Premiers jours au Maroc !

Après un semestre aux Etats Unis, un long voyage en Asie, un grand tour d’Europe, je n’avais encore jamais mis un pied en Afrique ! Alors me voici au Maroc, pour quelques temps, le visa est de 3 mois, je verrai bien ce qui m’attend. 

Un peu d’appréhension avant le départ, comme à chaque fois, un changement de pays, de culture, de rythme de vie, de tout en fait… Mais j’ai hâte, c’est un sentiment positif d’attente et d’excitation.  

Après avoir travaillé avec plusieurs Marocains qui sont devenus des amis pendant mon séjour à Budapest, je ne peux qu’attendre beaucoup des rencontres que je vais faire dans leur pays. 

J’ai postulé pour un volontariat dans un hôtel à Imsouane, sur la côte Atlantique, je commence le 23 Août ! J’ai donc quelques jours pour me faire une première impression du Maroc avant de me poser dans un endroit pour quelques semaines. 

Atterrissage au Maroc : Marrakech

Il est 1h de moins qu’en France et la température extérieure est de 42 degrés. L’aéroport est très joli, un énorme dôme transparent surplombe le hall des arrivées, avec la clim, je ne réalise pas encore ce qui m’attend. A peine passé la porte, outch, il fait très lourd. 

J’ai lu sur internet que l’on pouvait prendre un bus pour le centre-ville mais il n’y a aucun panneau qui explique où attendre, pas d’arrêt, rien. Après avoir demandé à 2 personnes, j’attends donc sous un arbre et le bus finit par arriver. (30 MAD l’aller-retour, valable 15 jours)

Le bus nous dépose près de la place Jemaa El Fna, immense place centrale de la ville, de l’ancienne médina, d’où l’on peut accéder aux souks. Je me dirige vers mon auberge, Red Palace Hostel, mais il fait tellement lourd que la marche est insupportable avec le sac sur le dos. Pourtant, il fait au moins 10 degrés de moins dans les petites rues… Je m’arrête au Henna Art Café qui affiche un menu végétarien. J’opte pour un couscous aux légumes malgré la chaleur, je ressens le devoir d’essayer le plat le plus traditionnel, accompagné d’un smoothie aux fruits frais, je me régale. Le restaurant a une terrasse au dernier étage, ouverte sur l’extérieur, c’est le premier endroit où j’observe cette architecture typiquement marocaine ! Après un bon repas, je repars direction l’auberge située dans l’ancienne médina, c’est un véritable labyrinthe pour s’y rendre. Des rues très étroites qui tournent tantôt à gauche, tantôt à droite. Merci Maps.me, une fois de plus de me sauver la vie et de m’éviter des pas en trop sous cette chaleur étouffante. 

A l’auberge, personne derrière le comptoir, j’attends patiemment que quelqu’un se présente à moi pour que j’effectue le check in, je rêve de prendre une douche après avoir marché avec 13 kg sur le dos ! Finalement, un jeune homme me dit que je dois réveiller le monsieur qui dort sur les canapés de l’espace commun, c’est le seul qui puisse m’enregistrer. Pas le choix, j’obtempère ! Le monsieur, d’abord très gêné, est très sympathique il me montre les différents espaces. Je suis sous le charme de ce « Riad ». Un Riad c’est un bâtiment avec une cour intérieure et toutes les fenêtres du bâtiment donnent sur cette cour/jardin. Cela est dû au fait que dans la culture musulmane, les femmes doivent se couvrir (les formes du corps, les cheveux), seulement, une fois dans la maison, à l’abri des regards, elles peuvent se découvrir. Pour qu’elles ne soient pas vues par les voisins, il n’y a pas de fenêtres extérieures.  Il y a plusieurs étages et des terrasses sur les toits, des tonnes de coussins et banquettes ou s’asseoir, des couleurs chaudes qui égayent le lieu, j’adore ! 

