Les villes de Fes, Chefchaouen et Tetouan en hiver

Après ces quelques jours à Merzouga, il est temps de se remettre en route. Fini le désert, place aux villes du Nord du Maroc ! Je remonte doucement en direction de la frontière. C’est parti pour la découverte de la médina de Fes, la ville bleue : Chefchaouen, et la ville blanche : Tetouan. Un style complètement différent de ce que j’avais vu jusqu’à présent.

Byebye Sahara

Le bus de nuit passe par Hassi Labiad et une fois bien installée sur deux sièges, c’est parti pour une longue nuit. Le bus n’est pas du tout confortable, je tourne dans un sens, dans l’autre, je m’agite, impossible de dormir et en prime, il fait super froid !! Le bus fait un arrêt, il est 2h du matin, j’en profite pour aller aux toilettes, un froid de canard !!!! Je ne suis pas du tout habillée en conséquence, je me caille. Comment n’ai-je pas réalisé qu’entre le désert et la ville de Fes, j’allais traverser l’Atlas ?! Le chauffeur est introuvable pour que je prenne des affaires en soute, tant pis, pas le choix, je remonte et m’enroule comme je peux dans mon pull. Le réveil à 6h est brutal, de la station de bus, je choisis de marcher pour me rendre à mon auberge, il y a environ 3km, résultat, je suis sur une grande route, il fait nuit et je n’ai pas bien dormi… Un taxi me propose de m’amener, je ne résiste pas longtemps et accepte jusqu’à l’une des portes de la médina. D’ici, je n’ai plus qu’à marcher quelques minutes jusqu’à mon auberge : Downtown Backpackers Hostel. Je suis super bien reçue, bien que j’ai réveillé le réceptionniste, il est de bonne humeur et me donne immédiatement une chambre et un lit pour que je puisse me reposer : PARFAIT ! Exactement ce dont j’avais besoin, 3 heures plus tard, je suis prête à découvrir la ville, mais pas trop vite quand même.

La médina de Fes

Je commence par un petit déjeuner sur le toit terrasse du restaurant Bounania d’où j’ai une superbe vue. Un petit chat vient se frotter à moi, je suis aux anges ! J’en profite pour faire du blog, je n’arrive pas à avancer depuis que je suis ici.

Enfin, c’est l’heure d’aller découvrir la ville. Fes est principalement connue pour avoir la plus grande Medina du monde classée à l’UNESCO, un centre-ville historique composé de 2 ruelles principales qui vendent absolument tout ce dont vous pourriez avoir besoin. Plusieurs mosquées et bâtiments religieux sont enclavés dans ce dédale de ruelles. Il est agréable de s’y promener, je descends et je remonte sans vraiment m’arrêter malgré les vendeurs qui m’accostent un peu partout pour que je rentre dans leurs boutiques.

Les alentours de Fes, pour sortir un peu de la ville

Puis, je me dirige vers le Jardin Jnan Sbil super sympa, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi mignon avec son lac et toutes ses fleurs.

Je décide alors de me rendre au fort pour voir le coucher du soleil, la ville de Fes est construite dans une cuvette et le mur de rempart est en hauteur sur les collines qui l’entourent. Résultat, j’ai une superbe vue, je marche le long d’un genre de falaise et m’assois face à la ville pour méditer.

Des enfants viennent m’embêter, je ne sais pas si c’est un jeu ou s’ils essayent de me piquer quelque-chose, ça me refroidit. Un homme marocain leur dit de me laisser tranquille, je le remercie et poursuis ma balade, je fais le tour et commence à redescendre. Des peaux de bêtes sèchent tout autour de moi, ça me dégoute un peu (beaucoup) mais au moins, c’est un bon rappel d’où vient le cuir que l’on achète dans nos sacs ou chaussures. Fes est une ville spécialisée dans la tannerie, d’ailleurs, il est possible d’observer tout le processus de fabrication du cuir, les odeurs vont avec…

Retour dans la médina

Je me retrouve à descendre par des ruelles du vieux centre qui ne sont pas du tout, du tout touristiques ! Plusieurs personnes m’interpellent, non pas pour me demander de rentrer dans leurs boutiques mais pour savoir si je suis perdue ou si j’ai besoin d’aide, j’apprécie leur gentillesse et continue mon chemin en prenant bien soin de ne PAS retourner dans la partie touristique et donc de rester perdue.

