Road trip, 800km dans le centre du Vietnam !

Après avoir visité le Nord du Vietnam, le centre autour de Hué, une partie du Sud, une région me restait totalement inconnue : les hauts plateaux du centre ! En route pour un road trip de plus de 800km à moto à la découverte de cette région méconnue des touristes et pourtant absolument incroyable !

Je vais commencer directement par mon itinéraire pour que vous compreniez mieux la suite de mon récit …

Départ de Buon Ma Thuot

Après une nuit dans le bus de Da Nang à Buon Ma Thuot, j’arrive à 5h du matin et commence ma journée avec un café. Je suis à 4,5 km du centre ville et je décide de les faire à pied pour me réveiller et faire un peu d’exercice car dans les prochains jours je vais passer beaucoup de temps assise sur ma moto ! Je vois le lever du soleil, les vietnamiens qui font du sport dans les parcs, tout le monde est déjà bien réveillé ! En arrivant proche de la ville, je me rappelle d’un restaurant où j’avais mangé il y a presque 3 ans avec le groupe de l’Estacaide. Je me lance le défi de le retrouver. Il me semble reconnaitre une rue et c’est, en effet, pas très loin ! J’avais le souvenir d’une plaque chauffante avec œufs, viande, sauce, légumes et c’est encore mieux que dans mes souvenirs. Ça s’appelle Bo Ne et c’est servi avec un gros morceau de pain qui a vraiment un goût de pain !!!

Mission : louer une moto !

Après ce petit déjeuner, je pars à la recherche d’une moto avec vitesse. Je ne veux pas d’un scooter automatique… J’essaye dans 3 Guesthouses différentes sans succès, ils n’ont que des automatiques. Je cherche ensuite l’agence Easy Rider, sans succès ! L’adresse est au 54 Le Hong Phong, mais quand je vais à cette adresse, c’est un magasin de chaussures. Poussée par mon instinct je continue de marcher dans cette rue et je trouve une deuxième fois le numéro 54 sur la même rue !!! À 500 mètres l’un de l’autre. Je ne sais pas comment ils font pour s’y retrouver ?! Toujours est -il que ce n’est toujours pas ce que je cherche… je fais demi tour.
Je demande à d’autres Guesthouses. Dans l’une d’elles, la Star Guesthouse, tout le monde est très gentil ! L’un parle Français, l’autre Anglais et les gérants, plus âgés, uniquement Vietnamien mais leur sourire en dit long sur leur volonté de m’aider. Ils m’indiquent un motel où je dois pouvoir en trouver une. Je les remercie et leur promets de venir dormir ici après mon road trip. Au fameux motel je trouve (enfin !!!) une moto. Chère et j’ai du mal à négocier le prix. Je l’aurai finalement à 140 000 VND par jour (un peu moins de 6€). On me demande de monter en voiture avec un homme pour qu’il m’emmène chercher la moto, on roule 15 minutes en silence et je suis rassurée de voir qu’il y a bien une moto à l’arrivée !!

Je vous présente Motvie ! Pour moto/vietnam mais aussi car “mot” en Vietnamien c’est le chiffre 1 et qu’on a qu’une seule vie ! Ça cogite là dedans !! En même temps, tous ces kilomètres m’ont laissé le temps de penser …

 

En route pour Kontum !!

Une fois le sac attaché à l’arrière, le plein fait, c’est parti pour 230km jusqu’à Kontum ! Je me mets directement dans le bain !!! Les paysages sont incroyables. Je comprends ce qu’est un plateau pour la première fois de ma vie ! On voit à perte de vue et on est encerclé par les montagnes … (Malheureusement, la batterie de mon appareil photo est à plat donc ce sera qualité portable…) Tout le long de la route (tous les 2 km environ) il y a des café-hamacs ! Je trouve ça totalement génial ! Je m’arrête à l’un d’eux, en plein milieu des plantations de café et je m’autorise une petite sieste de 20 minutes. Des hommes en costard s’arrêtent pour dormir sur leur pause déjeuner … c’est trop bien !