Une douche, une connexion wifi et un peu de repos dans la chambre climatisée, me voici repartie à la découverte de la Médina. J’emprunte des petites rues et arrive dans la rue commerçante de Riad Zitoun Lakdim où l’un des vendeurs m’interpelle, je ne sais pas pourquoi mais il m’inspire plus confiance que tous ceux qui m’ont alpaguée auparavant. Il me demande si je connais les objets berbères, je réponds donc que non, je viens tout juste d’arriver mais que je vais rester longtemps au Maroc et par conséquent, je ne vais rien lui acheter. J’ai attisé sa curiosité, il me demande ce que je viens faire ici, d’où je viens et me souhaite la bienvenue chaleureusement. Il me propose d’entrer dans sa boutique car il y a un ventilateur (il fait toujours 42 degrés, je le rappelle) et pour me montrer les objets fabriqués par sa famille qu’il revend : des bijoux avec la croix d’Agadès qui permettaient aux berbères de se repérer dans le désert à l’aide des étoiles. Ce n’est pas sans me rappeler les anecdotes de Wadi Rum en Jordanie ! Ce gentil vendeur s’appelle Yassine et me met en confiance pour la suite de ma balade. J’explique donc la vérité à plusieurs vendeurs : je n’achèterai pas, je suis venue pour vivre ici et tous sont ravis de me faire découvrir leurs produits sans aucun intérêt financier. Agréable surprise !!

Moi qui avais entendu dire que les vendeurs de Marrakech dans les souks pouvaient être insistants et lourds, je les trouve plutôt très sympas. 

Première soirée au Maroc, premières rencontres !

Direction un évènement couchsurfing au Café Clock, j’avais repéré l’évènement il y a plusieurs jours sur l’application et étais curieuse de m’y rendre. En arrivant, surprise, il y a 9 hommes … Petite appréhension de ma part, j’avais vu sur l’application que des femmes souhaitaient y participer. Je suis pourtant venue 1 heure en retard ! J’hésite à faire demi-tour mais après tout, pourquoi donc ? Je m’installe à leur table et suis immédiatement mise à l’aise, ils sont tous très sympas et nous discutons en anglais. Ils m’expliquent qu’ils préfèrent s’exprimer dans la langue de Shakespeare car c’est une langue qu’ils ont choisi d’apprendre pour pouvoir communiquer avec les étrangers et par ouverture d’esprit. A l’inverse, le Français leur a été imposé depuis qu’ils sont petits et cette langue est souvent utilisée par les personnes arrogantes pour montrer leur « supériorité » dans le sens ou les personnes parlant un bon français sont les plus éduquées (les études sont majoritairement en français). Les mecs présents ont tous fait des études supérieures ! Et pour les avoir entendus parler en français, ils s’expriment très bien. Je comprends tout à fait leur choix et ça me convient aussi.

Le groupe est constitué de : 6 marocains, 1 saoudien, 1 italien/marocain, 1 allemand. La conversation tourne rapidement à la politique et un débat sur les différences politiques des pays du monde arabe (Maroc, Israël, Palestine, Arabie Saoudite…) et je réalise à quel point je suis ignorante sur ces sujets. Ils ont tous des avis très tranchés et différents selon le type de média / pays d’où ils viennent. J’admire leur ouverture d’esprit, ils s’expriment avec beaucoup de calme et compréhension malgré les différentes opinions, c’est super intéressant. Les marocains présents ont tous des profils différents mais se sont rencontrés via couchsurfing. Ils ont créé ce rendez-vous hebdomadaire depuis plusieurs années. Il peut y avoir jusqu’à 20 personnes ! On n’est pas loin du maximum puisque 3 filles nous rejoignent plus tard, 2 allemandes, 1 marocaine et un camerounais. Nous sommes donc 17 ! Les marocains m’expliquent que lorsqu’ils sont moins nombreux et qu’il n’y a pas d’étrangers, ils passent la soirée à jouer aux cartes, mais avec nous ils préfèrent discuter pour en apprendre davantage sur nos cultures. Un bel échange. 2 des marocains ont vécu en France et me font part de leurs points de vue sur mon pays et le comparent avec le Maroc. 

Après presque 3 heures dans ce premier café et en ayant commandé uniquement 1 thé à la menthe, les garçons proposent de nous emmener à Guéliz, le quartier branché de la ville pour aller dans un autre bar. Je me retrouve seule avec l’allemand et des marocains qui négocient en Darija (la langue officielle du Maroc) sur l’endroit où aller. Ils essayent de se mettre d’accord, nous ne comprenons rien à ce qui se passe mais nous suivons patiemment. Nous marchons un long moment, certains marocains partent, d’autres nous rejoignent, la moitié du groupe a disparu, que se passe-t-il ? Le début de mes incompréhensions au Maroc ! Nous finissons par comprendre que nous allons tous au même endroit, quelqu’un vient finalement nous chercher en voiture et nous voilà donc en route pour un bar espagnol ! Le premier groupe (et les 3 filles) sont déjà arrivées. Le restaurant/bar est vide, nous commandons chacun une bière, la « Casablanca », parait-il la meilleure bière marocaine : pas mauvaise effectivement ! 

