SERBIE : histoire à Belgrade, rando à Tara et rencontre avec les aigles à Uvac !

Après avoir quitté Budapest un peu à contre coeur, me voici arrivée en Serbie ! Je pars à la découverte des Balkans ! Pays chargés d’histoire, j’ai hâte d’en apprendre plus… Je commence donc par Belgrade, la capitale serbe puis j’irai au parc national de Tara, admirer les beaux méandres d’Uvac avant de rejoindre le Monténégro.

Passage de frontières en train !

 

J’ai pris un train de nuit depuis Budapest. Pas des plus confortables. A la frontière, on est réveillés par les douaniers qui montent dans le bus et vérifient les passeports un par un, page par page, vérifiant chaque tampon… ça prend une plombe ! Je me rendors plusieurs fois avant qu’ils n’arrivent à mon siège. Une fois mon passeport autorisé à sortir de Hongrie, je me rendors profondément. C’était sans compter le 2ème réveil, pour rentrer en Serbie cette fois ! Pfiouuuu, j’avais pas pensé à ça ! Re-contrôle des papiers, je me connecte rapidement sur mon téléphone pour tenter de rester éveillée. J’envoie quelques messages, passeport OK, nouveau tampon dans ma collection, je me rendors. J’arrive de bon matin, rallume mon portable : 50€ de hors forfait ! Eh oui, la Serbie n’est pas dans l’union Européenne, grrrrrrr! Ça commence bien !

Je pars directement à mon auberge, la gare est au bord de la rivière tandis que le centre-ville est en haut de la colline ! Ça tire sur les cuisses dès le réveil… J’ai réservé la moins chère : Hostel Capital. On me donne directement un lit, il est 7h du matin et je peux donc tranquillement finir ma nuit. Je pars à 14h direction le free walking tour !

Free walking tour à Belgrade !

 

Bon je vais vous donner mon premier ressenti : la ville est moche. Ressenti très personnel, je vous l’accorde. Il y a des travaux partout, le ciel est couvert, les bâtiments sortent tout droit de l’ère communiste, … Un peu comme à Bratislava, j’imagine qu’un rayon de soleil rendrait le tout déjà plus agréable !

Les faits historiques du XXè siècle !

Belgrade était composée de 25 000 personnes avant la première guerre mondiale. Dans l’entre deux guerres, la population est passée à 1 million et atteint les 2 millions aujourd’hui. Elle s’est donc étendue très vite et pas forcément de façon très harmonieuse.

La ville a été détruite complètement 44 fois depuis sa création ! Et a traversé 114 guerres ! La ville est donc construite sur un immense cimetière. Chaque fouille archéologique révèle de nombreux corps… Ils ont cessé de chercher !

70% des hommes ont été tués pendant la première guerre mondiale.
La famille royale s’est enfuie en Angleterre pendant la seconde guerre mondiale laissant son peuple sans dirigeant.

La Yougoslavie a été créée en 1926, le mot yougoslavie signifie « Slaves ensemble » il s’agissait donc d’une alliance pour réunir des peuples au mode de vie et à la langue similaire. La Yougoslavie a pris fin en 2003, et le Monténégro ne s’est détaché qu’en 2006. Il faut savoir que tous les pays ont décidé de quitter la Serbie qui elle n’a jamais voté son indépendance. Elle l’a subit. A ce jour, leur constitution les définit toujours comme membre de la Yougoslavie, un pays qui n’existe plus ! Et pour exemple, notre guide nous apprend que jusqu’en 2014, sa carte d’identité la définissait comme « yougoslave » un pays qui n’existait plus depuis plus de 10 ans ! Incroyable.

