MONTENEGRO : Durmitor National Park, Tara Canyon, Kotor et la côte !

Comme je vous le racontais précédemment, après mon trajet avec mes 9 chauffeurs, je suis enfin à Zabljak, prête à découvrir le Parc National de Durmitor dont j’ai entendu beaucoup de bien ! J’irai ensuite sur la côte, à Kotor avant de rejoindre l’Albanie. Une fois de plus, de rencontres en rencontres, mon court séjour au Monténégro va se révéler incroyable !

Ascension de Bobotov Kuk !

J’arrive à Durmitor Magic, une toute petite maison en bois où l’on me donne les clés d’une petite chambre avec un lit, un bureau et une armoire. Top confort ! Pour 9€ j’ai même le petit déjeuner. Je me couche de bonne heure pour être en forme le lendemain. J’envisage l’ascension du plus haut pic : 2500 m. Je lis tout et son contraire sur internet, certains disent que c’est très dur, d’autres que ça va, certains qu’il faut s’entrainer, … Sauf qu’en fait, j’ai l’esprit compétiteur. Si c’est la plus haute montagne de la chaîne, c’est celle-ci que je veux gravir. Je n’ai jamais fait ça, 10 km, et plus de 1000 m de dénivelé positif. Et ensuite il faudra redescendre. Apparemment, c’est plus court par l’autre côté. Seulement 6 km et 500 m de dénivelé. Et je vais partir seule. Ça ne me fait pas peur, je préfère être seule pour aller à mon rythme, chaque fois que j’ai fait de petits treks, j’étais avec des gens qui allaient plus vite et je galérais à suivre.

Je m’achète plein de petits snacks (la bouffe c’est toute ma vie) je vais avoir besoin de courage pour arriver jusqu’en haut. J’emmène aussi 2,5L d’eau ! Plusieurs pull, il fait super froid ici la nuit (-2°C !!!) du coup j’ai un peu peur de la température qu’il fera au sommet. En vrai, je ne suis pas du tout sûre d’arriver aux 2500 mètres. J’ai peur de ne pas avoir la condition physique suffisante. Je pars donc à 8h du matin de la guest house, sans aucune certitude de mon aptitude à arriver en haut de Bobotov Kuk. J’ai acheté la carte du parc et j’ai mon GPS, pas de risque que je me perde. Je marche 3 km, j’achète le ticket d’entrée du parc : 3€ et je ne peux plus reculer. C’est parti !

Je pars comme d’habitude un peu vite et je suis essoufflée après la première montée, c’est pas gagné… Je suis toute seule, je me re-concentre : respire, un pied après l’autre, ne trébuche pas… Mon cerveau tourne à plein régime : petits pas, petits pas, branches, racines, respire, petits pas … Je m’écoute du mieux que je peux. Je fais un premier arrêt lorsque j’aperçois le lac depuis un point de vue. Je bois un coup, mange des amandes et des baies de goji. Je me fais dépasser par 4 hommes, des tchèques, qui achetaient leurs tickets en même temps que moi. En fait, je ne vais pas arrêter de les revoir tout le long de la montée. Une fois je les dépasse quand ils s’arrêtent, une autre fois ils me dépassent. Ça me rassure, on a l’air d’aller au même rythme ! Pourtant, eux, sont super équipés !!! Ils ont les bâtons de rando, la parfaite tenue. Pas comme moi avec mon legging et mon pull noué à la taille haha ! D’ailleurs, je prie pour qu’il ne pleuve pas car je n’ai pas de k-way et je serais complètement trempée en cas d’averse…

Je fais plusieurs petites pauses, je mange une banane, une pomme, un petit sandwich au fromage… Je n’ose pas m’arrêter trop longtemps j’ai peur de devoir redescendre dans la nuit si je mets trop de temps. Ils annoncent 5h30 d’ascension à partir du point de départ. Et je suis partie à 9h !

