La région de Shekhawati : Mandawa et Nawalgarh

La région de Shekhawati est renommée pour ses havelis, ses maisons de marchands colorées aux peintures miniatures. Après Bikaner, nous partons à la découverte de 2 autres villages : Mandawa et Nawalgarh.

La région de Shekhawati est connue pour ses havelis : des grandes maisons marchandes colorées ! Découverte de Mandawa et Nawalgarh !

L’arrivée à Mandawa

Léna : Nous sommes dans le bus pour une nouvelle ville à 4h de Bikaner : Mandawa. Ce soir, nous mangerons bananes, amandes et … petits gâteaux sucrés. Nous nous installons et un monsieur nous parle dans le bus, il descend dans la même ville que nous, hasard ? En effet, c’est le seul qui nous adresse la parole durant ce trajet et heureusement pour nous car nous sommes surprises de le voir faire arrêter le bus au milieu de nulle part, il nous dit de le suivre, je vois sur la carte que nous sommes au plus près de la ville de Mandawa, la route n’allant pas au centre de ce village. Il nous est difficile de passer avec nos sacs car le bus est plein, les gens sont debout dans le couloir.  Nous voici enfin dehors. Le bus nous dépose sur le bord de la grande route.

Maman : Nous nous sentons un peu perdues. Ce n’est pas un arrêt officiel. Il fait nuit noire. Il n’y a personne. Pas de tuktuk non plus. Nous sommes seules avec cet inconnu qui s’engage dans une rue perpendiculaire. Pas le choix, nous le suivons, nous traversons une zone déserte bordée de quelques bâtiments qui font penser à des entrepôts. Je ne suis pas très rassurée par les lieux. Mais Léna suit tous nos déplacements sur Maps.me et confirme que le centre du village est presque deux kilomètres plus loin. Nous marchons en silence aux côtés de cet homme si désireux de nous aider mais qui ne parle pas anglais. Il nous fait signe qu’il prend un petit chemin à droite mais que nous devons continuer tout droit. Il y a un peu plus de maisons mais on dirait une ville déserte. Le silence est impressionnant pour l’Inde. Nous percevons des voix près d’un camion. Des hommes s’affairent à charger des cartons à l’intérieur. Ils nous regardent passer. Puis à nouveau le silence et l’obscurité.  Soudain nous entendons des aboiements. Beaucoup de chiens courent dans tous les sens, ils se déplacent en meute ! « Léna, s’ils viennent dans notre direction, je n’assure pas ! ». Mais heureusement, ils prennent la direction opposée à nous en se poursuivant. Je respire un peu. Tout à coup, ils font demi-tour, ils reviennent face à nous. Terrorisée, j’essaie de garder mon calme. Je fais remarquer que ce ne sont pas les mêmes races que d’habitude. Il y a des bergers allemands parmi eux. Léna me dit « mais non ! ». « Regarde celui qui nous suit ! » Tout en marchant elle se retourne à moitié pour identifier le chien qui marche sur nos talons ; elle se contente d’un « ah oui ! » qui me laisse tétanisée, je me concentre sur ma respiration que j’essaie de garder calme et mes pensées que j’essaie de maitriser de mon mieux !

Nous arrivons enfin à l’hôtel, Léna toque à l’entrée, quelqu’un nous regarde derrière les barreaux de la fenêtre sur le côté : « good night, good night ». On le sent hésitant à nous ouvrir. Mais il disparait et un bruit nous indique qu’il déverrouille la porte qui s’ouvre alors devant nous. Nous sommes alors face à des fresques murales impressionnantes, même dans le noir, c’est magnifique !  

Léna : Notre hôte nous invite à monter au premier étage, il ouvre la porte sur une grande chambre avec un lit immense, il nous propose tout de suite une deuxième couverture, après l’expérience des jours précédents, nous acceptons immédiatement et apprécions l’attention !! Il s’assure ensuite que nous avons diné et nous informe … qu’il nous amènera des seaux d’eau chaude demain matin afin que l’on puisse se laver ! Maman n’a pas compris et me dit « Bon, maintenant je vais prendre une douche ! ». Je rigole, elle a déjà pris une douche froide ce matin hahaha. Quand je lui demande si elle a compris ce que le monsieur nous a dit elle répond qu’il va nous apporter le thé chaud demain matin !  

Maman :  Une évidence pour moi, que faire d’autre avec de l’eau chaude à 8h du matin ? Du thé !  Contente de faire rire ma fille à mes dépens ! 