Nous restons longtemps dans ce bar, au moins 2 heures ! J’attends que l’on commande la deuxième tournée de bières … qui n’arrivera jamais ! Ici il est normal de boire une seule consommation apparemment, ça me change de mes mauvaises habitudes hongroises 😉 

Il est 3h du matin lorsque l’on sort du bar et Redouane propose de me raccompagner jusqu’à mon auberge, c’est gentil de sa part car les petites ruelles de la médina, la nuit, ne m’inspirent pas vraiment confiance. Il y a 4 km à faire et nous choisissons de les parcourir à pied dans le calme et la fraicheur de la nuit. Il est très sympa et nous avons beaucoup de points en commun. Nous décidons de nous rejoindre le lendemain pour poursuivre la découverte de la ville. Mais tout d’abord, il est grand temps de dormir ! 

Visite de Marrakech

Départ de bonne heure pour rejoindre Redouane, au programme, acheter une carte sim, se promener dans son parc préféré le Cyberpark, pratiquer et découvrir le Qi gong, visiter le Palais Bahia et les souks, le Jardin Secret … C’est une très longue journée de marche, nous commençons par le parc et la pratique du Qi Gong / yoga sous l’ombre des palmiers, parfait pour bénéficier de bonnes énergies pour la journée. Et puis, les palmiers c’est quand même bien exotique ! Ca sent le début des vacances/voyage !

Nous passons ensuite à proximité de la mosquée Koutoubia, magnifique ! Au Maroc, il est malheureusement impossible de visiter les monuments religieux, je devrais donc me contenter de contempler l’architecture extérieure !

Dans les différents musées, palais, Redouane me présente comme sa femme et je paye le tarif pour les marocains soit … 10 MAD (environ 1€) au lieu de 70 MAD ! Bonne affaire 😉 

Le Palais Bahia est magnifique, je me sens transportée au monde des 1001 nuits, telle une princesse je déambule dans les différentes pièces (vides) et admire les plafonds, les mosaïques en céramique et les sublimes portes en bois. Je prends plein de photos, charmée par ce lieu. Il fait toujours très chaud dehors mais certaines pièces sont fraiches et nous en profitons pour faire des pauses. Redouane aime prendre des photos, il se nomme directeur artistique pour la journée et moi qui n’ai pas l’habitude de me prendre en photo, ça renouvelle mes stocks 🙂 

Au sujet de Redouane : après avoir travaillé plusieurs années comme ingénieur, il s’est intéressé au développement personnel et a réalisé que son travail ne l’épanouissait plus. Il a donc préféré s’écouter davantage et changer de voie pour devenir coach de vie. Il ne considère pas cela comme un travail car il aime réellement aider des personnes à trouver leur voie. Il est très orienté yoga, méditation, énergies… En parallèle, il s’est également mis à airbnb et couchsurfing pour interagir avec des personnes de différents milieux et continuer de s’enrichir de ces échanges. 

Après un tajine de légumes (le premier d’une longue série!) sur la place principale, nous partons direction le Jardin Secret, en traversant par les souks.

Le Jardin Secret est super agréable, un endroit assez spirituel et calme, j’aime les énergies qui s’en dégagent, nous y restons très longtemps à parler ou sans parler… juste à profiter de l’instant présent. Je commande un jus carotte orange et … ça sent beaucoup la carotte ! Redouane se moque de moi pour ce commentaire un peu stupide, pourtant c’est vrai ! 

Nous faisons finalement une petite sieste sur un banc à côté d’une fontaine, le bruit de l’eau nous apaise. Nous avons déjà marché 18 km sous plus de 40 degrés quand nous décidons qu’un dîner s’impose avant de rentrer. Direction le stand numéro 11 sur la place Jemaa el Fna. Au menu : des pommes de terre et du fromage dans du pain, c’est bon, ça cale, ce n’est pas cher et je suis la seule touriste du stand ! Une belle journée qui s’achève entre jolis endroits, photos, conversation intéressante, bref, trop bien le Maroc!