Les derniers bombardements à Belgrade remontent à 1999. La ville a été bombardée pendant 78 jours par l’OTAN durant la guerre du Kosovo. D’abord axé uniquement sur les zones militaires, ils s’en sont ensuite pris aux trains, aux écoles, hôpitaux… Les serbes reconnaissent aujourd’hui être fous, mais pour sauver les places les plus importantes (comme les ponts qui permettent de traverser la ville), ils se sont rassemblés sur ces lieux. Ainsi, des concerts étaient organisés sur les ponts de la ville, la place principale… Ils espéraient ainsi que personne ne souhaiterait bombarder autant de civils. Un pari gagnant !

Ils ont du capituler après ces bombardements et céder « l’indépendance » au Kosovo. Indépendance qui n’est pas reconnue dans la constitution donc absolument pas officielle. Pourquoi souhaitent-ils conserver le Kosovo ? C’est là qu’est née la culture Serbe ! Mais en réalité, ce berceau est habité par des Albanais, parlant albanais … aujourd’hui, ils n’ont que deux options pour clarifier la situation : se battre ou refaire la constitution. Mais pour refaire la constitution ils ont besoin d’une majorité supérieure à 77%, chose peu probable d’arriver !

Une histoire que je ne connaissais pas (qu’est ce qu’on apprend à l’école ?!) et qui me touche par sa proximité temporelle et géographique. J’étais née en 1999 ! La guide nous raconte d’ailleurs ses souvenirs du bombardement. Comment le bruit d’un possible bombardement s’est répandu et que personne ne voulait y croire, ça leur semblait impossible ! Avant qu’ils n’entendent les premières détonations, qu’ils ne sentent la terre tremblée et qu’on les force à se cacher dans des refuges…

Concernant les bâtiments vus sur la route, je retiens principalement les 2 églises. L’église St Marc qui a été camouflée par un énorme bâtiment communiste, pour ne pas être vue de loin et l’église St Sava qui est encore en construction et qui sera l’une des plus grandes églises d’Europe. C’est un peu leur Sagrada Familia, les travaux ont commencé il y a près de 100 ans et ont été interrompus par les guerres, l’arrivée du communisme… mais sont enfin en bonne voie !

 

Impossible de deviner la présence d’une église derrière…

Le lendemain je refais un autre tour, celui de la vieille ville qui concerne donc l’histoire plus ancienne.
Cette partie de la ville est un peu plus sympa. On traverse le quartier Bohémien, des kafanas (cafés) partout, rempli de monde et de couleurs, ça ça me plait !

Il faut savoir que la culture des kafanas est très forte en Serbie. Considéré comme un véritable loisir, les serbes dépensent beaucoup d’argent en café. Lieu de rencontres, d’échanges, à toute heure les terrasses sont bondées !

 

On monte ensuite jusqu’à la forteresse, jolie vue sur la rivière et sur des fesses ! Oui une statue d’un homme nu est placé en haut de la colline !

Je discute avec Salette, une brésilienne prof d’allemand qui parle parfaitement anglais et français, impressionnante !! (Elle parle aussi espagnol et italien mais je n’ai pas eu l’occasion de vérifier haha). Elle me demande de la prendre en photo car elle a un souci avec son appareil photo et de lui envoyer via WhatsApp mais le numéro est erroné et je ne peux pas la joindre. Alors je publie la photo là, c’est mieux que rien non ? Je me sens trop coupable ! Elle était adorable et m’a invitée au Brésil !


Les rues piétonnes du centre-ville sont toujours remplies de monde aussi, malgré le mauvais temps ! Je fais un tour au centre commercial mais il n’est pas ouf. Je reste sur ma faim à Belgrade et décide donc de partir dès le lendemain. Mais avant de partir, je fais un tour le long des quais qui sont censés être les quartiers qui bougent. Il y a quelques pubs dans des bâtiments abandonnés, couverts de tags, mouais…

La nourriture Serbe !

 

Je n’avais pas de plaques chauffantes dans mon auberge (quelle idée !!) j’ai donc mangé deux fois au restaurant car bon, les repas froids midi et soir quand il fait froid dehors, c’est pas top..
Ici, impossible d’être végétarien, les serbes aiment la viande et c’est la composante à 90% de leurs plats ! Des plats très riches, très lourds, très gras… Je vous laisse voir ça en image !