 

Les paysages…

 

C’est juste incroyable, il n’y a aucune trace de présence humaine, c’est magnifique, incroyable, sublime, … On traverse des zones où je ne vois que de la roche, des cailloux, des zones toutes vertes, des petites collines, des paysages que je n’avais jamais vus. J’aperçois de la glace au fond d’une crevasse ! Quand je vous dis qu’il ne fait pas chaud ! Je me sens minuscule, un grain de sable au milieu de ces montagnes. Je vois les 4 silhouettes des tchèques s’éloigner et je me rends compte à quel point l’être humain est insignifiant face à la nature. Je ne sais pas comment vous l’expliquer, je vous montre les photos :

Le chemin est hyper bien indiqué par de petits ronds rouge avec un point blanc à l’intérieur, impossible de se perdre. C’est cool car ça ne fait pas que monter, on redescend souvent, c’est plus simple pour les jambes ! Même si c’est très frustrant de faire une grosse montée et de redescendre juste après tout en sachant qu’on va devoir se retaper cette montée un peu plus loin, argggh !

Vous me connaissez, je verse ma première larme quand après 4 heures de marche j’aperçois enfin le sommet dans la brume. D’après le GPS, il ne me reste plus que quelques centaines de mètres. Vu le brouillard, je me résigne, certes, je vais atteindre le sommet mais je ne pourrai pas profiter de la vue, c’est trop couvert. Tant pis, je suis déjà fière de moi, d’être arrivée jusque là !
Je suis en fait face à un mur. C’est ultra raide. Il me reste 200m et 100m de dénivelé. Je m’aide de mes mains, mes pieds glissent sur les cailloux. Une horreur. J’ai mal partout, j’en ai marre, c’est dur. Mais je ne peux plus reculer. Alors, en prenant mon temps, je continue de grimper. Je ne peux pas faire de pause c’est trop raide. Quand j’arrive sur la crête j’aperçois un grand soleil ! La brume n’est que de mon côté, l’autre versant de la montagne est parfaitement dégagé. Un grand sourire éclaire mon visage et les larmes ruissellent : j’y suis arrivée !!!! Je ne m’en pensais honnêtement pas capable. C’est trop beau. Je n’ai plus de mot.

Je ne suis pas encore tout à fait en haut, il reste la partie « à risque » haha. A l’aide d’une corde, on peut grimper sur le rocher qui domine tout. Concrètement, c’est un gros caillou tout lisse. On marche au dessus du vide, c’est hyper impressionnant mais il parait que le panorama vaut le coup et maintenant que je suis là, hors de question de laisser tomber. Abandonner ne fait pas parti de mon vocabulaire, JAMAIS! Maladroite comme je suis, je peux vous dire que j’ai rarement été aussi concentrée de ma vie. Un pied après l’autre, une main après l’autre. J’arrive enfin en haut. Les larmes recommencent à couler. J’en prends plein la vue. Il y a cette expression qui dit : « Vivre ce n’est pas seulement respirer, c’est aussi avoir le souffle coupé ». Ces paysages m’ont laissé sans voix.

En revanche, là haut, il caille. Je grignote ma salade de pâtes mais je n’ai même pas très faim.

Je suis contente de voir que je suis la seule fille à être montée de ce côté là, toutes les autres filles présentes sont passées par le côté réputé « plus simple ». Je reste une grosse demi-heure au sommet. Je vois peut être une trentaine de personnes en tout. C’est agréable, pas bondé.

La descente !!

 

Puis, c’est le moment de redescendre. Je prends le chemin qui mène à Sedlo, un petit village à 15km de Zabljak. Honnêtement, je suis incapable de redescendre par où je suis montée, c’était trop raide. J’ai croisé des gens qui redescendaient, ils glissaient à chaque pas et finissaient parfois sur les fesses, je ne veux pas prendre de risque. Et aussi, j’en ai bien assez dans les pattes ! Ce côté-ci est au soleil, génial ! Ça me change de la brume de l’aller. On descend beaucoup, BEAUCOUP, d’un coup. Je plains ceux qui montent par là et se tapent cette énorme montée, de l’autre côté, c’est plus « petit à petit », plus agréable selon moi.