Je suis à 500m d’altitude et ne croise aucun touriste sur la route. Je traverse Pleiku et ça à l’air trop sympa comme ville, moderne mais pas touristique. Tout est en creux et bosse, ça monte et descend sans arrêt. J’ai envie d’y passer une nuit mais n’arrive pas à trouver d’hôtel (ou alors très cher), je ne dois pas être au bon endroit. Je cherche un Nha nghi (homestay) mais sans succès ! (J’en ai vu plus tard sur la route principale en dehors du centre ville). Je décide que ça doit être un signe et continue ma route jusqu’à Kontum comme prévu au départ ! Cette portion de la route est vraiment sympa aussi ! On se rapproche de la montagne sans jamais l’atteindre…

À Kontum je trouve un petit Nha nghi à 6€ la nuit, ça me va ! Je sais que c’est le prix pour une chambre double… il n’y a pas de dortoirs dans cette région : pas touristique 😉
Pendant les 3 premiers jours je ne parlerai Anglais avec personne et j’utilise donc mes quelques mots de Viet pour me faire comprendre. En fait, je ne parle quasiment pas pendant 3 jours et bizarrement ça me fait du bien ! Je me retrouve avec moi-même et j’adore ça ! Le soir, je mange des nems Ninh hoa (mmmh trop bons !) et finis la soirée à regarder des séries dans ma chambre. Le lendemain matin je traine un peu. Je vois un cafard dans la chambre, ça ne me fait ni chaud ni froid, je me rends compte que ça commence à faire trop longtemps que je suis en Asie haha.

Visite de Kontum

À Kontum, je visite l’église en bois, je passe le pont et traverse un petit village ethnique où je vois les maisons traditionnelles au plafond très très haut. Le pont offre une vue exceptionnelle sur les environs, j’y reste bien 20 minutes, hypnotisée par ce que je vois.

 

Je pars ensuite direction le lac d’Ialy. Je roule un moment sur des petites routes (20km). Je traverse les villages ethniques et je ressens une émotion bizarre. Je ne me sens pas à ma place, comme si je n’avais pas le droit d’être là… je pense à mon appareil photo, mon ordi dans le sac, j’ai le portable pas loin pour suivre mon itinéraire et je vois ces gens qui marchent pieds nus, habitent dans des maisons en bois sans fenêtre, les enfants jouent dans la poussière, les adultes travaillent. Une vieille femme marcher sous le soleil, sans chaussures avec une charge énorme sur le dos et une canne à la main. Les enfants me font coucou, les adultes des sourires mais je me sens mal à l’aise. Bien sûr, je ne prends pas de photos même si j’en meurs d’envie tellement c’est à l’opposé de tout ce que l’on connaît. J’aperçois enfin le lac et la vue est sublime ! Je pose ma moto et marche dans les plantations de café. Je vois tous les agriculteurs qui me regardent bizarrement mais pas méchamment.

Je m’arrête un moment pour contempler la vue puis décide, qu’au lieu de faire demi tour (re-20km) je vais essayer de faire le tour du lac. Il n’y a pas de route sur Maps.me mais je vois un chemin en pas trop mauvais état alors je tente !! La première demi heure, le chemin est passable. Il y a des trous, c’est pas très large, ça secoue MAIS ça va. Ensuite, ça se complique. Le chemin de terre devient un vague sentier. Et à la fin, je renonce. Après avoir essayé les pentes à 40%, les trous de 50cm, les herbes hautes, les branches à éviter avec la tête, les cailloux…. bref, c’est plus possible. 45 minutes pour rien, je fais demi-tour.

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Pleiku !

Le lac de Bien Ho près de Pleiku est recommandé comme point d’intérêt, quelle déception ! Après le lac d’Ialy, celui-ci n’est vraiment pas très intéressant….

Il y a beaucoup de touristes vietnamiens, pas un souci en soi sauf quand : 2 filles viennent se prendre en photo avec moi, elles me montrent vaguement la perche à selfie je dis ok et commence alors un véritable shooting ! Une dizaine de photos, sous tous les angles, avec différents filtres, elles se passent la perche pour que ce ne soit pas toujours la même en premier plan…. heureusement on est interrompues par un autre Vietnamien qui me fait comprendre “moi aussi je veux une photo”. Bon, je peux difficilement refuser. Il veut qu’on fasse une photo en se serrant la main, yeux dans les yeux, je trouve ça ridicule, j’essaye d’abréger mais encore une fois il faut 10 photos… j’essaye de partir mais une autre vietnamienne arrive en courant. C’est la plus gentille jusqu’à présent, elle me fait un grand sourire et me demande gênée si on peut prendre une photo. Elle n’en prend qu’une et me dit “thank you !” C’est rien mais les 2 premiers ne m’ont rien dit du tout… ils auraient agi de la même façon avec une statue au musée Grévin et j’apprécie moyen. Enfin, j’arrive à m’éclipser, j’ai hâte de partir, ils me font fuir !! J’ai mis mon casque et mon masque, prête à partir quand un monsieur arrive. Il veut me prendre en photo avec son bébé de 6 mois (!!!!!!!). Et il est très insistant. Moi, trop gentille, j’enlève mon casque, mon masque, mais le bébé hurle dans les bras de la maman alors le père se prend “juste” en selfie avec moi et s’en va mort de rire. Grrrrrrr !!! J’ai posé avec 5 “groupes” et y en a qu’une qui était sympa … Les autres, c’était vraiment trop long et sans aucun échange, inintéressant pour eux, et surtout pour moi !

