Récit de 2 mois à Imsouane !

Imsouane, surf, yoga, vagues, océan, étoiles, smoothies, tajines, nature, isolement, bulle, Olo, communauté, conscience, environnement, méditation, développement, tourisme, rien, tranquille, inshallah, mechi moushkil, changements, travail, couscous, chatons, remise en question, méditation, …

Voilà les mots qui me viennent à l’esprit, après bientôt 2 mois dans un petit village de pêcheurs sur la côte Marocaine, du nom d’Imsouane. Je prends enfin le temps de vous écrire, je vais tenter de vous en dire plus ! J’ai perdu toute notion du temps et de l’espace ici. Incapable de dire si je viens d’arriver où si j’ai toujours vécu ici, aucune notion des jours, de l’heure, des saisons, il fait beau et nous vivons au rythme des marées montantes et descendantes, au rythme de la lune et des étoiles.

Arrivée en tant que volontaire à Olo, je pensais travailler dans un petit hôtel et avoir des missions variées (réception, petit déjeuner, aide en tout genre, organiser des activités pour les clients, …) mais à mon arrivée je suis un peu surprise de la taille de l’établissement ! Il y a en fait 3 maisons et beaucoup d’employés / volontaires. Je suis bien accueillie mais mets un petit peu de temps à comprendre qui est qui et qui fait quoi. Je me retrouve à travailler au Smoothie bar, la plus belle vue selon moi ! Dans la maison principale face à Magic Bay, la plus longue vague du Maroc, je suis au bar à smoothie et à snack ainsi qu’à l’organisation des repas. Dès les premiers jours, je suis plongée dans un rythme assez intense, on enchaine les smoothies, les assiettes de falafels, on prépare du hummus et de la tapenade pour le petit déjeuner, on sert les repas, débarrasse, fait la vaisselle, le tout en regardant les surfeurs et en étant souriant avec les clients !

Beau programme non ?

Dans la réalité, ce n’est pas tout rose, je passe 6h par jour à courir partout sans une seconde pour m’asseoir, j’ai mal aux pieds. L’organisation n’est pas toujours au top, la propreté on n’en parle pas, les standards marocains sont bien différents de ce dont j’ai l’habitude. J’entends des « mechi mouchkil » (pas de problème) toute la journée mais moi j’en vois quelques uns des problèmes 😉 Je fais une liste de tout ce qui pourrait être changé / amélioré, ça plait au boss qui propose de m’embaucher pour que je mette tout ça en place et reste plus longtemps avec eux dans l’équipe. Après longue réflexion, j’accepte cette offre. Malgré la création de planning, de listes, des heures de ménage, les modifications mineures que j’ai pu apportées sans matériel, force est de constater 1 mois plus tard que je n’ai pas réussi à apporter les changements souhaités. Dur de se faire entendre, de prendre des initiatives, de changer des habitudes bien établies en ne travaillant « que » 6h par jour à un rythme déjà intense. Je finis même par m’habituer au soucis d’hygiène et d’organisation qui me brulaient les yeux à mon arrivée. Le moral ne reste pas toujours au top, je baisse les bras plusieurs fois. Je me retrouve confrontée à mes propres limites : mon envie de bien faire, mon perfectionnisme, mon implication, je prends les choses trop à cœur et m’épuise, me vide de mon énergie … Je suis forcée de me rendre à l’évidence, je ne vais pas me fatiguer d’avantage pour un endroit où je ne vais rester que quelques semaines, alors je prends du recul, mais ce n’est pas dans ma personnalité alors je suis triste de ne pouvoir faire plus et ça me mine.

En dehors du travail, je profite de mon temps libre à Imsouane pour surfer et faire du yoga. Après des mois d’inactivité sportives, je me vois fondre les premières semaines ! Il faut aussi dire que je choppe la fameuse tourista d’Imsouane à laquelle personne n’échappe. Est-ce dû aux soucis d’hygiène ou à la saleté de la ville et de l’eau ? Ici, pas de fosse sceptique, les eaux usées se déversent directement dans la fameuse baie « magique » ! Autant vous dire que surfer dans les eaux usées au milieu des poissons morts ne doit pas être idéal pour l’estomac, mais la plus longue vague du Maroc se mérite !