Les petites ruelles ne permettent pas de bien se croiser et je dois donc souvent m’arrêter, l’occasion de regarder ce qu’il se passe derrière les portes, dans les cours intérieures des maisons. Et là, surprise ! Derrière chaque entrebâillement ou porte ouverte, je découvre les artisans en train de travailler, de fabriquer les objets vendus dans la partie commerçante de la médina. Ainsi, je vois des hommes en train d’utiliser de grands métiers à tisser, faire de la poterie, travailler le cuir, mais aussi une cour avec des chevaux (!!), des volières à oiseaux, des animaux en cage, … Et surtout, je vois les locaux dans leur quotidien, je suis toujours à la recherche de cette authenticité.

Deuxième jour à Fes

Le lendemain, après mon yoga et le petit déjeuner, il est temps de repartir me promener, et là, c’est un peu la cata. Autant j’avais apprécié me perdre dans les petites rues à la nuit tombée, autant de jour, les racoleurs sont insupportables. Je ne peux pas faire 3 pas sans que l’on m’intercepte à base de « pas par là c’est fermé » « je vais te montrer la route » « viens dans ma boutique » « tu connais (…) ? » grrrrr… Le pire, c’est quand j’essaye de m’éloigner un peu de l’avenue principale, un enfant d’une douzaine d’années me suit, je lui explique gentiment que je n’ai pas besoin de ses services de guide je sais exactement où je suis et où je vais, mais il n’en démord pas et me suis pendant plus de 30 minutes. J’ai beau tourner à gauche, à droite, faire demi-tour, accélérer, m’arrêter, rien n’y fait il me retrouve toujours. C’est extrêmement désagréable car je n’aime pas être comme ça, je préfèrerai 100 fois lui parler mais dans le cas présent, ça pue l’arnaque à touristes et ce petit n’a qu’une seule envie, que je lui file de l’argent (si ce n’est pas de m’en piquer …). Je déteste devoir recaler les gens qui me parlent, être désagréable, ignorer, ne pas répondre… Mais cette ville aujourd’hui ne m’en laisse pas le choix. Frustrée, je rentre à l’auberge et ne souhaite plus en sortir. Jusqu’à ce que je reçoive un message de Tobias ! Et oui, encore lui ! Après Ouarzazate, Merzouga, il vient d’arriver à Fes et me propose qu’on aille boire un coup, on se rejoint à Café Clock, une bonne adresse ! Un peu cher mais ambiance très sympa. J’y étais déjà allée à Marrakech pour ma soirée Couchsurfing.

Nous discutons mais pas trop longtemps, tous les deux fatigués de nos voyages, et oui, ça arrive ! Je me couche de bonne heure car demain je repars direction la ville bleue.

La vue de Café clock

Une expérience totalement nouvelle !

La station de bus de Fes se situe dans la nouvelle ville, je ne sais pas encore ce que ça signifie, depuis le début de mon voyage au Maroc, je suis restée (peut être à tort) dans les « médina » c’est à dire, la partie ancienne de la ville. Enfin, à Agadir, c’était différent puisqu’il n’y a pas de médina à proprement parler.

Je pars à pied, sac sur le dos comme à mon habitude pour rejoindre la gare routière, il y a un peu moins de 3 km. Chaque pas que je fais m’éloigne un peu plus de cette fameuse médina et mon environnement se transforme. Je découvre une ville moderne, des routes larges avec de beaux trottoirs bien lisses, une circulation un peu moins fouillis, des rues propres et globalement, tout semble plus organisé. Je n’avais pas franchement cette image du Maroc « moderne », je suis très agréablement surprise. Je vois la porte royale dans le jardin des Alaouites sur la route et cette avenue Hassan II. Je n’ai pas pris plus de photos car malheureusement, j’allais être en retard et ne voulais pas rater mon bus.

La ville bleue, j’ai nommé : Chefchaouen !

J’ai des petits à priori avant d’arriver, il y a tellement de photos sur Instagram, dans les magazines sur le Maroc, sur tous les supports en fait, de cette ville que j’ai peur d’être déçue et que la beauté de la ville ne soit pas à la hauteur de ces belles cartes postales. Et aussi, peur qu’il y ait TROP de touristes partout.

Le bus me dépose à la station de bus, je vois sur Maps.me que l’auberge Aline où je me rends (coucou Maman) est à moins de 5km, comme d’hab’ je décide d’y aller à pied. En revanche, ce que je n’avais pas prévu, c’est l’énoooorme côte qui m’attend. Je suis face à un mur vertical, avec les sacs sur le dos, une quinzaine de kilos, ça me fait bien travailler les fessiers. Heureusement, ça ne dure pas trop longtemps et j’aperçois vite les premiers murs bleus. Je passe sous une porte et ça y est, je suis dans la ville piétonne faite de petites ruelles qui tournicotent, des escaliers qui montent, qui descendent, la place principale avec son arbre au milieu et ses boutiques à touristes. J’arrive finalement à destination, bien reçue par le monsieur à l’accueil, je découvre une petite chambre très froide, je ne sais pas encore ce qui m’attend à la nuit tombée.