Du coup, je décide que je mérite bien un burger ! Je m’arrête à un petit camion de fast food local et franchement c’est super bon !

Je visite ensuite le musée de Pleiku qui m’avait l’air super intéressant sur les ethnies sauf qu’à l’intérieur tout est en Vietnamien, il n’y a pas grand chose à voir et pour la partie “histoire” vu que je ne comprends rien bah c’est pas très intéressant.

Direction An Khe

Puis je me remets en route jusqu’à An Khe. Je réalise sur la route, quand je traverse des minuscules villages que je n’ai plus d’argent et pas retiré avant de quitter “la ville”. Il n’y a rien dans les villages que je traverse et j’ai choisi la ville d’An Khe car elle avait l’air un peu plus grande sur la map mais je n’ai aucune autre info. Je panique un peu quand je vois la nuit tomber, je ne suis pas sûre de pouvoir trouver un homestay en arrivant. Je vois le coucher du soleil, encore une fois les paysages sont top !!

Et finalement à An Khe, gros soulagement, c’est une “vraie” ville. Plusieurs hôtels, je trouve un petit homestay à 6€ toujours. Et des que la nuit est tombée, la rue principale se remplit de stands de street food ! Le rêve absolu pour une gourmande comme moi… comme je suis dans une zone 0 touriste, pas besoin de négocier les prix, tous les plats sont à 0,70€ ! Je marche jusqu’au pont et m’assois au frais pour contempler la vue.

Direction Quy Nhon

Au réveil, la pluie tombe sans cesse … résultat, je rajoute le rain coat à ma tenue déjà très sexy 😉

Protège du soleil, de la pollution, de la saleté et des insectes ! Tout en un 😉

Je roule jusqu’à Quy Nhon, sur la route, j’aperçois depuis la route une tour Cham en haut de la colline, allez hop, on y va ! Il s’agit de la tour Banh It. Le panorama est sympa et la tour bien entretenue, c’est top! Contente d’avoir fait un petit détour. Dans les escaliers, j’aperçois un temple bleu, assez surprise car ce n’est pas une couleur que je vois souvent, je m’y rends avant de partir.

En revanche, à Quy Nhon je suis déçue. Il ne fait pas beau donc la plage n’est pas franchement féerique… on se croirait dans le Sud en France, du bitume et des immeubles tout le long de la baie… dommage ! Je m’arrête dans un petit restaurant avec piscine pour boire un café, bof. Ou alors, je deviens difficile peut être 😉

Tuy Hoa, superbe rencontre via Couchsurfing !

Résultat, je ne reste pas plus longtemps et reprends la route direction Tuy Hoa ! La veille, j’ai envoyé un message sur couchsurfing à une vietnamienne, Ngang, elle me répond qu’elle ne peut pas m’héberger mais qu’on peut passer la soirée ensemble. Elle me conseille une adresse de Guesthouse, The Reef. La Guesthouse est sympa, la plage est à deux pas ! Ngang vient me chercher à 19h, elle parle bien Anglais et me propose d’aller déguster les spécialités de la région : c’est parfait ! On commence avec des Banh Beo (sous deux formes différentes), puis un Bun Kho et là, surprise ! C’est le fameux “Bo Bun” que j’avais l’habitude de manger en France, je ne l’avais pas encore retrouvé ici !!! (Aussi appelé Bun Thit Mien).

Je suis calée, j’ai déjà trop mangé ! Mais Ngang insiste pour que l’on aille tester une glace que l’on ne peut manger qu’ici : un Kem trong dua flan. Une glace à la noix de coco et une crème caramel, mmmmmh !