Petit apparté :

Pour compenser ces soucis, l’hôtel organise des journées de nettoyage de plage, extrêmement nécessaire, une belle initiative mais l’absence de poubelle et l’omniprésence du plastique reste des problèmes majeurs. Néanmoins, j’apprécie que les locaux (dont beaucoup d’enfants!) se joignent à nous pour aider à ramasser les déchets, les mentalités vont lentement mais surement changer !

Résultat de ma reprise sportive : je déborde d’énergie et suis épuisée en même temps. Au moins 2h de surf par jour les premières semaines, 1h de yoga, 6h à courir partout, les journées sont bien remplies. Les différents coachs d’Olo me donnent des cours et j’arrive rapidement à progresser et suis super enthousiaste, je vais surfer avec les copines volontaires, le matin, au coucher du soleil … Je galère mais c’est agréable et quand j’arrive à prendre de jolies vagues, les endorphines libérées me font tout oublier ! Par contre, je n’ai jamais aimé nager et je ne suis pas très à l’aise dans l’océan, pour rappel, j’avais vraiment flippé lors de ma plongée en Thaïlande et je suis plutôt du genre « sachet de thé » à me laisser flotter dans l’eau en papotant, les longueurs, c’est pas trop pour moi ! Alors c’est un gros défi que je me suis lancée en venant ici. Je souhaite aussi en partie me réconcilier avec l’océan et être plus à l’aise dans l’eau. Je réalise vite que ce que j’aime le plus dans le surf c’est d’être debout sur la planche, quand je ne touche pas l’eau 😉 mais le surf c’est 95% de rame ! Ce que je déteste … Alors passé le premier mois, je prends de moins en moins de plaisir à aller surfer, un peu lassée. Le surf n’est pas une passion pour moi, je trouve ça super cool mais pas à un rythme de 4h par jour tous les jours (certains de mes collègues peuvent rester 7h dans l’eau !). Je passe une semaine sans surf et ça me manque, alors je suis contente à nouveau d’y retourner. Admettre ne pas partager la même passion que toutes les personnes qui m’entourent n’est pas évident, je me demande un peu ce que je fais là…


Je pratique aussi le yoga, ça c’est cool ! L’heure de méditation et de relaxation que je m’autorise chaque jour me fait tellement de bien, au lever ou au coucher du soleil suivant mes horaires de travail.

A Imsouane, le soleil se couche chaque jour sur l’océan, les couleurs sont toujours incroyables et je ne me lasse pas de cette vue. C’est vraiment mon moment préféré ! Vue de l’eau, sur la planche, c’est encore mieux. J’ai une anecdote à ce sujet ! Un soir, j’étais dans l’eau pour surfer à l’heure du coucher de soleil et, fatiguée de ramer, j’ai décidé de m’asseoir sur la planche et de méditer en regardant le soleil disparaitre. J’ai dû passer plus de 30 minutes immobiles, seule au milieu de l’océan à contempler l’horizon. Quand j’ai commencé à ressentir le froid et ai décidé de retourner jusqu’à la plage, j’ai été saisie d’une très forte envie de vomir, oui j’avais chopé le mal de mer !!!! Incroyable non ? Je ne savais pas que c’était possible mais c’est plutôt logique en fait.

La pleine lune apparait au coucher du soleil …

Comme je le disais précédemment, nos journées sont rythmées par les marées et donc … la lune ! Mi Septembre, il y a eu la pleine lune et en plus c’était le signe du Poisson, le signe de l’eau. La pleine lune est un phénomène naturel se produisant tous les mois et aux effets connus : grosse marée, difficulté à s’endormir, augmentation du nombre de naissance, en gros : l’eau bouge et le cerveau des humains cogitent.