J’aperçois un petit lac, une source au cœur d’un ensemble rocheux. Je décide d’y faire une pause. Je m’assois et contemple la nature autour de moi. Je m’effondre, je pleure de bonheur à gros sanglots (et la pression qui retombe probablement haha). Je réalise la chance que j’ai d’être là, d’être en bonne santé, d’avoir cette opportunité de voyager, d’être née en France, de n’avoir jamais manqué de rien, d’avoir cette capacité à suivre mes rêves, à dépasser mes limites, à ne pas avoir peur de l’inconnu. Je ne suis pas croyante mais persuadée qu’une bonne étoile veille sur moi. Comment est-ce possible qu’il ne me soit RIEN arrivé en 13 mois de voyage ?! Ni maladie, ni accident, ni vol, ni perte, pas de mauvaises rencontres, aucun souci majeur ?! Ou rien qui ne m’ait vraiment perturbée en tout cas. Je suis inconsolable. Je repense à toutes les personnes que j’ai rencontrées au cours de ce voyage, toutes ces personnes qui m’ont accueillies à bras ouverts, un grand sourire illuminant leurs visages, tellement heureux de me faire découvrir leur pays, leur région, leur mode de vie… Et qui n’auront peut-être jamais la chance de venir ici. Je me sens privilégiée, reconnaissante et je ressens le besoin d’aider, de donner, de partager, je ne sais pas de quelle façon, de rendre un peu de ce bonheur, de cette chance immense que j’ai. Grosse prise de conscience, de remise en question. Je sèche mes larmes mais chaque fois que je relève la tête et que je vois où je suis, c’est plus fort que moi, je re-craque. Mon émotivité me tuera hahah!

Finalement, il faut bien que je me remette en route alors après avoir bien pleuré, je re-démarre. Je vois le sommet de Bobotov Kuk (drôle de nom, hein ?) derrière moi et je ne peux pas croire que j’étais là-bas, c’est tellement haut, tellement raide, comment j’ai fait ?!

Il est 16h, il me reste encore quelques kilomètres, il commence à faire froid. Le chemin me semble interminable, je n’ai plus d’énergie, mes jambes avancent par automatisme et je me dis qu’il faut vraiment que je me remette au sport ! Je double un monsieur, bon au moins, je ne suis pas seule !

17h, il caille vraiment. Le soleil est caché, j’ai les doigts qui congèlent, je n’ose pas mettre mes mains dans mes poches car si je trébuche je ne pourrai pas me rattraper. Bien sûr, je n’ai pas de gants! Après une marche qui me semble interminable, j’aperçois la route. Et là, désillusion, c’est une route de montagne où personne ne passe. Je comptais faire du stop pour rentrer à Zabljak mais s’il n’y a personne, c’est pas gagné. Et je ne suis pas en état de faire les 15km restants…

Je réalise assez vite que le monsieur que je viens de doubler à sûrement prévu un moyen de rentrer, ça parait logique non ? Bon, du coup je ralentis un peu mais il est loin derrière et je ne peux pas attendre, trop froid. Quand j’atteins finalement la route, quelques voitures passent, d’autres marcheurs qui terminent leur journée. Une voiture s’arrête sur le parking, je leur demande s’ils peuvent me ramener, ils me disent oui sans problème, ils venaient chercher le monsieur derrière moi alors on l’attend ensemble, ce sont des monténégrins. La voiture affiche 5°C et on n’est « qu’à » 2000m donc déjà bien redescendus !! Il devait avoisiner les 0 au sommet !

Ils me proposent d’aller boire une bière mais honnêtement, je ne rêve que d’une douche chaude à ce moment-là, ils ont l’air un peu déçus mais c’est au-dessus de mes forces. Ils me posent donc à 3km de la ville puisqu’ils s’arrêtent dans un bar. Je commence à marcher mais décide qu’en stop, je serai plus vite sous la douche ! Deux allemandes me ramènent, YES !

