Nord Vietnam : Ha Giang, je reviendrai !

Ville la plus au nord du Vietnam et réputée pour ces magnifiques paysages (des rizières en terrasse sur ses montagnes!) j’attendais avec impatience d’y aller.

Vous l’aurez compris, mon voyage dans le nord était plutôt “à l’arrache” je n’avais rien prévu et autant pour Ba Bé lake tout s’était finalement bien goupillé, autant à Ha Giang j’ai payé mon manque d’organisation.

Premier bémol : Le transport

Transport bus aaaaaargh

J’ai pris un sleeping bus à 7h du matin de Ba Bé qui m’a fait redescendre à Thai Nguyen où je devais prendre un autre bus. La réceptionniste à qui j’ai réservé le billet m’avait dit que j’arriverai vers 15/16h. 9 heures de bus c’est long, mais j’espérais avoir le temps de voir la ville en arrivant et m’organiser pour le lendemain. Finalement, le sleeping bus m’a lâchée au milieu de la route à un carrefour en m’indiquant un café. Bon, je me dégonfle pas, je vais au café, j’utilise mes quelques mots de Vietnamien pour faire comprendre que je dois prendre un bus pour Ha Giang. Il arrive dans 10 minutes, tout va bien! Je bois un Nuoc Mia (jus de canne à sucre) et je suis l’attraction du café tout le monde vient me parler. Il est 13h, le bus arrive et je me retrouve entassée dans un mini bus où il y a au moins 12 personnes de plus que de siège. On est 36 pour 24 sièges. Certains sont sur les strapontins, d’autres sur les accoudoirs, à 3 sur deux sièges… le bus s’arrête tout les km pour prendre des colis, des lettres, des personnes, et déposer tout ça plus loin ! J’arriverai à 19h à Ha Giang après 12h de bus!!!! J’avais parfois la wifi dans le bus et il y avait la clim, c’est déjà ça 🙂

En rouge, c’est le trajet que j’ai fait en bus VS en bleu ce que j’aurai pu faire en moto !

En arrivant à Ha Giang, je suis à 3km de l’auberge où je dois rejoindre un français avec qui je suis en contact via Facebook. J’enfile mes baskets et là : c’est le drame. Je fais l’erreur, par flemme, de ne pas chercher mes chaussettes au fond de mon sac et mets les baskets pieds nus. J’ai des énormes ampoules qui saignent en arrivant. Pas très malin ! Je prends une douche et vais manger au resto avec le français et d’autres personnes qu’il a rencontrées à l’auberge. C’est typiquement le genre de personne que j’évite d’habitude… Deux filles, très extraverties qui parlent et rigolent fort mais qui ont tout vu, tout fait, sont au vietnam depuis 2 mois alors forcément elles connaissent tout mais ne savent pas comment dire “bonjour”, “merci” en Vietnamien et me demandent ce que veut dire “com”. Bah en fait, ça veut dire “riz”… comment vous faites pour vous nourrir depuis 2 mois ?! Elles aiment le vietnam parce que la bière est cheap et qu’elles peuvent aller à des soirées karaoké. J’exagère à peine…

Après ça, je discute avec le français qui est lui, très sympa ! Et je vais me coucher sans savoir ce que je ferai le lendemain.

Dilemme : Raison ou pas raison ?

Je suis face à un dilemme : faire la boucle Ha Giang – Dong Van – Meo Vac en 3 jours à moto (pas scooter….) alors que je n’ai jamais conduit de moto et que je suis censée être au marché de Bac Ha dans 2 jours. Ou, ne pas faire la boucle et louper les paysages que j’avais tant envie de voir. Je me couche complètement perdue en me disant que la nuit porte conseil mais le lendemain, c’est pas mieux !

Je finis par me décider à louer une moto pour aller voir les environs proches sans prendre de risque. Je n’arrive pas à trouver ce que je cherche et je perds beaucoup de temps. Je ne trouve personne pour m’expliquer en anglais comment fonctionnent les motos et finalement, par peur je prends un scooter.

La route de Ha Giang à Tam Son

Je fais le début de la boucle, la route est dangereuse. Étroite, ça monte, ça descend, il y a des graviers (voire des gros cailloux!) partout sur la route ET SURTOUT, la circulation est dense ! Les camions, bus, voitures et scooters sont très nombreux et roulent très vite ! Pourtant, on n’a pas la place de se croiser et quelqu’un doit presque systématiquement se mettre sur le bas côté. Quand 2 camions se croisent c’est très impressionnant aussi, il y a vraiment 3 cm entre les deux!

Malgré ça, je continue à grimper dans la montagne, les paysages sont à couper le souffle !!

Je mange au marché de Tam Son, un Pho Ga (soupe de nouilles aux poulet) excellent, je suis la seule touriste du marché et ça se voit ! On me dévisage, certains tentent de me faire de grands sourires, c’est drôle comme situation.

Marche pho ga

Après le pho, je vais pour acheter des petits beignets que j’avais repérés en arrivant, la dame vient de vendre les derniers à l’homme devant moi. Celui-ci s’en rend compte et veut me donner ce qu’il vient d’acheter! Je refuse par politesse et il insiste. Il fait le tour du marché avec moi pour s’assurer que je trouve d’autres gâteaux avant de partir, c’est adorable !
Il y a 3 gâteaux différents donc je prends un de chaque. Un est très bon, les autres sont très gras (mais bons haha).

Je continue un peu plus ma route en direction de Dong Van. Je n’ai plus beaucoup de temps car il faut que j’anticipe le retour pour être sûre de ne pas faire cette route sinueuse de nuit. Si je m’écoutais, je m’arrêterai tous les 3 mètres pour prendre des photos mais le temps m’est compté donc je capture tous ces paysages dans ma tête et je vous partage les quelques photos que j’ai prises (quand même !!).