Que se passe-t-il selon vous dans une ville coupée du monde où les gens vivent en communion avec la nature et passent en moyenne plus de 2h par jour dans l’océan lorsque cette Lune se produit ?

Ils deviennent fous ! Je n’avais jamais ressenti la pleine lune de cette façon. J’ai remis toute ma vie en question, je suis passée du rire aux larmes, d’un sentiment de plénitude à de l’énervement, j’ai manqué de patience, eu envie de tout envoyer valser, fait preuve de beaucoup de compréhension et d’empathie, … Des émotions totalement contradictoires m’ont bouleversées pendant 3 jours ! Mais je n’ai pas été la seule, les couples autour de moi ont explosé, les relations professionnelles se sont compliquées, des tensions se sont crées dans toutes les équipes, beaucoup beaucoup de dramas ! C’était épuisant mais tout est revenu à la normale dans les jours qui ont suivi. Bizarre.

Le soir de la pleine lune, heureusement, les deux profs de yoga avaient organisés un Workshop « Full Moon Méditation ». La séance s’est déroulée en cercle, nous avons libéré nos énergies, libéré nos peurs et brûlé (littéralement) les choses négatives dont nous voulions nous débarrasser. Lisa, la prof de yoga nous a lu un texte lors de la méditation et je n’ai jamais ressenti les effets de la méditation aussi profondément, je suis arrivée au workshop totalement perturbée et en suis repartie parfaitement apaisée, en paix avec moi même. C’était incroyable, un moment dont je me souviendrai longtemps ! Je souhaite vous partager un extrait de ce joli texte à retrouver sur instagram : Spiritdaughter.

« She is water, Powerful enough to drown you, soft enough to cleanse you, deep enough to save you – Adrian Michael. »

Tonight, the Full Moon lands in the water sign, Pisces. This is a very cleansing Full Moon; powerful enough to shift your vibration after you wade through some turmoil and possibly tears. Pisces is the most spiritual sign of the zodiac. Her energy invites us to step back from our emotions, our reactions, and our thoughts to observe them. In this observation we discover that these things do not define us. We are not our sadness, our frustration or our del-doubt. These are just temporary states visiting us. Instead, we are the essence of the universe, connected to everything, simply experiencing a human form and all of its conditions. If there every was a time to meditate, today is it. Spend time witnessing your emotions and your thoughts. Give them attention but resist the urge to react to them. Align with Pisces to observe and heal them. Feel the water element cleansing away the energy you no longer wish to carry . Remember that you are not your feelings or your thoughts. Take away their power to control you by calling them out of the shadows. See them, feel them and hear them but change how you interact with them. Choose a different reaction today and as the Full Moon rises tonight, transform into a higher vibration of yourself.

Passée cette épreuve de la pleine lune, la vie à repris son cours. L’ambiance à la staff house est une de mes motivations principales à Imsouane, notre maison, notre chez nous que j’ai appris à aimer. Un lieu de vie, de partage et de passage. Une maison sans prétention à deux étages, pas toujours de l’eau chaude, pas toujours de l’électricité, pas de wifi mais 11 personnes qui cohabitent avec des valeurs communes. J’ai été impressionnée à mon arrivée de voir 3 brosses à dents en bambou sur les 5 brosses posées dans le verre sur l’étagère, j’y ai ajouté la mienne. Tous les dentifrices sont naturels et bio. 4 des 5 filles de mon étage sont végétariennes, moi y compris. Un bonheur de ne pas avoir à se justifier, de faire partie de la norme. Je me sens normale, enfin.