Rencontre avec les polonais !

 

Une douche bien chaude plus tard, affamée, je commence à me cuisiner une grosse assiette de riz au fromage. Je suis dans la cuisine quand un homme me demande si j’ai un tire bouchon (j’apprends le mot « tire bouchon » en anglais au passage : corkscrew). Il est polonais et m’invite à boire un verre avec eux. Je refuse le vin mais j’accepte volontiers la discussion, en fait, je dois traverser leur chambre pour me rendre dans la mienne donc c’est dur de refuser. Je rencontre donc Miko et Kinga qui habitent en Angleterre depuis 12 ans et Ella et Kristian qui habitent toujours en Pologne. Ils sont super gentils, bien que crevée je passe la soirée à papoter avec eux.
Le lendemain, ils partent sur la côte et me proposent de me déposer. Oh yes, après l’expérience des 9 chauffeurs, je suis carrément partante ! On se retrouve donc au petit déjeuner pour prendre la route juste après. Guess what ?! La voiture qu’ils ont louée n’est autre que…. une Dacia Sandero bleu ! Yes, exactement mon ancienne voiture !!!

Le Canyon de Tara : tyrolienne !

 

J’avais traversé le viaduc de Tara en stop quelques jours auparavant et avais vu les immenses tyroliennes qui permettent de le traverser. Ça me tentait carrément mais les prix depuis Zabljak étaient hallucinants. On y va alors en voiture et Kinga a un coupon de réduction. L’homme nous annonce que la plus grande tyrolienne est à 25€ par personne (lol). Il nous dit que si on le fait tous les 5 il nous fait un prix de groupe à 50€ (double lol, les prix descendent même plus vite qu’en Asie et on a encore rien demandé !). On n’est que 3 à vouloir le faire, avec le coupon, on l’a à 12€ par personne ! Génial ! On est les premiers clients de la journée. Il nous amène dans un 4×4 tout pourri de l’autre côté du canyon où se trouve le point de départ. On s’apprête à faire la plus grande tyrolienne d’Europe (enfin, c’est comme ça qu’ils la vendent !) : 1km de long, 125m de dénivelé et une vitesse jusqu’à 100km/h ! On fait pierre-papier-ciseau pour savoir qui passe en premier et Kristian perd, il part donc tout seul en premier et je passe en même temps que Kinga. On n’a pas le temps de réfléchir, le gars qui nous équipe n’est pas bien bavard, il ne demande pas 10 fois si on est prêtes, pas le temps de réaliser que c’est parti! Plus tu lèves les pieds, plus ça va vite. Alors je lève les pieds ! C’est dingue ! La vue est magnifique, les sensations sont ouf, mais malheureusement, à peine le temps de réaliser que c’est déjà fini, je pourrai le faire 15 fois de suite sans me lasser !

On se promène sur le pont, on prend un café avec cette vue, assis au soleil on est trop trop bien ! Puis, on prend une route pour s’approcher de la rivière. L’eau est transparente, avec la montagne et les arbres qui se reflètent dedans, c’est trop joli. On passe un petit moment ici avant de remonter dans la voiture direction la grotte de Lipska. C’est génial de se promener en voiture, les paysages sont sublimes, en fait, le Monténégro c’est que des montagnes partout ! Je ne sais pas à quoi je m’attendais, mais pas à ça ! On s’arrête plusieurs fois pour profiter de la vue, on achète des framboises, elles sont délicieuses !! On picore des gâteaux, le trajet est super long car ce ne sont que des routes qui tournicotent dans la montagne. Les serbes conduisent comme des malades du coup Miko est super prudent, j’avoue être plus rassurée qu’avec mes chauffeurs de la dernière fois.

