Bilan 2018 : rebondir après le retour !

La fin de l’année approche et je me rends compte que je n’ai pas beaucoup partagé mes émotions, ni pris le temps de les analyser pour moi même.

Cette année a été riche en rebondissements, en changements, en découvertes.

Autant être honnête, il y a un an, je n’étais pas au mieux de ma forme. Le retour en France après mon voyage de 15 mois m’a laissé dans un état de doute très frustrant. Alors que ma vie était organisée depuis 3 ans, que j’avais un objectif tout tracé : économiser pour mon voyage, planifier mon itinéraire, faire les démarches administratives avant de partir, acheter le matériel nécessaire, … Puis le voyage tant attendu qui s’est révélé être source de nombreux questionnements mais de tellement de bonheur.

Le retour a été dur, je ne m’en suis pas cachée. Mais l’année s’est finalement révélée comme une nouvelle forme d’épanouissement. Pas facile tous les jours, j’ai dû réapprendre à vivre une « vie normale » : métro, boulot, dodo, sans le métro 😉 Je vous raconte tout de suite !

 

Janvier : qu’est ce que je fais maintenant ?

Je postule à Budapest, c’est ma ville coup de coeur, je veux y retourner.
Je sors beaucoup, peut être trop, je pleure beaucoup, j’ai perdu le sens de ma vie, trop de questions sans réponse. Je me sens différente des gens autour de moi, je me sens incomprise et « hors de la société » : sans savoir répondre à la question « tu habites où ? », sans travail, sans projet, dur de suivre une conversation. J’ai dû mal à parler de mon voyage, ça me semble tellement abstrait. J’ai l’impression d’avoir des conversations très superficielles avec les gens alors que je m’étais habituée aux longues conversations sur le sens de la vie avec des inconnus rencontrés aux quatre coins du monde.
Je retourne à La Rochelle, je me sens comme à la maison. C’est ce qui ressemble le plus à un « chez moi ». Je vais à Paris, je retrouve mes amies. Je découvre la ville comme une touriste, je fais les visites guidées en anglais et je continue de sursauter à chaque personne parlant français croisée dans la rue.

 

Février : c’était rapide, je suis acceptée pour un travail à Budapest.

J’apprends la nouvelle alors que je passe une petite semaine au Royaume Uni avec Coline. Je retrouve le goût du voyage seulement un mois après mon retour. Une semaine c’est trop court mais ça me fait du bien, je parle anglais, je revois mon amie Angie avec qui j’ai voyagé un mois en Asie. Je découvre un nouveau pays : le Pays de Galles. Je passe 2 jours avec le couple Polonais rencontré au Monténégro. Je prends l’avion, les longs trajets en bus, les auberges de jeunesse, un vrai bol d’air frais, je me sens à nouveau « à ma place » le temps de ce séjour.

Mars : l’hiver à Cahors

Je me couche tard, je me lève tard, je ne fais pas grand chose de mes journées. Heureusement, je passe du temps avec mes copines du Sud Ouest ! On retourne en Bourgogne, moments en famille, je retrouve des repères, des situations familières.
Avec Maman on décide de partir une semaine à Madrid, à nouveau un bol d’air frais, de découvertes, la joie des transports, des visites, de l’inconnu. J’en avais besoin.

Avril : emménagement à Budapest, aucune appréhension, juste de l’excitation !

Dès le premier soir, je rejoins un groupe couchsurfing, nous sommes une douzaine, que des gens venus seuls, ne se connaissant pas et on fait la fête jusqu’à 7h du matin. Le lendemain, je visite toute la ville à pied, grand soleil, je suis toujours autant sous le charme. Je redécouvre la joie du voyage, de rencontrer des voyageurs, des expats, des gens au parcours similaire au mien. J’ai enfin un projet, je commence le travail dans quelques jours.
Premier mois de formation, nous sommes 6 nouveaux : une argentine, une ukrainienne, une yéménite, un égyptien, un français et moi. Groupe hétéroclite, tout comme l’entreprise où je travaille : 40 nationalités représentées dans l’open space et près d’une vingtaine de langues parlées. Un mini tour du monde juste dans le bureau.
C’est aussi le début des retrouvailles, Elisa rencontrée au Laos vient passer une semaine avec moi, mon parrain qui découvre la ville pour quelques jours, puis Manon ma voisine de 3 ans à La Rochelle qui reste également une semaine.

 

Mai : le travail sérieux commence !