[smartslider3 slider=”9″]


Nous cuisinons ensemble tous les soirs, pour le “family dinner” : beaucoup de tajines de légumes, des pâtes bolognaises aux lentilles, des patates douces, des salades vegan, du hummus, … J’apprends de nouvelles recettes délicieuses et nous passons des heures à parler de nos plats préférés ! Nous parlons aussi spiritualité, voyage, méthode de médecine naturelle : bien que nous souffrons tous de la tourista, aucun de nous ne souhaite prendre de médicament, alors on se soigne au charbon actif, au thé au gingembre, au riz. L’entraide est une valeur importante dans la maison, nous prenons soin des uns et des autres comme une grande famille. Les premières semaines, 2 marocains vivaient avec nous, c’était génial car ils pouvaient partager leur culture, nous mangions les tajines avec les mains et du khobz (le pain), pas question d’avoir des assiettes ou des fourchettes ! Aussi, j’ai appris des jeux de cartes marocains, enrichi mon vocabulaire en Darija, la langue officielle du Maroc. Tous les soirs, une quinzaine de personnes se réunissent dans le salon pour partager le repas, j’adore ça ! Une vraie vie en communauté.

Et puis début Octobre, c’est à nouveau le moment des changements, la plupart de mes amis volontaires s’en vont car ils ont terminé leur période de volontariat à Imsouane, sur 11 personnes, nous nous retrouvons à 2 anciennes avec tous les nouveaux. Il faut recréer des habitudes, apprendre à se connaitre et recréer les liens « familiaux » qui nous unissaient. Ils sont tous adorables mais la transition ne se fait pas si naturellement. Aussi, je commence à saturer de mon travail, je n’arrive pas à effectuer de changements, je ne vois pas les responsabilités que l’on m’avaient offertes, une accumulation de petites choses me fait me remettre en question. Je ne sais pas trop ce qui me retient à Imsouane :
– je ne vais pratiquement plus surfer contrairement aux autres, ce n’est pas ma passion
– je ne découvre pas la culture marocaine autant que je le souhaiterais, je vis avec 11 personnes de différentes nationalités (suisse, argentin, canadien, néo zélandais, sud africain, allemand, autrichien, anglais, espagnol, …) et c’est super enrichissant mais j’en oublie presque que je vis au Maroc
– je commence à rentrer dans une routine sans obtenir les responsabilités ou la possibilité d’effectuer les modifications que je souhaite dans mon travail
– c’est un tout petit village isolé, Agadir et Essaouira se situent à 1h30 de route, autant vous dire que je ne sors pas souvent
Et je vous le donne en mille … la pleine lune de mi-Octobre arrive ! Vous l’aurez compris, de petite question, je passe à grosse remise en question ! Je décide donc de prendre 48h pour me changer les idées et m’accorder du temps pour moi.

Sans rien prévoir, je pars en stop d’Imsouane direction Tamraght, petite ville à 1 grosse heure de route. Un couple franco-vietnamien-algérien s’arrête et c’est le début de l’aventure. Nous passons tout le trajet à discuter voyage, nous partageons nos expériences, je retrouve le sourire en un rien de temps. Arrivée à Tamraght, je me dirige vers un restaurant végétarien super classe, le Let’s be, que l’on m’a recommandé. A peine assise, je reçois un message de la prof de yoga qui avait fait le workshop le mois dernier. Elle m’envoie à nouveau le texte de Spiritdaughter et une fois de plus, il me fait totalement écho. Toutes les questions que je me pose depuis quelques jours sur la direction à donner à ma vie, quelles sont mes passions, ce qui me motive chaque jour à avancer dans ma vie, mes ambitions… Tout est dit dans ce petit texte, je trouve ça dingue ! Je ne crois pas aux horoscopes mais 2 fois en 2 mois que les effets de la lune se répercutent totalement sur moi. A nouveau, je vous partage ce petit texte si cela vous intéresse :

« When in doubt, just remember you are made of dust, and will return to dust, but also remember you are no ordinary dust. You are made from the ashes of stars. So shine, be a raging fire and do justice to the star you are made of. – Elsa Siby Jose »

Your journey. Your path. Your purpose. That’s what this Moon is all about – YOU. Aries represents the energy which started this universe. It’s motivation and the inspiration to find our soul’s purpose. She is the sign of the self and reminds us that when we put ourselves first, everyone around us benefits.
When the Full Moon meets Aries, it’s time to feel what sets you on fire and pursue it with the energy of the Ram. Coming to us amongst Libra Season, this Moon asks : What is your relationships to your passions and your purpose? Have you found your path? Or is awaiting your discovery ? Furthermore, what blocks, or distracts, you from pursuing the journey which is only yours to take ? Feel into the energy of release this Full Moon brings and let go of the thoughts, habits and behaviors which prevent you from taking the first steps needed to live the life of your soul.