La grotte de Lipska

 

On loupe la visite de 14h30 de quelques minutes, on doit donc attendre la suivante à 16h, dommage ! Un « train » nous amène jusqu’à l’entrée de la gare, en fait, c’est un tracteur qui tire des petites voiturettes, ça nous fait bien marrer ! La grotte est grande et jolie mais je suis un peu gênée par les aménagements faits à l’intérieur. Le guide lui même reconnait que c’est un peu une aberration d’avoir bétonné le sol !!! La visite guidée est intéressante mais j’avoue ne plus être très impressionnée par les grottes, j’en ai vu trop depuis le début de mon voyage, et celle de Phong Nha a mis la barre beaucoup trop haute !

Les polonais m’amènent jusqu’à Budva, c’est adorable, il ne me reste qu’une trentaine de kilomètres à faire pour rejoindre Kotor. J’ai passé une journée de dingue. Je n’aurai pas pu aller à tous ces endroits sans eux, alors merci mille fois !!! Et en plus, ils sont vraiment super sympa !

Arrivée à Budva, je tente de faire du stop mais la ville est toute en longueur et c’est une ville côtière avec des bâtiments partout, pas du tout de place pour qu’une voiture puisse s’arrêter. Je marche un peu le pouce en l’air mais je vois bien que ça ne marchera pas. Une voiture s’arrête et me demande 10€ pour y aller : hahaha. Je finis donc à la station de bus, le trajet est à 3€, il commence à faire nuit, c’est ma meilleure option.

 

Kotor, une petite ville magnifique !

 

J’arrive à Kotor de nuit, je rentre dans la vieille ville à travers une petite porte dans les remparts. Les rues sont étroites et les bâtiments anciens, tout est piéton. Je suis épatée par la beauté de la ville. Je tourne pas mal car mon GPS n’arrive pas à se repérer, les rues sont trop étroites je pense… Je vois le plus gros paquebot de ma vie, je compte : 11 étages, il y a une salle de sport vitrée, le contraste entre ce bateau gigantesque et la petite ville ancienne super mignonne est saisissant. C’est très perturbant.

 

Il y’a plein de monde aux terrasses des restaurants, beaucoup de musiciens, de l’agitation partout. J’adore ! Je trouve l’adresse de mon auberge mais il n’y a pas d’auberge. Un monsieur me voit chercher et me demande d’où je viens. Quand je réponds France, il se met à me parler en français et me dit qu’il parle toutes les langues. Il est d’ici et bosse dans le tourisme, je lui dis que je cherche Monténégro Hostel Kotor, et il m’accompagne jusqu’à leur porte, ils viennent de déménager apparemment. C’est à deux rues d’ici. J’ai réservé un lit à 5€ et en arrivant la patronne me dit « ha tu as réservé ? c’était 2,5€ sinon! » pensant à une blague je rigole. On me montre ma chambre, j’ai la vue sur une petite place, trop mimi. Je ressors faire 3 courses pour manger ce soir et voir un peu plus la ville. Je suis toute seule dans ma chambre, c’est top ! En fait, je suis réveillée dans la soirée par deux espagnols qui sont arrivés tard. On discute le lendemain, ils habitent à Budapest !

Je me promène dans la vieille ville, il y a des chats partout ! J’adore !!! C’est hypra-touristique mais super mignon. Les énormes bateaux de croisière déversent des centaines de personnes dans les petites rues…

 

kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor monténégro cathédrale centre ville
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro
kotor remparts centre ville monténégro

 

J’ai des méga courbatures de l’ascension de Bobotov Kuk, mais une des attractions de Kotor consiste à monter les 1300 marches qui permettent d’avoir la vue sur la baie. Pas le choix, je prends mon courage à deux mains (à deux pieds…), j’oublie la douleur dans mes cuisses et mes mollets, mes ampoules en sang et je grimpe, une marche après l’autre. La vue est absolument superbe ! Je reste au moins 1h au sommet, c’est trop beau et le soleil tape. Difficile d’imaginer que la veille je vivais des températures négatives…

 

Je redescends ensuite direction la plage, je regrette de ne pas avoir pris mon maillot car des gens se baignent, puis je me rappelle mes ampoules ouvertes sous les pieds, avec l’eau salée : mauvaise idée !!! Du coup, je me contente de lire mon bouquin allongée dans le sable. Je regarde le coucher de soleil puis rentre à l’auberge.