Entre temps, on monte au sommet de la petite colline pour voir la tour de Thap Nhan. Il y avait un “festival de poèmes” ce jour-là donc il y a beaucoup de monde. Ensuite, elle me conduit en scooter pour visiter la ville de nuit. C’est super sympa, on discute bien, on passe un bon moment. À l’auberge, il y a une bonne ambiance aussi, on est 5 et on discute tous ensemble, anglais, allemands et autrichiens.

Lever de soleil à la plage …

Le lendemain matin, j’ai rendez vous à 6h avec Ngang pour aller voir le lever de soleil, la nuit a été courte et je ne suis toujours pas du matin… un peu en mode radar, on se dirige vers la plage à une quinzaine de minutes de l’hôtel. C’est un super spot pour admirer les lumières de l’aube. Beaucoup de vietnamiens sont en pleine séance photo, il y a même un mariage !

 

Ensuite, on va manger un com ga (poulet/riz), son plat préféré ! Une petite terrasse au fond d’une impasse, c’est très très local et très très bon ! Enfin, la dernière adresse qu’elle tient absolument à me faire découvrir est un petit café au nom de 1975. La déco est vintage (comme le nom !) mais c’est arrangé avec beaucoup de goût ! Super sympa, après un petit café (bien nécessaire) elle m’emmène dans sa maison où je rencontre son père. Ils ont une très belle maison. On mange les fameuses amendes du Tet et des Linguan (genre de litchi) qu’elle m’offre en cadeau lorsque l’on se dit au revoir.

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Sur la route jusqu’à Cam Ranh !

Il est 9h quand je rentre à l’auberge, déjà 3h que je suis debout et je profite du petit déjeuner offert ! Avec un deuxième café !
Je papote encore un peu avec les gens du dorm, après 4 jours sans parler à personne, ça fait du bien !! Mais c’est déjà l’heure de me remettre en route. Allez hop, encore 4 bonnes heures de scoot !

Je m’arrête photographier le village flottant de Vung Ro, malheureusement après mes deux petits déjeuners je n’ai plus faim mais il paraît que les restaurants flottants proposent d’excellents fruits de mer / poissons ! Et cet endroit va bientôt être détruit pour installer une usine…
Je m’arrête un peu plus loin sur la route, à Dai Lan beach ! Je m’accorde une sieste sur un transat à la plage avec une noix de coco, je suis pas trop mal ! Il y a du soleil mais aussi beaucoup de vent, je me réveille car j’ai froid ! Bon, ca tombe bien car je suis loin d’être arrivée !

Les paysages entre Tuy Hoa et Cam Ranh (au Sud de Nha Trang) sont superbes. On est en haut de la falaise et on voit la mer en bas, des petites plages. De l’autre côté c’est la montagne, les rizières toutes vertes. On est vraiment entre la mer et la montagne !! J’ai envie de m’arrêter partout mais je dois continuer de rouler.

En arrivant à Cam Ranh je suis surprise de voir autant de resorts gigantesques, je ne m’attendais pas à ce que ce soit autant développé ! Des complexes hôteliers proposent des villas qui doivent faire 10 fois la taille de mon appart en France… Normal !!

Organisation ratée !

Je galère un peu à trouver où dormir car les hôtels sont un peu chers. Finalement, j’arrive dans un petit Nha Nghi sympa. Internet ne marche pas quand j’arrive et je n’ai plus de batterie sur mon portable. Je décide d’aller courir car rester assise toute la journée sur la moto ça m’engourdit les jambes ! Pour ne pas me perdre comme je ne connais pas la ville, je décide de me faire un plan papier. Le GPS n’arrive pas à me localiser, je sors dans la rue et relève le nom écrit sur la plaque. Je me dessine un itinéraire qui a l’air sympa et écrit le nom des rues principales. Je me mets en route et réalise assez vite que rien ne correspond ! Le nom de la rue ne correspond pas à la rue sur le GPS… tant pis, je cours en direction de ce que je croyais être la mer mais arrive au port, le coucher de soleil est magnifique. Le ciel est rose et on aperçoit juste l’ombre des mâts des bateaux. Bon, je suis vite accueillie par des chiens qui ne m’ont pas l’air sympathique, c’est le moment de recommencer à courir ! J’arrive à me repérer et à retrouver mon hôtel dans le plan! Trop bien, bon sens de l’orientation 😉

J’ai repéré un resto bondé au bord de la route, et à la carte c’est des Banh xeo ! J’adore ça, je suis trop contente. C’est un genre de crêpe à base de farine de riz fourrée avec des légumes, du soja, des crevettes …

Direction Da Lat, enfin, ou presque !