Accompagnée de ce texte, mon amie Lisa m’a envoyée ces deux questions auxquelles j’ai pris le temps de répondre, naturellement, les voici donc telles quelles :

1/ Qu’est ce qui te fait vibrer, t’inspire, te motive, quelle est ta passion ?

Le voyage, les rencontres, l’aventure, l’inconnu, la découverte de nouveaux endroits et le partage de toutes ses expériences.
Je ne peux pas expliquer le sentiment de plénitude et de bonheur qui m’habite lorsque je pars à la découverte de l’inconnu, quand je me jette dans une nouvelle aventure à corps perdu. L’adrénaline de l’incertitude, du lâcher prise, l’excitation provoquée par les nouvelles rencontres, la joie des « premières fois ». Ce sont des sensations tellement fortes, indescriptibles.
Rien qu’aujourd’hui, quand après avoir entendu « tu ne travailles pas demain » mon cerveau n’a fait qu’un tour :
– j’ai presque 48h de libre devant moi
– où aller ?

Et ma décision était prise, direction Agadir, puis j’ai eu l’idée de rajouter une étape à Tamraght. Le temps de charger mon téléphone, de remplir un petit sac à dos avec mon ordinateur, un bouquin de développement personnel, deux culottes propres, un maillot de bain, un gilet, le minimum d’affaires de toilettes, me voilà sac sur le dos, direction le bureau au travail pour récupérer mon passeport et annoncer à tout le monde, le sourire jusqu’aux oreilles « je pars !! ». Après les regards surpris de ce départ soudain et de cet enthousiasme démesuré, j’ai reçu plusieurs « bon voyage! sois prudente! amuse toi bien! » de mes collègues, coloc’ et amis. Je partais donc pouce en l’air direction la sortie du village, le cœur en joie.

La première voiture arrive, ralentit, un couple à l’intérieur, ils n’ont pas l’air sûrs de leur destination, ils me parlent en français, me demandent la route pour Agadir et je leur réponds que j’y vais aussi s’ils peuvent m’amener. Me voici donc avec un monsieur vietnamien et une dame algérienne, tous les deux habitent en France depuis plus de 40 ans. Lui a beaucoup voyagé, 52 pays me dit il fièrement ! Mais surtout quand il était jeune, maintenant il s’est calmé et Madame aime son confort alors les vacances sont différentes des aventures de sa jeunesse. Ils sont tous les deux adorables, très surpris de me voir, moi jeune femme blanche dans ce si petit village oser faire du stop. Je leur réponds comme à mon habitude que je ne trouve sur ma route que des personnes aux bonnes intentions, comme eux ! Certains appelleront cela la loi de l’attraction. Ils me posent plein de questions et le trajet passe à toute vitesse. On m’a recommandé 2 adresses à Tamraght, un café vegan : je ne pouvais rêver mieux, m’y voici d’ailleurs en ce moment même et une auberge où dormir. Je n’en demandais pas plus. Ce que je vais faire de mes prochaines 48h ? Je ne sais pas, mais je sens que de belles choses s’annoncent à moi. Je suis ouverte à la réflexion, aux rencontres, au monde.

Le monde va m’envoyer les réponses que j’attends. Il faut sortir de sa zone de confort pour laisser la place aux énergies de nous envoyer des signes.

Et comme dirait Yes Theory : SEEK DISCOMFORT (je vous recommande tellement leurs vidéos)

2/ Qu’est ce qui te bloque ou t’empêche de réaliser ta destinée, de suivre ta voix intérieure, d’exprimer tes passions librement ?

La peur d’échouer, la peur de m’attacher, ma sensibilité, mon sentiment d’imposteur, de ne pas mériter ce que j’ai, mon manque de confiance.