Je m’aventure ensuite dans des petits chemins pour aller voir les villages des ethnies et je tombe sur des endroits encore plus beaux !

Le retour à Ha Giang

Je fais demi-tour pour retourner vers l’auberge à Ha Giang. Et là, c’est un peu la cata… je suis beaucoup montée à l’aller donc forcément je dois redescendre ! Sauf que j’ai une peur, presque une phobie, des descentes. J’avais un peu oublié cette peur et là de m’y retrouver confrontée ça n’a pas été simple. Mon scooter ne tient pas du tout la route et quand je freine en descente je fais de sacrés dérapages. Je n’en mène vraiment pas large. J’ai des crampes dans les mains à force de serrer les freins qui me font à peine ralentir, il ne faut pas espérer piler avec cet engin ! Pourtant c’est un scoot pas trop pourri !! Je comprends l’intérêt de la moto là… sur la route, j’ai tous les souvenirs de “descente” qui reviennent, des souvenirs que j’avais bien enfouis! La route en vélo à St Martin quand j’avais peut être 8ans, la descente en roller avec ma cousine à 12 ans, le bus quand on rentrait du ski et plus récemment la route aux arbres à Cahors qui me terrorise vraiment ! Bon, je croyais avoir peur de rien mais je suis forcée d’accepter que je ne suis plus WonderWoman quand il s’agit de descendre une montagne sur un engin qui roule! Je n’ai pas du tout le vertige pourtant, mais laisser ma vie entre les mains de quoi que ce soit d’autres que mes pieds ça m’empêche d’être en pleine maîtrise de la situation ! Et je déteste ne pas être dans le contrôle (oups!)…

Après 25 km, je me dis “bon j’ai fait un tiers du trajet et j’ai failli mourir 3 fois, plus que 6 fois et je serai en vie en arrivant !” (Oui oui j’ai vraiment pensé ça, je l’ai même dit à haute voix pour me rassurer). Le début du deuxième tiers se passe parfaitement, enfin aussi bien que ça pourrait se passer de conduire au Vietnam! Et à l’attaque du 3ème tiers (oui j’avais hâte d’arriver donc je comptais les kilomètres un par un, il y en avait 80!), la descente s’est corsée. J’évitais autant que possible d’aller sur le bas côté (car non goudronné et donc je ne pouvais pas freiner au risque de m’étaler par terre). Je préférais donc m’arrêter au bord de la route à l’approche de bus ou camion en face de moi, de ce fait ils avaient juste à m’éviter et je pouvais redémarrer tout doucement. Ça allait à peu près comme méthode, bon je crois que ça saoulait un peu les gens derrière moi, logique, mais c’était la moins pire des options. Jusqu’à ce que j’aperçoive un bus qui arrive à pleine vitesse. Je m’arrête au bord bord (vraiment je pouvais pas être plus à droite) de la route, le bus ne ralentit pas et reste en plein milieu de la route, j’ai pas réfléchis j’ai sauté du scoot ! Dans le bas côté du coup. Je pense honnêtement que si j’avais pas sauté il m’arrachait un bras. Le scoot est donc tombé par terre et j’ai ENCORE cassé un rétro, mais c’est sûrement pas le premier ni le dernier! Moi, j’avais rien mais j’étais encore moins rassurée ! Bien entendu le bus ne s’est pas arrêté et n’a pas ralenti. Heureusement, des vietnamiens qui suivaient le bus se sont arrêtés pour voir si j’allais bien et surtout pour m’aider à relever le scoot car dans la descente c’était impossible pour moi toute seule. Ils ont attendu de voir si mon scoot redémarrait avant de repartir : trop gentils !! (Et je l’ai redémarré toute seule avec le kick trop forte 💪🏼)
Autant vous dire que sur la fin j’allais encore moins vite que très doucement haha. Je suis arrivée à l’auberge complètement dégueu, j’étais noire de crasse, jamais vu ça ! BEURK. Mais bon, contente de ma journée car toutes ses mésaventures étaient largement compensées par la beauté du paysage et le grand soleil qui a régné sur cette journée.

Le soir, j’ai mangé un banh mi dans mon lit, trop crevée après ces presque 200km de concentration extrême dans la montagne haha.

Je prévois de partir le lendemain à 11h en bus (encooooooooore !) pour Lao Cai puis Bac Ha pour être sûre de ne pas louper le marché du dimanche. J’ai le “malheur” de dire à mon auberge que je pars à Lao Cai, ils veulent que je prenne le bus qui passe devant l’auberge. Ça me paraît plus simple et après tout pourquoi pas. Sauf que le bus à plus d’une heure de retard et met beaucoup plus de temps que celui que j’avais prévu de prendre à la gare routière…. je suis donc partie à 12h et arrivée à 18h30 à Lao Cai !

En conclusion :

Je vais apprendre à conduire une moto sur un terrain plat + trouver quelqu’un qui voudra bien me laisser conduire en montée mais conduire les descentes et je reviendrai à Ha Giang !! Je reviendrai dans le nord en fait. Je déconseille fortement les voyages en bus, très très long, qui font perdre des journées entières et où on ne voit pas grand chose finalement. Le nord se visite en moto, je le savais déjà mais là j’en suis certaine ! Ceci dit, j’ai rencontré beaucoup de voyageurs qui n’avaient jamais conduit de moto avant et s’aventuraient pour la boucle de 3 jours. J’ai choisi d’être plus raisonnable (je tiens encore un peu à ma vie!) mais ce n’est que partie remise !

 

Spoiler : depuis j’ai conduit une moto (une vraie !) dans la montagne, suite dans mon prochain article !!!