 

Direction le parc national de Tara

 

Je prends un bus à 10€ (ça pique!) pour me rendre à Tara où j’ai prévu d’aller randonner. Après autant de temps passé en ville j’ai besoin de me reconnecter à la nature, les grands espaces et le silence me manquent… La vue dans le bus est incroyable, je m’en veux d’avoir dormi les 2 premières heures !! On traverse les vallées, suit les crêtes, ça monte, ça descend, ça tournicote beaucoup mais j’ai le nez collé à la vitre, je digère mieux le prix du billet 😉

Il y a plein de moutons dans les prés et chose plus surprenante, des tombes dans chaque jardin. Il n’y a apparemment pas de cimetière dans la campagne, chacun enterre les membres de sa famille à côté de la porte d’entrée (des vraies tombes avec des fleurs et les visages des personnes décédées…) c’est assez perturbant.

Je suis l’itinéraire sur mon GPS, je vois que je suis à 1km de mon auberge et fais signe au chauffeur que je veux m’arrêter. Branlebas de combat dans le bus, comment ? elle veut descendre là ? mais où va-t-elle ?! Personne ne parle anglais mais je vois qu’ils cherchent à m’aider. Je montre sur le GPS, c’est finalement un petit garçon d’une dizaine d’années qui habite dans le village qui tente de traduire, trop mimi !! On descend ensemble et il m’indique une route mais mon GPS me montre un sentier piéton beaucoup plus court que la route. Je le remercie et décide de faire confiance à Maps.me, comme d’habitude.

Je trouve une table de pique nique et mange mon petit sandwich préparé ce matin avant le départ. Puis, je pars à la recherche de mon auberge.

 

Tara Hostel & Hiking center

 

Le raccourci indiqué par mon GPS m’amène au milieu de la forêt. Il n’y a pas du tout de sentier, je suis perdue… J’aperçois bien des maisons sur ma droite mais il y a au moins 20 mètres de dénivelé et les herbes sont hautes sur cette petite colline. Pas trop le choix, je ne vois pas où passer autrement, j’enjambe le ruisseau avec mes sacs sur le dos et tente de ne pas trébucher ni me casser la figure dans les broussailles Arrivée en haut, je réalise que je suis au milieu d’un jardin… Oups ! Tous les volets sont fermés mais au moins, j’ai retrouvé le chemin ! Toutes les maisons sont complètement fermées, il n’y a pas âme qui vive dans le village. Je suis mon Maps.me et arrive là où devrait-être l’auberge mais je suis face à une maison fermée. Je peste intérieurement, c’est pas possible !!! Je sais qu’on est hors saison et ça ne m’étonne qu’à moitié qu’un endroit aussi isolé puisse être fermé. Je tourne en rond au milieu de ce pâté de maison dans la foret quand une voiture passe. Le papy qui conduit me voit perdue et me dit « hostel » accompagné d’un geste du bras. Demi-tour, je marche dans la direction indiquée, je trouve finalement un panneau, c’est là, ouiiiiii ! Quelle aventure !

Je suis immédiatement accueillie par Ivana qui travaille ici et Issy une australienne qui parle français ! Elle s’apprêtait à partir en rando et je me décide à l’accompagner. A peine le temps de poser mes affaires et on se met en route. On doit partir pour une boucle de 3 heures mais on va mettre bien plus de temps ! Les paysages sont splendides, les couleurs automnales, la brume dans les arbres : c’est magique ! On grimpe jusqu’au premier point de vue : Crnjeskovo mais on le loupe et on atterrit au suivant, Granida ! On fait une petite pause face au vide et aux montagnes environnantes puis direction Borovo Brdo pour redescendre ensuite au lac de Jezero Jarevac. On choisit ensuite de longer la rivière pour rentrer. On marche en fait dans l’eau, avec la pluie, le chemin s’est transformé en ruisseau boueux, beurk beurk ! Il ne fait pas très chaud, pas très beau mais ça rend la visite plus intéressante je trouve!