Je crois que je me sous estime beaucoup, pour reprendre l’exemple de la voiture aujourd’hui, le couple m’a dit « tu es très courageuse de voyager seule comme cela ». J’entends souvent cette réflexion sans jamais réfléchir au sens des mots. Je ne me sens pas courageuse, j’avais même écrit dans un des premiers articles sur mon blog que le courage serait pour moi de rester longtemps au même endroit. 3 ans plus tard et avec la maturité acquise en voyage, je réalise à quel point j’avais déjà identifié le problème sans en avoir encore pris conscience. Je suis dans la fuite. Pour moi, il est plus simple de partir que de rester, plus simple de tout lâcher que de risquer de m’attacher, plus simple de recommencer à zéro que de construire quelque chose de durable.
Je ne me sens pas légitime en tant que voyageuse car je voyage avec le bon passeport, celui qui m’exempte de tellement de visas. Je voyage avec de l’argent car je viens d’un pays riche et que je me rends dans des pays en développement. Je voyage avec la sécurité de savoir que mes parents seront toujours prêts à m’accueillir chez eux si je dois rentrer à l’improviste.

Il y a plusieurs définitions du courage, voici celles de Larousse :

– Fermeté, force de caractère qui permet d’affronter le danger, la souffrance, les revers, les circonstances difficiles.

Je ne me sens pas courageuse, qu’est ce que je risque ? quelles circonstances difficiles ?

– Ardeur mise à entreprendre une tâche

Encore une fois, il est plus simple pour moi de partir que de rester, je n’ai pas l’impression d’accomplir un quelconque effort

– Force, énergie et envie de faire une action quelconque

De l’énergie il en faut pour voyager au long cours : que ce soit au préalable lors de la phase où je travaille beaucoup pour économiser de l’argent, lorsque je voyage à bas coût (beaucoup de marche à pied, d’énergies dépensées à comparer les prix et les différentes alternatives) mais aussi l’énergie engagée dans les rencontres, il en faut pour être sincère et passer de vrai moment de partage avec les différentes personnalités que je rencontre, sans oublier l’énergie dissipée lors des au revoir. Alors oui, peut être que je suis un peu courageuse de ce point de vue là, mais je ne me sens pas légitime à prétendre à ce qualificatif.

Je suis une personne indépendante et déterminée, capable d’atteindre la plupart de ses objectifs mais pourtant, je n’ose pas me lancer dans mes différents projets.
– Je n’avance pas sur mon blog pour en faire une source de revenu ou développer une activité parallèle. Est ce par manque d’intérêt ou par peur ?
– Je n’avance pas sur mon projet d’auberge de jeunesse, je pense que ce sera pour plus tard, je ne suis probablement pas prête. Ou est ce une excuse ?
– Je ne me projette pas pour mon voyage en Inde qui approche. Je ne me projette pas dans la suite de mon voyage au Maroc.

Qu’est ce qui me limite ? Qui me bloque ? La peur que mes attentes ne soient pas à la hauteur de mes espérances ?

J’en étais là de ma réflexion quand je me suis rendue à l’auberge où j’allais passer la nuit. J’avais pour la première fois en 2 mois une bonne wifi et j’ai regardé des vidéos nulles, allongée dans un hamac en mangeant une pizza : le rêve ! Exactement ce que j’avais besoin, pas besoin de parler à personne et être seule dans ma bulle. Après avoir passé 2 mois en communauté, ce simple fait de me retrouver seule sur mon ordi (bon, j’aurai pu prendre un bouquin mais c’est pas de ça dont j’avais envie) m’a fait un bien fou. J’ai ensuite rejoint le feu de camp sur la terrasse de l’auberge et discuter expériences couchsurfing avec une autre voyageuse, partager mon expérience.
Le lendemain matin, je me suis accordée 1h30 de yoga et de méditation, puis 1h de massage et 1h de hammam, expérience très singulière par ailleurs ! Je me suis retrouvée nue, dans une pièce/douche avec une dame marocaine qui m’a lavée, gommée, appliqué des masques, des crèmes et s’est occupée de moi, comme une maman s’occupe d’un enfant, pendant 1h. Devoir lâcher prise, autoriser quelqu’un à s’occuper de moi, se laisser aller, être nettoyée extérieurement m’a aussi permis de faire le ménage intérieurement. Et c’est très apaisée que je me suis rendue ensuite dans une autre auberge pour la nuit, une avec piscine ! J’avais envie de ne rien faire, de m’occuper de moi. Et c’est ce que j’ai fait, arrivée dans cette seconde auberge, je vois le livre Lonely Planet Morocco posé en évidence sur l’étagère à côté de mon lit. J’appelle cela un signe. J’ai passé les 3 heures suivantes à lire ce bouquin, prendre des notes, rêver de toutes ces destinations incroyables qui se trouvent au final dans le pays où je suis actuellement.