Ha oui !! J’ai changé de chambre et paye 2,5€, la femme ne blaguait pas ! La nuit la moins cher de mon tour d’Europe !! J’ai la vue sur l’église et la montagne, franchement top !

La côte Monténégrine

 

Le lendemain matin je mange une omelette monténégrine : fromage de chèvre et prosciutto. C’est très bon. Un petit chat tente de monter sur mes genoux pour manger, trop chou.

Puis je pars en stop direction l’Albanie. Je trouve un premier conducteur qui m’amène à Budva. Il tente vraiment de communiquer mais je ne comprends rien… Je ne suis pas fâchée quand il me dépose car c’est compliqué de savoir quoi répondre ou d’avoir la bonne attitude. Juste après, une autre voiture s’arrête. Une Mercedes super moderne, toute équipée, des boutons dans tous les sens. Le monsieur me dit qu’il va jusqu’à Shkoder, parfait, moi aussi ! Il s’arrête au premier point de vue sur l’île de Sveti Stefan. afin que je puisse prendre une photo, il insiste pour que je pose sur la photo.

Avant de redémarrer, je le vois pianoter sur son ordinateur de bord (y a un genre de souris !) et il me demande « massage ? ». OUI, il y a des sièges massants !! Si je suis pas une auto-stoppeuse de luxe moi…! C’est donc avec un massage plutôt agréable que l’on redémarre. Il m’arrête à chaque point de vue, rentre dans chaque ville pour que je visite toute la côte. On s’arrête au château de Petrovac, traverse le village de Sutomore, Bar, Ulcinj. Ambiances différentes dans chaque ville: les deux premières sont touristiques quand la dernière est beaucoup plus « locale » ! Très animée, il y a du monde partout. C’est une ville à majorité musulmane. Il y a des scooters dans tous les sens, ça me rappelle beaucoup l’Asie !

Bruno, mon chauffeur, est albanais. Il habite en Italie et travaille très régulièrement en Albanie. Il est avocat. Il m’explique qu’il a 3 passions : l’immobilier, l’art et le voyage. Vue la voiture, je me doute qu’il a pas mal d’argent mais je vais aller de surprise en surprise ! Il m’emmène à son endroit préféré du monde entier : une petite île à la frontière, Ada Bojana. Il y passe un mois chaque année. A peine arrivés là-bas, tout le monde le salue « salut Bruno ! ». Il est venu déposer une bouteille de vin à la réceptionniste car c’est son anniversaire dans quelques jours, super sympa ! On reste ensuite coincés une petite heure avant la frontière, il y a des travaux sur la route et ils ont bloqué la circulation, au moins 2km de bouchon, on est à l’arrêt complet dans un petit chemin. C’est l’occasion pour Bruno de me dire qu’il a des CDs en français dans son coffre. On se retrouve donc à écouter « le meilleur des années françaises », bon qu’on se le dise, le CD doit dater des années 80 et est composé de Joe Dassin, Edith Piaf, la première de Vanessa Paradis, Mireille Matthieu et tout un tas de chansons que je ne connais pas, honte à moi ! On partage la nourriture que l’on a chacun dans un petit pique nique improvisé en attendant de re-démarrer. Un peu avant Shkoder, il m’arrête à un nouveau point de vue où on peut voir les 3 rivières se rejoindre. Il me demande ensuite où je dors ce soir, je lui dis que j’ai déjà réservé mon auberge et c’est alors que je comprends que par « aimer l’immobilier » il veut en fait dire qu’il a des appartements un peu partout ! 2 à Shkoder, d’autres à Tirana, Durres, au Monténégro, en Grèce et en Italie. Je suis en fait dans la voiture d’un homme d’affaires. Il me fait visiter ses appartements, superbes ! Il y a 10 000 sortes de LED pour tous les éclairages possibles. Une immense terrasse sur le coucher de soleil, une cuisine toute équipée, franchement sympa ! Il me dit de le recontacter quand je passe dans les autres villes, il pourra s’arranger avec la concierge pour qu’elle me donne les clés et que je reste gratuitement. C’est très gentil mais je ne le recontacterai pas car je n’aime pas être dépendante et j’aime bien rester en auberge, rencontrer du monde et savoir quoi visiter ! Après la visite des appartements, il insiste pour m’emmener au restaurant. Son restaurant préféré. Le Rozafa seafood. Il commande apéro, soupe et 2 plats, tout à base de poissons frais. C’est absolument délicieux. Ça fait très longtemps que je n’ai pas mangé autant, non pas parce que je me prive mais parce que j’ai pris l’habitude de manger moins depuis que je suis en Europe. Je vais exploser. Il règle l’addition à plus de 40€, du grand luxe pour l’Albanie !! Puis je pars à mon auberge en le remerciant bien. Quelle rencontre !!!! Quelle chance !!!! Comment deux mondes aussi distincts peuvent-ils se rencontrer ? Une auto-stoppeuse sans adresse et un riche avocat/homme d’affaires… C’est fou quand même !