Je traverse la place noire de monde au coucher du soleil pour rentrer à mon auberge, je suis épuisée, quelle première journée ! 

Le gérant me dit qu’une française a besoin de compagnie, je rencontre donc Sophie, une psychologue bordelaise qui commence un road trip d’un mois au Maroc et pour qui l’arrivée a été mouvementée. Je lui raconte donc mes premières 24 heures qui je pense la rassure un peu suite à sa mauvaise expérience. Nous papotons jusque tard, bon feeling et décidons de nous promener ensemble le lendemain. 

Deuxième jour au Maroc !

Au petit déjeuner, nous rencontrons Sylvain, un français installé à Seville qui termine son séjour au Maroc et décidons de passer la journée tous les 3 : direction le Jardin de Majorelle en passant par les souks et le quartier de Bab Doukkala. Nous mettons beaucoup de temps car nous observons tout ce qui nous entoure et Redouane nous rejoint pour déjeuner. 

Le Jardin de Majorelle (ou jardin Yves Saint Laurent) est très joli mais très très touristique, les gens font la queue pour prendre leur photo instagrammable devant le mur bleu. Une exposition de poster Yves Saint Laurent est libre d’accès et nous passons un moment à commenter ses cartes de meilleurs vœux géantes qu’il confectionnait chaque année. 

Nous finissons par nous poser à l’ombre, la chaleur nous assomme un peu. 

Sylvain part pour l’aéroport, Sophie, Redouane et moi décidons de partir direction Guéliz pour boire un coup. Après la visite d’un parc nous retournons à l’auberge avec Sophie, je dois récupérer mes affaires pour me rendre à la gare. Je pars ce soir pour Casablanca afin de rejoindre mon amie Houda dans sa famille. 

A peine arrivée à l’auberge, Redouane m’appelle, il m’attend à la gare et m’a acheté mon billet de train, c’est super gentil ! Pas le temps de prendre une douche, j’attrape un taxi, négocie le tarif comme une pro : le premier me demande 70 dh, je refuse et continue ma route, je finis par trouver un taxi qui accepte de me prendre au compteur et paye donc 15 dh pour aller à la gare routière.

Dans le train, je suis dans un compartiment 1ère classe avec 5 femmes, la clim ne fonctionne pas, l’une des femmes appelle le service clientèle pour faire une réclamation, elle n’obtient pas gain de cause… Le train s’arrête plusieurs fois, nous accumulons le retard. Il fait une chaleur à mourir et la vue est monotone. 

Découverte d’une deuxième ville au Maroc : Casablanca !

J’arrive à Casablanca et me bats à nouveau avec les taxis pour obtenir le prix compteur (en partant d’un prix annoncé à 100 dh, je paierai finalement 35 !). Je retrouve Houda vers 23h, je rencontre ses parents qui sont adorables et m’accueillent chaleureusement. Ils m’ont attendue pour diner. Apparemment c’est une heure normale ici pour manger. Puis comme 2 filles pipelettes qui se retrouvent, la séance de bavardages se poursuit jusqu’à 4h du matin ! 

Le réveil se fait forcément plus tard, levée à 12h, petit déjeuner … et déjeuner à 15h ! Il faut que je me mette à l’heure marocaine. Sa maman a préparé un tajine de légumes délicieux et je me retrouve à manger avec les doigts pour la première fois. Je ne m’en sors pas trop mal, ça me rappelle le Sri Lanka

Nous partons ensuite admirer la mosquée Hassan II construite littéralement sur l’océan. Il s’agit de la plus grande mosquée d’Afrique et la 5ème plus grande au monde. C’est vraiment impressionnant. Elle peut accueillir jusqu’à 25 000 personnes à l’intérieur et 80 000 personnes dehors. L’architecture est incroyable, les portes sont gigantesques et les vagues qui se cassent sur la digue rendent vraiment cet endroit magique. Des jeunes sautent dans l’eau depuis le rebord de la mosquée, avec le courant et les vagues, nous avons peur qu’il leur arrive un accident, nous les regardons fascinées et tremblantes ! 

La place devant la mosquée a été aménagée en un endroit familial où les enfants jouent, les femmes discutent, certains se baignent … C’est vraiment super sympa. Il y a aussi de très jolis tags tout le long de la route et nous rentrons à pied. 