L’équipe est en sous effectif, pas facile de trouver ses marques avec une grosse charge de travail. Pas le temps de lésiner, on se sent jetés dans le grand bain. Le travail me plait bien, j’apprécie le contact client, le fait de travailler en français et anglais, d’obtenir un résultat immédiat, d’être relativement autonome dans la gestion des cas. J’emménage avec ma collègue Ukrainienne, Iryna, dans un appartement près de mon travail.
Les visites continuent, je vois Elodie rencontrée à Pittsburg il y a 4 ans, Matthieu chez qui j’avais dormi à Strasbourg, Tatiana une amie de lycée, Philippine une amie de collège que je n’avais pas revu depuis des années. J’en profite pour découvrir de plus en plus la ville, les parties touristiques et moins touristiques.

Juin : je prends mes marques au travail, le début d’une petite routine.

Il fait super beau, c’est l’occasion de boire des bières à Zsiraf, un bar extérieur juste en bas de mon boulot tous les soirs. Je continue de découvrir de nouveaux endroits sur mes jours de repos. C’est aussi les retrouvailles avec mes parents qui viennent passer une semaine ici pour apprendre à connaitre mon nouvel environnement. Beaucoup de resto, une escapade d’une journée au lac de Balaton, des visites, des bons moments en famille. On profite à fond de nos moments tous les 3 !

Juillet  : c’est l’été, il fait beau et chaud. 

Les soirées s’enchainent, c’est mon anniversaire et celui de plusieurs collègues, on sort beaucoup. Cependant, le travail s’intensifie avec les départs en vacances. Je suis épuisée, c’est compliqué de tenir le coup avec de telles conditions de travail. Je pense plusieurs fois à arrêter, mais ce n’est pas dans mon caractère alors je m’accroche et je fais des heures sup’ pour tenter de finir tout le travail à accomplir. Les clients ressentent qu’on est débordés et il devient compliqué de gérer l’insatisfaction constante alors que je me donne à fond.

Août : toujours compliqué au travail, de pire en pire même !

Heureusement, notre petite équipe est soudée et on se soutient dans ces moments pas faciles.
Je prends une semaine de vacances pour aller au festival de Sziget, l’un des plus grands d’Europe avec mes 2 copines, Manon une amie de La Rochelle et Lydia, ma copine néerlandaise rencontrée à Prague et chez qui j’ai dormi à Amsterdam. Une semaine de folie, incroyable, bien que je sois épuisée par le travail, j’essaye d’en profiter au maximum. Les artistes donnent des concerts d’une qualité exceptionnelle, un vrai plein d’ondes positives !
Mon cousin Corentin vient quelques jours à Budapest, l’occasion de sortir à nouveau.

Septembre : emménagement dans mon 3ème appartement en seulement 5 mois !

J’emménage avec Margaux, une française en Erasmus et Lara, ma collègue argentine. Rocio, une argentine vit avec nous pour un mois ! Une vraie coloc de filles ! Elisa, une amie de La Rochelle vient passer une semaine à la maison, on enchaine les soirées et les visites. Toujours beaucoup de travail mais à nouveau, les vacances arrivent à point ! Retour en France pour 10 jours. C’est la première fois depuis très longtemps que je suis contente de rentrer, je suis épuisée et je pleure de bonheur à l’aéroport avant de décoller pour Paris. J’ai déjà mon vol pour repartir, ça me rassure d’une certaine façon. Le début d’un marathon, atterrissage à Charles de Gaulle, bus de nuit jusqu’à Toulouse où je vois Sarah, puis covoit’ jusqu’à Cahors. Retrouvailles avec mes parents et mon chat, je profite de la piscine et des copines cadurciennes. Puis départ pour la Bourgogne, moments privilégiés en famille, j’arrive à revoir tout le monde, ça me fait vraiment plaisir. Un trajet en bus chaotique jusqu’à Paris, une soirée avec mes 2 Manon préférées et je décolle déjà le lendemain matin pour Budapest, retour au boulot.

 Octobre : je veux repartir sur de bonnes bases.

Fini de se plaindre, je reprends ma vie en main, symboliquement, je me coupe les cheveux sur un coup de tête ! Je retourne au travail motivée mais ça ne suffit pas vraiment. Heureusement, plein de nouveaux doivent arriver prochainement et nous aider à combler le sous effectif que nous subissons depuis des mois. Je commence les cours de Yoga et de langue hongroise, j’arrive enfin à m’accorder une activité après le travail, jusqu’à présent, entre la fatigue et les visites de mes proches, c’était vraiment compliqué.
Départ pour quelques jours en Italie, on se rejoint à Milan avec Maman. 5 jours rythmés par les transports, les aventures imprévues en tout genre, un vrai programme de backpackeuses ! De Milan, à Vérone, au lac de Garde du nord au sud, pas le temps de s’ennuyer ! Je retrouve mes réflexes de voyageuse, je retrouve Maps.me, les longs kilomètres sacs sur le dos, les découvertes en tout genre, les free walking tours, les trajets en bus, train, les nuits chez l’habitant, un vrai bonheur !!! Le retour à la réalité est dur une fois encore, je rêve toutes les nuits de repartir pour un voyage au long cours.