Le matin, à 7h, je suis bien bien réveillée ! Le bonheur de vivre avec des vietnamiens c’est que leur journée commence très tôt. J’apprécie moyen mais l’avantage c’est que je vais démarrer tôt et cette partie de la route est celle que je redoute le plus !

Je prépare mes affaires et à 8h pétante je suis en train de fixer mon sac sur la moto. C’était sans compter sur … mon pneu crevé ! Dommage, j’enlève le sac et la dame du homestay où je dors me propose très gentiment de me montrer où se trouve un mécano. Elle ne parle pas anglais mais on réussit à se comprendre, j’entends qu’elle négocie le tarif pour moi. Elle me laisse un sac de fruits pour que je mange en attendant que mon pneu soit changé. Ça ne prend heureusement pas trop longtemps et je paye 10 000 VND soit moins de 0,50€ !!

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Cette fois, c’est la bonne !! Je me mets en route pour Da Lat !!!
Sur la route, je croise des vaches, des chiens, des cochons, des chèvres et … des serpents !!

Je suis agréablement surprise par la route, loin d’être aussi terrible et pentue que ce à quoi je m’attendais. Les paysages sont une fois de plus sublimes, j’ADORE. Le ciel est bleu, les rizières sont vertes, une vraie belle journée.

Je m’arrête sur la route pour voir une plantation de thé. A ce moment là, je suis à 1600 mètres d’altitude ! La vue est incroyable, j’en reste sans voix. Je déguste bien sûr un thé avec un petit gâteau dans un genre de cabane en baie vitrée.

 

La pagode Linh Phuoc

Super originale, je m’arrête avant même d’arriver à Da Lat ! En travaux, c’est bruyant, touristique et en bazar mais la taille  de cette pagode reste impressionnante ! Le nombre de Bouddha à l’intérieur également ..

 

Nice Bee hostel !

J’avais entendu parler de cette auberge bien particulière et elle était définitivement sur ma « to do list » de voyage !! Une nuit en camping mais à l’intérieur ! Je trouve le concept super sympa. La pièce est joliment décorée et le personnel super sympa ! Ils ne sont que deux en fait à gérer cette auberge, ils ont tout construit eux-mêmes il y a quelques mois… C’est encore tout récent !

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A l’intérieur de la tente, on a un matelas, un oreiller, sac de couchage et couette.On va en avoir besoin car il fait très froid !! Même si l’on est à l’intérieur, ce n’est pas isolé et une fenêtre est cassée… Avant d’aller se coucher, on doit mettre le « toit » sur la tente pour se protéger de la lumière au réveil ! Les sardines sont réellement plantées dans le sol, c’est marrant !

Je rencontre 4 filles qui sont mes voisines de tente, après avoir rapidement fait connaissance on décide de manger ensemble. On goûte des insectes, un genre de larve, au restaurant, aucune idée de ce que c’est ! Le goût n’est pas mauvais mais la texture est plus gênante !!

A notre retour à l’auberge, il fait très froid ! On se blottit dans les sacs de couchages…

Le pic de Lang Biang (2167 m)

Ne sachant pas trop comment occuper ma journée du lendemain, je décide de me rendre à Lang Biang, au sommet de la montagne. D’après Maps.me, il y a une route pour monter jusqu’en haut et les 2 derniers kilomètres se font à pied. Je roule pendant un long moment, depuis le centre-ville j’admire les paysages, traverse de petits villages et quand j’arrive enfin au pied de Lang Biang, surprise !! Seuls les vietnamiens sont autorisés à monter au sommet en scooter. Nous, touristes, devons prendre une jeep (et donc payer le trajet en plus de l’entrée du parc !). Il en est hors de question. Par principe, fierté et radinerie, j’irai à pied !! On m’annonce 6km, ça va ! Je trouve la femme qui garde les motos un peu insistante « vous devez être revenue avant 17h !! » Ce qui me laisse 3h30, je me dis que ça va être tranquille, après tout, ce ne sont que 6km !