Sara, une amie d’Houda nous rejoint pour aller boire un chocolat chaud, nous allons dans un joli petit café et les filles veulent s’asseoir tout au fond, à l’intérieur, alors qu’il y a une grande terrasse. Choix surprenant pour moi qui me serais mise d’office à l’extérieur… Elles m’expliquent qu’elles souhaitent fumer des cigarettes et que c’est très mal vu de fumer pour des femmes, elles risqueraient de s’attiser les foudres des passants. Cachées à l’intérieur, elles sont libres de faire ce que bon leur semble. Je passe un très bon moment avec elles, nous discutons longuement puis partons diner avec Houda. Restaurant du Moyen-Orient, je prends des fayatter au fromage, c’est super bon. Nous regardons un film et nous endormons encore très tard. 

Encore une fois, réveil tardif et après le petit déjeuner, Houda m’offre une djellaba puis nous sortons dans la rue comme cela. C’est sa tenue quand elle n’est pas apprêtée et qu’elle a juste une course à faire. Je suis habillée aux couleurs locales et passerai presque inaperçue dans les rues de Casablanca ! 

Puis, nous nous rendons dans un petit salon de coiffure (vraiment tout petit, une pièce de 4 mètres carré sans fenêtre) ou les femmes du quartier viennent se faire coiffer et surtout pour discuter ! Ici les rires fusent, les femmes sont décomplexées et je suis vraiment heureuse d’assister à cette scène du quotidien. L’une d’entre elle me propose de me faire un dessin au henné sur les mains, j’accepte avec plaisir !

Nous partons ensuite pour visiter l’ancienne médina, nous nous promenons dans les souks et je goûte pour la première fois la figue de barbarie, le Kamous, le fruit du cactus ! C’est super bon ! 

Nous enchainons avec une balade dans la nouvelle médina, et j’achète mon ticket de bus pour Essaouira dans 2 jours. 

Une journée à Mohammedia

Pour ma dernière journée, ses parents nous proposent de nous emmener dans leur appartement en bord de mer, dans la ville de Mohammedia. Une petite ville touristique entre Rabat et Casa où les marocains fuient la ville pour venir en weekend. Nous mangerons dans un restaurant de poissons, la spécialité du coin, il n’y a pas toujours d’alternative végétarienne dans les restaurants mais je me rabats avec plaisir sur les frites et les délicieuses olives. 

Le centre-ville est tout mignon, après un rapide tour nous partons pour leur appartement situé dans une résidence au bord de l’océan. C’est super agréable, première fois que je vois la mer depuis longtemps et je suis ravie de mettre les pieds dans l’eau. Il fait beau mais pas trop chaud, nous nous baladons sur la côte et admirons le coucher du soleil. 

Une maman chat a décidé de mettre bas sous le lit de l’appartement, les 6 chatons viennent de naitre, ils n’ont pas les yeux ouverts et ne tiennent pas sur leurs pattes. Je me mets donc en mission sauvetage pour les sortir gentiment de l’appartement et les mettre dehors. Sauvetage réussi, la mère semble accepter la situation, ouf, sauvée ! Les chats marocains sont petits et très maigres, bien différents de nos chats de gouttières européens ! 

Au retour de la plage, nous passons par la côte et les rues très animées de Casablanca, je n’en reviens pas, il y a des bouchons à 23:30 !! Les gens font la queue pour aller aux restaurants, boîtes, bars, c’est un tout autre aspect de la vie marocaine que j’aperçois, beaucoup plus moderne que les souks, c’est une autre ambiance !

Puis c’est déjà l’heure du départ, je suis trop triste de laisser Houda, ça m’a fait extrêmement plaisir de la voir et de prendre de ses nouvelles. Elle a pu me raconter les nouveautés survenues après mon départ de Budapest et j’ai apprécié mon séjour dans sa famille.

Troisième ville au Maroc : direction Essaouira !