 

Je suis super excitée de découvrir l’Albanie, mon séjour ne pouvait pas mieux démarrer !

 

En conclusion :

Le Monténégro m’a surprise : des paysages incroyables, de 2500m et moins 2 degrés, à la côte et ses 25 degrés ! Des sensations fortes en tyrolienne, un trop plein d’émotions dans la montagne, de la douleur après l’effort physique, des chats partout, un parfait mélange de culture et de nature… Et les rencontres qui subliment le tout, ces polonais qui m’ont fait visiter le centre du pays le temps d’une journée, me prenant complètement sous leur aile et ce monsieur qui a rallongé son trajet de plusieurs heures pour me montrer la beautés des différentes plages. Comment vous dire que dans ces moments-là, je sais pourquoi j’ai choisi ce mode de vie. Que de bonheurs et de découvertes en une seule petite semaine !

 

Infos pratiques :
Zabljak : prévoir beaucoup d’eau pour l’ascension de Bobotov Kuk, partir tôt le matin avec beaucoup de motivation. Tout est dans la tête. Possibilité de choisir le chemin plus rapide au départ de Sedlo ou de faire une boucle. Attention : peu de traffic à Sedlo si vous prévoyez de rentrer en stop !
Tara Canyon : n’hésitez pas à négocier sec le prix des tyroliennes !!!! De 25€ on est tombé à 10€ très rapidement ! Mieux d’y aller le matin avant 11h pour éviter les groupes de touristes (asiatiques pour ne pas les citer…).
Lipska Cave : Si vous avez déjà vus d’autres grottes impressionnantes, celle-ci n’est pas incontournable. Mais elle reste très jolie et avec la visite guidée on comprend bien la formation des stalactites/stalagmites !
Montenegro Hostel Kotor : des lits à 2,5€ en Europe, c’est possible !!! (info d’octobre 2017, je ne sais pas si ça va durer…)
Ulcinj : étape moins touristique du Monténégro, je ne sais pas s’il y a beaucoup de choses à faire mais l’ambiance est très différente des autres villes de la côte.
Ada Bojana : pas le même budget, mais petit coin de paradis ! Une île 100% nature (avec une plage naturiste sans vouloir faire de mauvais jeux de mots haha, les autres plages sont normales) loin des foules de touristes (en hors saison du moins).

Je pense que le mieux pour visiter le Monténégro est d’avoir une voiture ! C’est un petit pays donc il est facile d’en faire le tour et les bus sont extrêmement chers (prix touristes…. Je doute que les locaux payent ces prix-là !). Sinon le stop marche bien ! Mais pour longer la côte, une voiture est un plus !