En réalité …………… Les 4 premiers kilomètres se font par la route (ceux que j’aurai pu faire en scooter si j’étais vietnamienne ou en jeep si j’avais accepté de payer). Une route goudronnée mais qui monte non-stop sur 4 kilomètres. C’est usant ! Pour me motiver je m’interdis de manger mes deux petits gâteaux achetés dans la super boulangerie de Lien Hoa que je transporte depuis le départ, je ne les mangerai qu’arriver au sommet ! Une vraie motivation pour une gourmande comme moi !

Je profite de la vue dans certains virages, je suis à l’ombre, c’est plutôt une bonne nouvelle ! Puis, ensuite, c’est le chemin de terre, un petit sentier plutôt raisonnablement plat sur le premier 1,5 km. Ça monte un peu, ça redescend, on est dans la forêt, tout va bien, je récupère !!

Je vois l’heure tourner, plus d’1h30 que je suis partie, oulalala il va falloir accélérer ! Je croise quelques touristes qui redescendent, et deux d’entre eux me disent « good luck » moi, je me croyais presque arrivée, donc j’avais envie de leur dire « oh ça va le plus dur est fait ! » mais c’était sans compter sur ce qui m’attendait !!!!!!! Les 500 derniers mètres ont 200 mètres de dénivelés, en escalier ! Les marches sont très très hautes, parfois elles m’arrivent quasiment à la taille… Je m’accroche, je sais que j’y suis presque mais je m’arrête toutes les 25 marches pour reprendre mon souffle et mes esprits, c’est intense ! Mais quand j’arrive en haut (enfin !!) la vue est à couper le souffle. A 360 degrés, je contemple la campagne environnante. Les nombreuses serres de Da Lat, les forêts et je surplombe la chaîne de montagne environnante. Le temps de manger mes gâteaux, 10 petites minutes et il faut que je redescende pour récupérer ma moto !

Je n’avais tellement pas prévu de faire ce petit trek que je n’ai pas du tout la tenue adaptée ! Un jean et un débardeur « joli » que je comptais mettre le soir. Heureusement, j’ai mes baskets mais je n’avais même pas amené d’eau ! Je redescends aussi vite que possible mais 6km de pente c’est quand même long ! J’arriverai à 17h10 mais je ne suis pas la dernière !!

Sur la route je m’arrête boire un jus de canne à sucre pour reprendre des forces et je teste une petite crêpe omelette après avoir vu des enfants s’arrêter en acheter. C’est très bon !

D’ailleurs, ce jour-là, c’était la Saint-Valentin, enfin, la sans-valentin dans mon cas hihi. Je voulais me faire une journée chouchoutage, coiffeur, ciné, pizza, petite soirée… Mais il n’en est rien ! Je rentre de mon trek, je me douche, et malgré ma robe et mon makeup (oui oui je comptais vraiment sortir) je m’effondre dans ma tente et passe la soirée à regarder des séries… Oui oui, sans dîner ! Trop fatiguée pour ressortir. Conclusion, ne jamais faire de plan hahah !

Le lendemain, dernier jour à Da Lat. Je voulais absolument tester le voyage en télécabine pour aller voir la pagode Truc Lam Zen sur un lac. C’est blindé de russes et ils sont franchement pas très sympas.. Pas le genre de touristes que je préfère ! Ils parlent fort, t’ignorent (ils ne parlent pas anglais), te poussent ou se mettent au milieu des photos sans gêne… Bon, ça me gâche un peu le trajet ! La pagode à l’arrivée n’a rien de spécial et la végétation est tellement dense qu’on aperçoit à peine le lac. Bof bof cette excursion. Le retour dans la télécabine est un peu plus agréable, j’apprécie plus la vue car je me sens moins « écrasée » par la présence des 3 autres personnes avec moi.

Dernier jour… BILAN !

C’est déjà le moment de rentrer. Il me reste un peu plus de 200 km pour rejoindre Buon Ma Thuot où mon périple s’achèvera. Je découvre encore de nouvaux paysages en aperçevant, entre autres, des villages flottants !

C’est un drôle de mélange de sensation ! J’avais très peur de cette partie de la route (fallait que je redescende de ma montagne et j’aime PAS les descentes) mais en fait elle était en très bon état et je ne me suis même pas rendue compte du dénivelé !

