J’ai du courage ?

J’ai du courage ?

C’est ce qu’on me dit très régulièrement, mais je ne suis pas d’accord.

Du courage pour partir ?

Non c’est vous qui avez du courage pour rester ! (c’est pas de moi, je l’ai lu quelque part et ça m’avait fait rire haha)

Je pars car je suis incapable de rester, incapable de faire un choix sur ce que je souhaite faire de ma vie, incapable de m’attacher à un lieu, à un mode de vie, alors partir ce n’est pas le plus compliqué. Ce qui sera compliqué c’est de revenir, reprendre une routine, se réinsérer dans un cadre, dans une ville, se refaire des amis. Il me faudra du courage pour rentrer, pour retourner travailler, pour me reconstruire un nouveau projet.

Du courage pour partir seule ?

Je vais vous décevoir, mais je serai incapable de partir avec quelqu’un, beaucoup trop solitaire, indépendante. Les compromis très peu pour moi. Ca fait envie, non ?
Plus sérieusement, lors de mon premier voyage au Vietnam, j’étais censée partir avec d’autres personnes de ma promo. Même partir avec mes amies les plus proches me faisait peur. Peur de ne pas avoir les mêmes envies en même temps, de passer à côté de choses que j’aurai souhaité faire, peur de subir leurs baisses de moral en plus des miennes, peur que l’on s’embrouille et que ça gâche le voyage + notre amitié.
Après, partir à plusieurs c’est l’occasion de partager des souvenirs inoubliables, de renforcer une relation, de se rassurer… Certes, mais ce n’est pas pour moi, du moins pas pour l’instant !

En revanche, partir seule, c’est prendre du temps pour soi et rien que pour soi, c’est être égoïste oui. Faire ce qu’on a envie quand on a envie, dans les limites de sa sécurité tout de même. C’est s’offrir la chance de rencontrer des personnes chaque jour, d’être plus ouverts aux autres et aux personnes qui nous accueillent. C’est la possibilité de s’immerger entièrement dans une culture, dans un pays, dans une langue. C’est se laisser la possibilité de modifier l’itinéraire, de rester plus longtemps ou de sauter une étape si on le souhaite, la possibilité d’être très économe ou très dépensière à un moment donné. C’est s’autoriser à aller mal parfois, sans subir le regard de personne. Mais c’est aussi, laisser exploser sa joie ou verser des larmes si l’envie nous en prend (et dieu sait que ça risque de m’arriver).

Et je vous rassure, c’est pas parce qu’on part loin ou qu’on part seul, que l’on est seul en rentrant. Je sais (bon ok, je peux pas l’affirmer mais je le souhaite) que je retrouverai mes proches en rentrant, ma famille, mes amis… Pour avoir beaucoup déménagé depuis mon enfance, je sais que les vraies amitiés restent, que les vraies relations ne s’effacent ni avec la distance ni avec le temps.

Partir loin et seule, c’est aussi et surtout l’occasion de se (re)trouver, de prendre confiance en soi. Et si je suis capable de faire ça, toute seule, alors je suis capable de tout.

Peut être qu’au fond il faut du courage, mais dans ce cas il faut du courage pour tout.
Et je n’ai pas peur de dire que la routine me fait plus peur que l’inconnu.

On n’a qu’une vie, vivons la pleinement !


Un petit extrait qui parle de cette peur et de ce “courage” qu’il est nécessaire d’avoir pour réaliser ses rêves face à un entourage parfois réticent, extrait d’un super bouquin que je recommande à tout le monde : Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, de Raphaelle Giordano.

“Et si pour commencer, vous remplaciez “j’ai peur” par “je suis excitée” ? Cette astuce marche plutôt bien. Oscar Wilde disait “la sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit.” C’est vous qui avez raison d’oser. […] Prenez donc garde de ne pas vous laisser influencer par l’opinion de votre entourage. Ne les écoutez pas. Ne les laissez pas vous décourager. Même ceux qui vous aiment projettent parfois sur vous leurs peurs et leurs doutes. Repérez vos pollueurs et faites en sorte qu’ils ne vous contaminent pas avec leur vision sceptique, négative ou désapprobatrice… Les mots de Claude résonnèrent encore longtemps à mes oreilles et firent leur œuvre. Je ne pouvais pas, et surtout, je ne voulais pas faire marche arrière : ce projet me tenait trop à cœur, et je sentais combien il était important que je le mène jusqu’au bout. Il en allait de mon accomplissement personnel. Je m’armais donc psychologiquement d’œillères et de boules Quies, bien décidée à continuer ma route…”

 

Départ