Je prends le bus de bonne heure, départ à 6:45 pour Essaouira, il faut 7h pour parcourir les 350km de route. Je termine ma nuit dans le bus, je n’apercevrai que la dernière partie du trajet. A mon réveil, je suis surprise du changement de décor, nous traversons un milieu beaucoup plus rural, nous doublons des charrettes tirées par des chevaux tout le long de la route alors que nous sommes sur une voie rapide ! Les chevaux et les ânes tirent d’énormes charges et ils sont extrêmement maigres, certains servent de taxi et tirent des calèches de 10 personnes. Ça me fait mal au cœur. Je vois un cheval effondré au bord de la route, la charrette toujours attachée à lui…

Les paysages sont jolis, ça me rappelle un peu la Jordanie par moment, des montagnes et des étendues désertiques dans des nuances pastelles. Je constate aussi beaucoup de pollution plastique au Maroc, j’avais perdu l’habitude à Budapest, c’est triste. En même temps, j’apprends que l’Amazonie brûle. J’ai mal pour notre planète, jusqu’où irons-nous avant de réagir ? Le début d’une remise en question, je ne suis vraiment pas bien. L’absence de poubelles au Maroc, l’omniprésence du plastique, les dizaines de bouteilles plastiques qui remplissent les poubelles … Je suis bien contente d’avoir investi dans une gourde Water To Go avant mon départ. Il s’agit d’une gourde à 30€ avec un filtre à 10€ à l’intérieur qui permet de boire n’importe quelle eau : robinets, source, montagnes (mais pas l’eau de mer). Le filtre fonctionne pour 200L d’eau, je vous laisse faire le calcul : c’est extrêmement rentable quand la bouteille d’eau est à 1€/1,5L … !!! Je me déculpabilise, ainsi, je ne consommerai aucune bouteille d’eau plastique pendant mon séjour, je ne mange plus de viande depuis bientôt 2 ans et je me fais la promesse de ne pas prendre d’avion avant la fin de l’année 2019. Nous sommes mi-août, je dois donc tenir 4 mois et demi sans avion, ma décision est prise, je rentrerai par la route. Une façon comme une autre de limiter mon empreinte carbone, je ne suis pas parfaite mais j’essaye à mon niveau de faire des efforts pour préserver notre belle planète bleue. Je tiens aussi à souligner qu’au Maroc les sacs plastiques ont disparu et sont remplacés par des sacs en un genre de tissu. 

Arrivée à Essaouira, je marche jusqu’à mon auberge pour la nuit : Essaouira Beach Hostel. Je rencontre les propriétaires, Oussama et un américain, ensemble ils ont décidé de créer la meilleure auberge possible au Maroc. 2 voyageurs aguerris qui ont parcouru les routes du monde et ont tenté de rassembler les meilleures idées qu’ils ont notées tout au long de leur voyage. Je leur dis en rigolant que j’ai, moi aussi, une liste dans mon portable de toutes les bonnes idées d’aménagements, d’activités expérimentées dans mes voyages, comme eux, un jour j’aurai la meilleure des auberges 😉 Je dois reconnaitre qu’ils ont beaucoup de choses qui sont sur ma liste, c’est une très belle auberge ! J’aime beaucoup. 

Je rencontre Sofia, une argentine végétarienne qui rentre d’Inde et pratique couchsurfing et le workaway depuis 5 ans ! Elle voyage aussi en stop, nous décidons de manger ensemble pour parler de toutes nos expériences, nous passons un très bon moment, ça me fait beaucoup de bien de rencontrer des personnes au parcours de vie similaire au mien, ça me rassure. Je recommande vivement le restaurant Yoo dans une petite rue calme. 

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Après une longue promenade dans les rues animées et colorées d’Essaouira où j’admire l’artisanat local, je passe par le port où les mouettes semblent jouer avec les pêcheurs et les chats. Une atmosphère apaisante avant de rentrer à l’auberge où je rencontre plein de personnes super intéressantes !

Silvio un argentin, Vincenzo un italien, des bénévoles qui travaillent à l’hôtel… Et tous ensemble nous partons pour un bar dansant : le D’Jazy. L’endroit est magnifique, il y a une grande salle de concert. Silvio est saxophoniste de métier, après avoir joué à l’auberge cette après-midi, Oussama, le propriétaire l’a mis en contact avec le manager de l’établissement pour qu’il puisse jouer ce soir. Après ce petit concert improvisé, nous avons de super musiques latines, Vincenzo et Silvio me font danser, nous buvons une Casablanca et rentrons nous coucher pas trop tard. 

Le lendemain, c’est déjà le départ pour Imsouane et le début de mon volontariat, je suis impatiente de voir ce qui m’attend ! Cette première semaine au Maroc a déjà été riche de rencontres, expériences et paysages, ça promet pour la suite ! 

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