Alors, le bilan ? Je suis fière de moi, fière d’avoir fait ce road trip, c’était vraiment l’aventure ! Seule avec ma moto, un itinéraire « à peu près » car je n’avais aucune info sur les routes que j’empruntais, sur les endroits où j’allais dormir, manger, faire le plein. Car je n’ai croisé aucune personne qui parlait anglais sur les 3 premiers jours, j’étais vraiment en immersion avec les vietnamiens ! J’ai eu l’occasion de me remettre en question avec plus de 4h de conduite par jour, on fait le tour de tous les sujets dans sa tête, pas besoin de faire de retraite de méditation ! Je termine donc cette semaine apaisée, plus sûre de moi, d’où j’en suis, d’où je vais. Et surtout, j’ai eu le temps de me recentrer sur les raisons de ce voyage, les moyens que je me suis donnés pour être ici et surtout de me rappeler le bonheur que j’ai a effectuer ce voyage. Alors voilà, je n’ai pas eu d’accidents, je n’ai pas pris de risques inutiles, même pas trop de frayeurs sur la route ! Je ne suis pas tombée en panne d’essence, j’ai eu seulement un pneu crevé mais ça a été un problème vite résolu. J’ai vu des paysages splendides sur un itinéraire bien trop peu connu selon moi, en même temps, quel bonheur d’être seule pour admirer ces endroits ! Alors, oui je recommande mille fois cet itinéraire mais pas à faire en mode touriste, oubliez votre confort, la présence rassurante des autres voyageurs, les bonnes adresses du guide du routard et des blogs, ici rien de tout ça, juste vous, votre moto et vos envies. Ça ressemblerait presque à la recette du bonheur !!

Le soir à Buon Ma Thuot, je retourne dormir à l’hotel Star Guesthouse où j’avais été très bien accueillie le premier jour, lors de ma recherche de moto. Je mange sur le marché de nuit et un homme s’assoit à côté de moi. Il est prof et souhaite finir son doctorat à l’étranger. pour cela, il a besoin d’améliorer son anglais ! Il paye mon plat et me propose qu’on aille boire un café pour continuer à papoter. J’écourte la soirée car la fatigue de la route se fait ressentir…

J’ai failli avoir un accident !

Le lendemain, c’est le départ pour le Cambodge ! Je prends un bus de Buon Ma Thuot à Pleiku … En France, pour sûr ça aurait fait des dégâts mais ici ils ont une façon tellement à eux de conduire que même dans la pire situation on s’en sort avec “juste” un rétro arraché. Pour résumer la situation, un conducteur légèrement énervé qui téléphone, fume et conduit comme un malade. Une ligne droite, une voiture et un bus devant nous, une voiture arrive en face. Il accélère, double la voiture, ça passe pile poil. Sauf qu’au lieu de se rabattre, il tente de doubler le bus devant. Forcément, là, ça ne passe plus !!! Je sers les dents, m’accroche à la porte. Je suis à la place du mort et sans ceinture… je ne sais pas comment c’est possible, mais tout le monde pile et on se retrouve à 4 sur la largeur de la route !!! Un scooter, le bus d’en face, notre bus (en plein milieu et complètement en faute) et la voiture sur notre droite. Le rétro explose dans un bruit sourd et tout le monde redémarre comme si de rien n’était…. bon et comme ça ne faisait même pas une heure qu’on était parti, j’ai juste prié et fait mes adieux à tout le monde dans ma tête pendant les 3heures qui ont suivi !!

Pourquoi je raconte cette anecdote ? J’avais bien plus peur de faire 800 km à moto que 175 km en bus et pourtant …

En arrivant, je mange mon dernier bun bo à la station de bus. Je dors dans une chambre minable à 2€ la nuit. Mais la nuit va être courte, départ à 6h le lendemain matin. J’attrape un banh mi et demande à la vendeuse « cay » (qui veut dire spicy) elle éclate de rire et appelle ses copines, quand je le mange sans sourciller elles sont mortes de rire et impressionnées je crois ! Je bois mon dernier café sua (café noir au lait concentré) et enfourche mon moto taxi qui doit m’emmener attraper le bus pour le Cambodge !

En conclusion :

Suivez vos envies, faites ce que vous aimer, faites vous confiance ! Quoi, ça n’a rien à voir avec l’article ? Alors vous n’avez rien compris ! Ce road-trip j’en avais envie et même si ça me faisait peur, je suis tellement heureuse de l’avoir fait ! Que du bonheur : des grands espaces, pas de touristes, des monuments et paysages incroyables, des rencontres locales, de la nourriture vietnamienne délicieuse, du temps pour se recentrer sur soi et apprécier le moment présent …