Et tout à pris un sens, immédiatement : ma passion c’est de voyager mais aussi de partager mes expériences comme je l’ai fait dans la voiture avec le couple francophone, de motiver d’autres personnes à faire de même comme la fille du feu de camp qui avait peur de couchsurfing, de s’ouvrir aux rencontres, de ne pas avoir peur de l’inconnu, de suivre son intuition, de sortir de sa zone de confort,…
Mon projet c’est de découvrir le Maroc et la culture marocaine, maintenant que j’ai pris toutes ces notes, il ne me reste plus qu’à me lancer. Comme je l’avais pressentie, l’univers m’a envoyée toutes les réponses à mes questions, il fallait simplement que je sois prête à accueillir toutes les réponses.

Le retour en stop s’est extrêmement bien passé, comme pour me rassurer sur ma volonté de découvrir le Maroc. J’ai eu un premier trajet avec un homme qui m’a parlé de ses enfants et m’a souhaité un bon voyage au Maroc. Ensuite, deux jeunes qui étaient en route pour boire un café à 10 minutes de chez eux ont décidé de faire tout le chemin jusqu’à Imsouane car ils ne connaissaient pas l’endroit. Un détour d’une heure pour rester seulement 30 minutes sur place avant de repartir au point de départ à Agadir après 1 autre heure de route. Comme le monde est petit, nous avons réalisé que nous avons des amis en commun ! Incroyable. J’étais tellement contente de rentrer à Imsouane, je me suis sentie comme à la maison, de voir tous les visages connus, plusieurs personnes sont venues me saluer dans la rue, j’ai aperçu mes collègues, mes amis, …

Et puis, cette vue sur l’océan, c’est tout de même agréable de rentrer chez soi ! Je vais profiter des derniers jours avant de me mettre en route pour de nouvelles aventures. Fuite ou pas fuite, je suis ce qui me semble être la meilleure décision pour moi. Dire au revoir à toutes les personnes que j’ai rencontrées ici va me briser le coeur, une fois de plus, il n’est jamais simple de laisser un endroit familier pour l’inconnu. Mais c’est aussi ce qui m’anime et ce dont j’ai besoin maintenant.

Alors Imsouane je te remercie. Pour toutes les magnifiques personnes que tu as mises sur ma route, mes coloc’, ma famille ici : Joanna, les Lisa, Lily, Kathi, Jawad, Giulia, Mehdi, Bader, Bennett, Jess, Valentin, Federico, Maureen, Jimena, Mitch, Ceri, … Mes collègues : Lahcen, Mohamed, Adrien, Fouad, Abdelilah, Khadija, Abdou, Esther, Selma, Isa, … Les clients avec qui j’ai créé des liens : Astrid, Mégane, Manae, Cemre, Hind, Jessica, … La visite de Gitta bien sûr. Merci pour tes paysages magnifiques, tes couchers de soleil, tes vagues, ta voie lactée et toutes les étoiles filantes que j’ai vu en dormant sur la terrasse, tes animaux : chiens, chats, mes deux bébés Nejma et Titou, chevaux, chameaux qui ont embellis mes journées. Tu vas me manquer.