Novembre : ça y est, l’équipe se remplit !

Moins de pression au travail, c’est aussi l’occasion pour moi de devenir « mentor » et d’accompagner les nouveaux dans leur apprentissage du métier. Un rôle qui me plait beaucoup bien que très prenant puisque je dois continuer de faire mon travail à côté. Qui dit nouveau, dit intégration, dit soirées ! On passe de très bons moments, on apprend à se connaitre. Je prends enfin la peine de me lever de bonne heure pour aller voir un lever de soleil sur la ville. Je ne regrette pas !!
L’hiver est bien là, on atteint les moins 6 degrés, je sors les bottes et le manteau, glaglagla.

Décembre : c’est une toute autre atmosphère.

Les patinoires, les décorations et les marchés de Noël se sont installés dans la ville, le monde semble tourner au ralenti.  J’ai une semaine de vacances mi décembre et je n’ai rien de prévu, je pensais visiter la Hongrie mais avec ce froid, je n’ai plus très envie… Alors un soir, en 10 minutes je décide d’acheter un billet d’avion pour Athènes ! Encore un nouveau pays à découvrir, j’ai hâte !
Je vais travailler le 25 et le 26 Décembre, je fêterai Noël avec mes collègues qui restent à Budapest également pour cette période de l’année, une nouvelle expérience en perspective ! Manon qui était là à Sziget viendra passer 10 jours avec moi pour commencer la nouvelle année !

Vous l’aurez compris, il y a eu des hauts, des bas, des ni haut / ni bas. Pas facile de se réadapter à la société après avoir vécu en marge. Et encore aujourd’hui, il y a pas mal de choses que je ne sais plus faire. Je suis incapable de faire du shopping ou d’acheter quoi que ce soit : tout me parait inutile, les pensées se bousculent dans ma tête : je peux vivre sans, si je repars, je ne pourrai pas l’emmener avec moi, ce n’est pas indispensable, c’est trop cher pour ce que c’est, ça a a été fait dans des conditions que je ne souhaite pas soutenir. Autrement dit, je n’ai pas acheté de vêtements, de chaussures, d’objet de décoration … Rien ! Et pourtant, j’aimerai bien parfois, mais je n’y arrive plus.

Mes seules dépenses sont donc la nourriture et les soirées ! De temps en temps un musée ou une activité entre amis (cinéma, patinoire, sortie au lac, …). Cela me permet de faire des économies en vue d’un prochain départ en terre inconnue !

Pourtant, je n’arrive toujours pas à me projeter, je sais que je vais repartir, je m’étais fixée de rester un an en Hongrie, finalement, j’ai mon appartement jusqu’en Juin donc je vais rester au moins 14 mois, une éternité pour quelqu’un qui a la bougeotte comme moi… J’ai toujours autant de mal à prendre des décisions, je n’arrive pas à savoir quelle sera ma prochaine destination, j’y pense de plus en plus mais trop de parties du monde m’attirent, et toutes pour des raisons différentes ! Difficile de faire un choix… J’ai encore quelques mois pour y réfléchir heureusement !

Malgré une année plus sédentaire, avec un travail et des horaires fixes, j’aurai réussi à découvrir 3 nouveaux pays : Le Pays de Galles, l’Italie et bientôt la Grèce. Des voyages express loin de mes habitudes de « slow travel » mais qui auront tout de même permis de recharger mes batteries d’aventurière. Et je sais d’avance que je retournerai dans chacun d’eux pour explorer d’avantage, une semaine, c’est définitivement trop court !

 

 

Une année mitigée mais un bilan positif !

Je suis fière de pouvoir dire que j’ai réussi à reprendre un rythme, à avoir un cadre, à suivre des horaires et des tâches imposées.
Je suis fière d’avoir trouvé un travail dans la ville que j’avais choisie.
Je suis fière de m’être accrochée malgré des conditions difficiles.
Je suis heureuse d’avoir pu passer du temps avec ma famille et mes amis grâce à ma décision de rester en Europe pour l’instant.
Je suis heureuse de découvrir Budapest un peu plus chaque jour, d’avoir rencontré de belles personnes en Hongrie.
Je suis heureuse dans ma vie.

 

Et pour la suite ?

Je me souhaite de continuer à suivre mon instinct, de prendre les bonnes décisions, de continuer à sortir de ma zone de confort pour découvrir toujours de nouvelles sensations de bonheur et d’épanouissement.

Et toujours, je garde le même état d’esprit :
« Ne jamais abandonner et toujours croire en ses rêves : quand on veut, on peut… »
Il ne me reste plus qu’à découvrir quel sera mon prochain rêve pour 2019 🙂