apéritif tardif, nous nous rendons dans un restaurant indien où il a ses habitudes. Il est minuit, bien que derniers clients, nous sommes extrêmement bien accueillis par toute l’équipe de cuisto/serveurs qui sont en fait ses amis. L’une des serveuses a travaillé à Petit Surfer à Imsouane, le monde est vraiment beaucoup trop petit ! Je mange un excellent Aloo Gobi puis nous rentrons nous coucher. Youssef m’apprend à jouer de la guitare, je sais maintenant faire 3 notes haha.

Une longue nuit de sommeil plus tard, j’essaye tant bien que mal de voir si mon billet de ferry est confirmé ou non, cela fait 24h que le site internet affiche « réservation en attente de confirmation ». Étant censée partir dans 2h, j’en conclus que le tarif très attractif était une arnaque et que je n’ai pas de billet. Tant mieux, Youssef veut me faire découvrir plein d’endroits. Nous voilà en route pour le centre-ville, 4km à pied sur la côte au soleil, on est bien. Il m’amène dans un genre de petit marché couvert où les petits stands de soupe Bissara sont plein à craquer ! Une vraie bonne adresse.

Si vous souhaitez vous y rendre, en partant de la place du grand Socco, la rue qui remonte à côté de la mosquée, il va y avoir des escaliers sur la gauche et c’est là ! La soupe Bissara, c’est la soupe de fève et pois cassé, spécialité du nord du Maroc dont les marocains raffolent ! Servie avec du pain et beaucoup d’huile d’olive sur le dessus. C’est vrai que c’est bon !

Puis, nous prenons un taxi partagé jusqu’au parc Rmilat. Une forêt au Maroc ! Je ne l’avais pas vu venir, après la côte Atlantique, le désert du Sahara, les Oasis, la vallée de Dades, la ville bleue, les cascades, la neige… Je ne pensais pas que j’allais encore être surprise par les paysages ! Et si, cette fois c’est une vraie foret humide et verte que je découvre. Et en plus, une vue à couper le souffle sur le détroit de Gibraltar !

Suite à cette jolie visite, nous partons chez Sadi qu’il considère comme sa maman à Tanger. A mon arrivée, je suis plus que surprise car elle me semble avoir une trentaine d’années. Sadi m’accueille avec un immense sourire et me parle en darija, je ne comprends pas grand-chose mais sa bonté transparait et je ne peux qu’apprécier l’échange. Elle est frustrée de ne cuisiner que des légumes et énumère tous les types de viande et poisson possible pour essayer de me faire changer d’avis, désolée de ne m’offrir « que » des légumes elle finira par en rire et me dire que je peux vivre chez elle aussi longtemps que je veux car je ne coûte pas cher !
Elle me parle de ces 2 fils et qu’elle aurait adoré avoir une fille comme moi. Je demande l’âge de ses enfants et je suis choquée, ils ont 32 et 24 ans ! Elle a en fait 48 ans mais en parait 15 de moins. Je lui dit qu’elle est très belle et lui demande son secret, elle me répond que c’est de bien manger, des bons produits frais et bio. Elle raconte des anecdotes concernant son âge à Youssef qui me traduit, quand elle se balade avec son fils, beaucoup de personnes pensent que c’est son mari car elle parait plus jeune que lui ! Son habitation est sommaire, 30 mètres carré maximum avec un salon, une mini-cuisine, une salle de bain sans douche mais avec des bassines, une chambre avec 2 petits lits où elle vit avec son fils. Les pièces sont toutes biscornues, les murs ne sont pas droits, il n’y a qu’une seule porte pour la salle de bain, le reste est ouvert, les chaises sont empilées dans l’entrée car une fois posées autour de la table, la porte d’entrée est condamnée. Et pourtant ce lieu est extrêmement convivial. J’aide Sadi à éplucher les légumes, elle nous sert le thé et nous déjeunons avec son plus jeune fils qui est aussi rentrer manger. Il est 16h, normal. C’est très très bon ! En partant, elle m’offre une écharpe et un bracelet qui vient des Philippines, je ne sais pas comment la remercier, c’est trop ! Youssef me dit qu’elle est toujours comme ça, le cœur sur la main. Une personne rayonnante et pleine de vie, une vraie belle rencontre, une de plus !

Nous rentrons une nouvelle fois en marchant le long de la plage, msemen et thé à 20h et nous tombons de fatigue avant 22h. Je dors jusqu’au lendemain matin ! Pfiiiou c’est fatiguant toute cette marche à pied que je fais depuis quelques jours.

Dernier réveil au Maroc, direction le ferry pour traverser jusqu’en Espagne !

La fin d’une très belle aventure dans ce magnifique pays, l’hospitalité des marocains n’est pas un mythe, les paysages m’ont subjuguée, j’ai adoré toutes mes expériences et ne peux que vous recommander (vous pousser très très fort!) à venir découvrir le Maroc dès que vous en aurez l’occasion. Impossible d’être déçu tellement il y a de choses à faire et à découvrir, et puis toutes ses belles rencontres resteront gravées dans mon cœur.

Venez, venez, venez vite !