Le réceptionniste me conseille de monter à la source en suivant la rivière, le chemin est agréable mais je vois beaucoup de monde en haut de la colline, au fameux point de vue pour le coucher du soleil, n’aimant pas faire comme tout le monde, je pars dans le sens opposé. Encore des escaliers pour monter au-dessus des remparts, je suis toute seule, c’est parfait !

Je découvre un bel endroit d’où j’ai une vue sur toute la ville, quelques enfants sont là, et 3 touristes français arrivent ensuite. Ça reste très raisonnable !

Je redescends tranquillement dans les rues bleues, et je m’accorde un repas un peu cher ce soir, à Hamsa où je commande une assiette de falafels, ça faisait longtemps !! Miaaam. J’ai une super vue sur le coucher du soleil sur la place, un peu cher pour ce que c’est, mais contente de mon repas. A l’auberge, je rencontre deux françaises, nous papotons voyage comme d’habitude, enroulées dans d’énormes couvertures, il fait un froid de canard.

Au réveil, je suis congelée, le petit déjeuner sur le toit-terrasse n’arrange rien, les montagnes autour sont dans la brume, moi qui voulais faire une petite rando, c’est raté !

Tant pis, je vais me contenter de me balader dans la ville. Je suis vraiment agréablement surprise, le bleu est aussi bleu que sur Instagram ! Ce n’est pas du photoshop !

Et pourtant il ne fait pas beau, bien au contraire… Il fait gris et le sol est mouillé les pavés sont très glissants, je manque de tomber une fois, deux fois, ouf je me rattrape, personne ne m’a vu ! Un petit stand de jus de fruits en bas de la rue, je rêve d’un jus d’orange, ils sont tellement bons dans ce pays, les oranges sont trop sucrés ! Il y’a du monde dans cette rue, et du monde qui attend pour un smoothie, ça doit être une bonne adresse, j’espère que les prix ne sont pas trop chers, dans cette ville, je me méfie… Et pouf par terre, les quatre fers en l’air ! Tout le monde me regarde, je suis mouillée, bref, la honte. Tant pis pour le jus d’orange, j’en prendrai un ailleurs, j’affiche un sourire de façade mais ça ne me fait pas vraiment rire, pas facile tous les jours d’être aussi maladroite !! C’est fatiguant.

Je prends des photos à tous les coins de rue, dès que je lève la tête, tout est beau ! J’explore chaque recoin, beaucoup de cul de sac, je ne regarde pas vraiment mon GPS, il y a des centaines de chats, ils sont magnifiques, je suis au paradis ! Les vendeurs ne sont pas trop insistants par contre les prix sont disproportionnés, il fallait s’y attendre.

En ressortant des rues bleues, je me retrouve dans la ville plus moderne, c’est intéressant aussi de voir les locaux dans leur vie quotidienne.

Une autre nuit très froide dans cette jolie ville et je m’en vais pour Tetouan le lendemain matin, une ville étape où je ne m’arrête que quelques heures.

Tetouan, la ville blanche !

Changement de décor, la ville est toute blanche cette fois. A peine descendue du bus, je découvre un centre-ville moderne, je grimpe en direction du marché et la vue sur les montagnes avec tous les oiseaux blancs me laisse sous le charme.

Même s’il ne fait pas beau, c’est vraiment très joli. A travers les petites rues, je découvre la ville ancienne, la médina, les artisans, les rues du marché sont couvertes, blanches avec des portes vertes, ça change vraiment de ce que j’ai vu jusqu’à présent.

Sur la place principale, je découvre des bâtiments influencés par la présence coloniale, des grandes façades blanches avec des balcons, des statues, une architecture très européenne.

Retour à la station de bus où je cherche un grand taxi pour Fnideq, des personnes me donnent des informations contradictoires, je me rends à un point puis un autre et finalement : la rue où les taxis pour Fnideq sont stationnés, super ! Le prix est affiché, pas d’arnaque ce sera 17 MAD le trajet, parfait !

Et n’hésitez pas à me suivre sur Facebook et Instagram pour être au courant dès qu’un nouvel article sort ! ☀️