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Issy a 18 ans, elle a habité un an en France il y a 3 ans dans une famille d’accueil et elle parle super bien (bien mieux que moi anglais !) et maitrise même l’argot du sud comme elle dit. Elle m’a surprise à me dire « fais gaffe !» alors que j’allais encore me prendre les pieds dans une branche (une fois n’est pas coutume…). Elle voyage seule en Europe depuis 5 mois et espère revenir en France faire ses études supérieures, je lui souhaite !

En rentrant à l’auberge le soir, on rencontre Aaron et Sophia, un australien et une française ! Pas très diversifié pour une fois ! Ils sont super sympas, on discute toute la soirée autour du feu, on tente de se réchauffer. Ah oui, je ne vous ai pas dit, on dort dans un tout petit chalet ! C’est super mignon, il y a un poêle, des salles de bain avec baignoire à l’ancienne, adorable ! Vraiment typique de la région !

Et on décide de partir tous ensemble le lendemain pour voir les méandres d’Uvac. Je ne suis pas une grande fan des tours organisés mais de ce que j’ai entendu, c’est vraiment difficile d’accès puisqu’il faut prendre un bateau pour aller aux points de vue. Et en hors saison, je ne peux pas juste me pointer là-bas au hasard et prier pour qu’un groupe arrive… 40€ c’est extrêmement cher (!) je n’ai pas mis ce prix dans une activité depuis très très très longtemps mais j’accepte et honnêtement, aucun regret ! Marko, un serbe qui dirige Tara Hostel et Eco-republik Hostel à Uzice, vient nous chercher à l’auberge et nous amène jusqu’à la rivière. Il nous donne plein d’informations sur la route. C’est un vrai passionné. Au final, il va passer plus de 12h avec nous ce jour-là, il ne compte clairement pas ces heures…

Il nous montre le plus grand barrage de Serbie et on aperçoit les premiers aigles ! On prend ensuite le bateau pour 1h, il fait super froid sur l’eau, pourtant on a enfilé le plus de couches possibles… On picore des gâteaux et on prend notre mal en patience : c’est la zone la plus froide du pays !!

On visite une ice-cave. Gigantesque ! Il fait 8 degrés à l’intérieur, hiver comme été ! Elle est impressionnante et Marko nous donne toujours plein d’explications.

Et enfin, c’est parti pour l’ascension, une vingtaine de minutes seulement mais bien raide ! Après la marche de la veille, j’ai de petites courbatures ! Arrivés en haut, on surplombe les méandres c’est magnifique ! Les couleurs orangées et surtout, les aigles rendent le lieu absolument incroyable !

Quelques mots sur les aigles, on est dans une réserve naturelle de vautours fauves. Ils sont en liberté mais pucé et nourri car ils se nourrissent uniquement d’animaux morts et il n’y en a pas suffisamment naturellement. Ces aigles peuvent mesurer jusqu’à 1m50 d’envergure et peser jusqu’à 12kg, des monstres !! Ils sont partout, sur chaque falaise, rocher autour de la rivière. Et quand ils volent, ils sont vraiment majestueux. On a eu de la chance, ils nous ont offert un véritable spectacle, des dizaines se sont mis à voler en même temps juste en-dessous de nous. Ils tournent en rond quand ils repèrent quelque chose à manger pour appeler les autres. C’est trop trop beau !

Après avoir marché le long de la crête pour rejoindre d’autres points de vue, on a ensuite dû redescendre. Retrouver notre bateau glacial ! 1heure plus tard, complètement congelé, on regagnait la voiture. On s’est arrêtés dans un kafana, pour déguster un café noir autour du feu. Le stop suivant, un lac au milieu de rien. L’eau était translucide, incroyable ! Un lieu superbe, on était tout seuls. En été, j’aurai adoré m’y baigner ! Aaron, lui, n’a pas hésité : il a plongé et a passé au moins 15 minutes dans l’eau, un fou !! Assise au bord, je grelottais…

 

Uzice

 

Le soir, je dors à Uzice, dans la deuxième auberge de Marko, plus simple pour moi de bouger le lendemain jusqu’au Monténégro que si j’avais dû partir de ma montagne !

Réveil de bonne heure pour faire un tour de la ville avant de prendre le bus de 12h qui doit m’amener à Zabljak au Monténégro.

Encore une fois, la ville est … moche ! Décidément, la Serbie, a du mal à me séduire ! Ce qui est joli, ce sont les maisons sur les collines qui encerclent la ville ! Je décide de monter à la forteresse. Une petite marche le long de la rivière (moche…) et j’arrive en bas de la côte. Encore une colline, mes jambes ne sont plus à ça près : c’est parti ! Arrivée en haut, le lieu est en rénovation, je suis la seule touriste et les ouvriers s’inquiètent pour moi, 3 me disent de faire attention de ne pas tomber dans le trou qu’ils sont en train de creuser, je m’attends à un cratère, non non, un genre de puis, tout petit, ça va, je suis maladroite mais là pour tomber dedans faudrait le faire exprès ! La vue de là-haut est très jolie. Le soleil a pointé le bout de son nez, j’apprécie vraiment !

 

 

 

Retour à l’auberge pour manger mon burek, le petit déjeuner local : un genre de beignet frit fourré à ce que l’on veut, j’ai pris épinard / fromage ! Super bon, super gras…

Un voyage compliqué …

Et départ pour la station de bus ! J’attends 30 minutes, le bus ne passe pas, il n’y en a qu’un par jour, je ne comprends pas… Ou il est passé en avance et je l’ai manqué ou bien je ne sais pas… Tant pis, j’ai déjà réservé mon auberge pour le soir même et j’ai un programme assez chargé pour les 2 semaines à venir donc je ne peux pas trop perdre de temps. Je décide d’y aller en stop. Je sors de la station de bus et me retrouve directement sur un rond point. Pas de place pour que les voitures s’arrêtent mais ensuite c’est un tunnel, pas pratique non plus. Je tends le pouce sans grande conviction, la première voiture s’arrête, j’en reviens pas !! Un petit papy tout gentil. Je ne sais pas où il va mais j’ai montré la direction et il a dit “ok”. Il ralentit pour que je puisse prendre une photo de la forteresse vue de la route. Il me fait plein de sourires et me pose une dizaine de kilomètres plus loin. Encore un endroit pas pratique, mais idem, je lève le pouce sans grande conviction, la première voiture s’arrête : c’est magique ! Le monsieur est journaliste, il parle un peu anglais. Il m’emmène une vingtaine de kilomètres plus loin et me dépose à une station essence, parfait ! Je lève le pouce, cette fois, le premier véhicule est un camion et … il s’arrête ! INCROYABLE ! Le chauffeur parle un petit peu anglais et il m’amène à plus de 50 km, génial ! La vue en camion est top, assise en hauteur je peux admirer les 2 côtés de la route en même temps ! On discute un peu, il évoque les conflits entre peuples de l’ancienne Yougoslavie (surtout des problèmes de religion de ce que je comprends, entre catholiques, orthodoxes et musulmans…). Il travaille dans toute l’Europe, de la Roumanie au Portugal et est super content de me parler de ces régions préférées! Le trajet passe super vite ! Puis, j’arrive à nouveau dans la région la plus froide de Serbie, vous vous rappelez Uvac ? Oui, les mêmes montagnes, m’y revoilà. Je suis emmitouflée mais pour tendre le pouce, je suis obligée de garder une main en l’air, il fait 5 degrés, je suis dans un mini village, les gens me regardent bizarrement, je vais perdre mon doigt… Je range vite mes mains dans mes poches entre 2 voitures. Après une dizaine de minutes, une voiture s’arrête, une voiture de taxi, j’hésite mais le gars me fait signe de monter devant. Il est au téléphone, bon ok… Il raccroche et me fait comprendre qu’il n’est pas en service, il vient d’Uzice, comme moi ! Mais il se dirige vers la capitale monténégrine, Podgorica, je lui demande donc de me laisser à l’intersection des deux routes, moi je pars dans les montagnes au Nord Est et lui au Sud Ouest ! Il hésite à faire le détour pour m’amener mais j’insiste pour qu’il me dépose, il conduit comme un fou et téléphone, envoie des textos qui lui font faire de gros écarts sur la route, je serai plus rassurée avec quelqu’un d’autre. Je le remercie, il m’a bien dépannée et a mis le chauffage à fond pour que je puisse me réchauffer !! Je suis donc à une petite intersection, je me mets devant la route qui tourne, ça me semble clair que je veux partir sur la droite. Une voiture s’arrête en plein milieu bloquant toute la circulation, ils me disent « Monténégro ? » « oui ! » Et à peine embarquée il continue tout droit, NOOOON ! Je voulais tourner. Je leur fait signe de s’arrêter mais je suis avec 3 papys et un petit garçon qui doit avoir 8 ans, personne ne comprend . Je leur montre la route à droite et leur répète « Zabljak, no no, other side ! » Ils ne s’arrêtent pas et me regardent super bizarrement. Je réalise alors que les 3 papys ressemblent à des mafieux, petites moustaches, costumes noirs… La présence du petit bout me rassure ! Ils me font des grands sourires, ils n’ont pas l’air méchants mais ils ne s’arrêtent pas. Je commence un peu à paniquer, il y a plein de place sur le côté mais non, ils continuent et me font comprendre que cette route y va aussi. NON, je leur montre le GPS, on ne peut pas couper au milieu… Finalement, ils me déposent à l’intersection suivante ! C’était ça leur idée !!! Me déposer à une intersection ! Sauf que du coup, je ne suis pas du tout sur le bon axe donc certes, le chemin à droite me permettra de revenir sur mes pas mais en traversant un village. J’aperçois une auto-stoppeuse avec son sac sur le dos de l’autre côté de la route, je me sens moins seule, elle fait le trajet inverse !!

Je décide de traverser le village à pied, enfin, j’ai pas trop le choix vu où je suis. Je marche, on me regarde bizarrement, qu’est ce que je fous là, ils peuvent se poser la question hahah ! Je tente de rejoindre l’axe principal à environ 2km de là. Bon, là, je suis au milieu du village, il y a plein de commerces, un peu de passage, les voitures que j’aperçois sont vraiment vraiment pourries, d’une autre époque, je ne vais pas faire la difficile, c’est reparti, je lève le pouce ! La première voiture s’arrête, je vais finir par m’y habituer ! Un vieux monsieur, je ne sais pas où il va mais ça à l’air d’être la bonne direction. Il essaye vraiment de me parler mais je ne comprends rien du tout… La barrière de la langue n’est pas un mythe parfois ! Il me regarde en me parlant et part donc au milieu de la route manquant de peu de percuter une voiture. Pas très rassurée dans la voiture de ce vieux monsieur, je lui demande de me déposer quand j’aperçois une guesthouse au milieu de rien, de rien du tout ! Je suis à 3 km de la frontière avec le Monténégro, à ce moment-là, je ne réalise pas la galère. Les environs sont super jolis, je prends même des photos, c’est hyper authentique.

Sauf qu’en fait, il n’y a pas de passage. Une voiture toutes les 5 minutes peut être… Et je ne sais pas si c’est parce que je suis super proche de la frontière, mais elles ne s’arrêtent pas. Bon, je me décide à franchir la frontière à pieds et commence à marcher. Je lève le pouce quand une voiture passe et finalement : boum ! 4 jeunes s’arrêtent ! Yeeees ! Ils ont une boule disco, des perruques, une sono dans la voiture, grosse soirée en prévision ! Ils ne parlent pas du tout anglais par contre. On passe la frontière et à l’aide de google traduction, ils me font comprendre que je vais devoir m’enregistrer dans la ville où je dors (simple procédure ou est-ce que je suis à une trop petite frontière pour qu’ils le fassent ici? je ne saurai pas…). Ils me déposent gentiment à la station de bus de la ville où ils vont (non sans rayer tout le coté de la voiture au passage… décidément !). Il n’y a pas de bus pour Zabljak aujourd’hui, je m’en serai doutée !! C’est pourtant la prochaine ville et il n’est que 15 heures ! Un café plus tard, je suis repartie, sac sur le dos, il reste 70km ! Une voiture s’arrête, un homme qui parle anglais ! Génial, on discute un peu. Bon, en fait, il devait pas parler si bien que ça car je ne comprends pas du tout quand il s’arrête 5 km plus loin… Ha, c’est déjà fini ! Bon, bah 65 km restant… Pouce en l’air, c’est reparti. pas de trafic, aie aie aie… Finalement 2 papys s’arrêtent, ils viennent de Serbie et m’expliquent dès le départ qu’ils ne peuvent m’amener qu’à 30km de là. Parfait !! C’est déjà mieux que les 4 derniers haha ! Ils ne me parlent pas du voyage mais s’arrêtent comme prévu à 30 km de là, en rase campagne. Je peux voir à perte de vue et … pas une voiture à l’horizon ! Je prie pour que quelqu’un passe ET s’arrête, j’ai clairement pas envie de passer la nuit là, il n’y a absolument rien, même pas une vache ou un mouton. Finalement, une voiture passe et le monsieur parle anglais (un peu …) et va jusqu’à Zabljak : YEEES c’est le neuvième mais le dernier ! Il tient une guest house à Zabljak, mais j’ai déjà réservé la mienne. Il appelle le numéro de mon auberge et me dépose directement dans les bras du propriétaire de Durmitor Magic où je vais passer la nuit. MERCI !

Je pose mes affaires et pars directement m’enregistrer à la police, en fait, je dois aller m’enregistrer à l’office touristique, je ne comprends pas trop le pourquoi du comment, ça me coute 1,90€ mais bon, au moins, je suis en règle… Je fais mes courses et rentre au chaud, ici aussi, il caille! Moins 2 degrés la nuit, j’avais oublié ce que c’était. Presque 2 ans que je n’ai pas eu des températures aussi basses entre l’hiver plutôt doux de la Rochelle, l’été en France, et mon hiver en Asie !

Le lendemain, j’ai prévu de gravir le mont Bobotov Kuk, mais ça je vous en dirai plus dans mon prochain article, celui-là était déjà bien assez long !

 

En conclusion :

Les villes serbes n’ont pas su me séduire mais les montagnes de Tara sont superbes ! Même à cette saison! J’ai adoré admirer les aigles dans leur milieu naturel, quelle grâce ! Et pour tout ce que j’ai appris sur l’histoire yougoslave, je ne regrette pas d’être venue. Les serbes sont très chaleureux et le stop marche du tonnerre (même trop bien, tout le monde s’arrête, même ceux qui vont à 2 km 😂)

 

Infos pratiques :
Capital Hostel : bof bof, réceptionniste très sympa mais les locaux sont vieux et la cuisine n’est pas équipée.
Free Walking tour incontournable pour comprendre l’histoire de la ville.
Tara Hostel & Hiking center à Tara : petite maison en bois adorable dans la foret ! Je recommande 1000 fois ! Quel plaisir de se réchauffer autour du poêle après une longue journée dans la forêt. De jolies randos, points de vues… Et si vous êtes chanceux vous verrez peut être des ours !!