 Le 19 Janvier 

Maman : Je dors bien cette nuit et pas d’appel pour la mosquée au réveil. Nous n’avons pas eu froid malgré la température de la chambre. Je me lève pour ouvrir la porte et voir la cour intérieure, l’homme qui nous a accueillies la veille est debout au centre. Il me regarde avec un grand sourire. Il attendait qu’on se lève pour apporter des seaux d’eau chaude. Quelques minutes plus tard, nous sommes livrées ! Ce gentil monsieur est très serviable et bien qu’il ne parle que quelques mots d’anglais, les expressions sur son visage ne laissent aucun doute sur sa sincérité et sa générosité. Il sort et je me précipite dans la salle de bain, je suis très excitée, c’est la première fois de ma vie que je me douche avec un seau et un pichet ! Conclusion : ça va pour se laver mais il fait toujours froid dans la pièce après les 5 degrés de cette nuit et toujours pas de chauffage bien entendu. Le temps que je termine de me doucher, le monsieur revient nous apporter le thé dans la chambre ! Nous l’avons eu finalement notre thé ! Mais mieux qu’un thé c’est un chai que nous accompagnons de quelques biscuits et amandes tirés du sac.  

C’est notre jour grosse lessive, toujours à la main et à l’eau froide que nous étendons sur le toit. Le gentil monsieur qui s’occupe bien de nous s’appelle Kelath, il se propose de nous faire visiter l’hôtel. Nous nous rendons au sous-sol où nous découvrons une piscine ! Puis direction les toits où il nous montre tous les lieux d’intérêt de la ville vue d’au-dessus. 

Visite de la ville de Mandawa

Léna : Comme à Bikaner, cette région est connue pour ces havelis. Nous prenons un pass à 200 rs pour visiter 3 havelis « Goenka » et « Murmuria », un monsieur vient nous faire le guide pour nous montrer les fresques mais ce n’est pas très utile, nous préférons observer par nous-même tous ces jolis dessins.  

Dans la première haveli, les fresques sont d’origine ! Elles sont surprenantes, en bon état, c’est vraiment très joli. Nous pouvons même monter sur le toit et ainsi avoir une vue sur toutes les maisons environnantes.  

La deuxième haveli est italienne, nous pouvons y observer des peintures de Venise, de la Tour de Pise, …

Et enfin, la troisième est en restauration. Il y a un arbre au milieu de la cour intérieure, elle est moins bien conservée mais les parties restaurées sont magnifiques.  

Nous poursuivons avec la visite d’un puits, je suis plus attachée à observer les bébés chiens trop mignons qui sont en train de jouer que la construction en elle-même qui n’est pas exceptionnelle.

Puis, c’est un cénotaphe que nous apercevons, il est extrêmement bien entretenu. En fait, il a été transformé en hôtel-restaurant. Pour info, un cénotaphe est un lieu de mémoire pour les morts où les proches/les fidèles peuvent se recueillir.

La route principale est très animée, les façades sont peintes et très colorées, en revanche, beaucoup de maisons sont à l’abandon, c’est un peu triste… J’ai repéré un vendeur de samossas, nous en prenons de toutes sortes pour goûter les différences et nous trouvons un muret où nous asseoir dans une cour un peu à l’écart de la circulation. Maman râle un peu, je nous ai installées au milieu des fourmis ! Nous ne pouvons pas avoir à la fois la tranquillité et pas de fourmis, il ne faut pas trop en demander.  

Maman : Oui mais ces fourmis elles sont grosses !! Et en plus tu exagères je ne râle jamais… 

Léna : Enfin rassasiées avec des pakoras, les beignets d’épinards frits, nous repartons pour un tour de marché. Après l’expérience incroyable d’hier à Bikaner, les gens nous paraissent froids, nous recevons peu de bonjour, pas de sourire, les seules personnes qui nous parlent souhaitent nous guider contre de l’argent. L’un deux, Raj, nous aborde dans la rue et se propose de nous faire visiter la ville en tant qu’ami ; il nous dit qu’il n’attend pas d’argent. Il est insistant et nous finissons par accepter. Il nous montre plusieurs hôtels, havelis très bien entretenus et restaurés, malheureusement, il reprend vite ses tics de guides et ce n’est pas ce que l’on attend de lui.

Conclusion, lorsque nous arrivons à un autre puits très joli, nous lui assurons que nous allons rester ici plus longtemps et que nous préférons terminer la visite sans lui. La vue depuis ce puits est splendide, je m’y sens immédiatement bien. Il y a une grosse maison habitée de l’autre côté du jardin et nous observons, assises au soleil, la vie qui suit son cours. Les enfants jouent au cerf-volant sur le toit, les femmes étendent le linge, une vache est attachée à un arbre, …  

Soirée plus tranquille…

Maman :  Des femmes s’approchent curieuses de nous voir ici, immobiles à méditer, puis elles s’éloignent. L’une d’elles, plus âgée, revient pendant que nous téléphonons en visio à la mamie de Léna et se place juste derrière nous pour observer ce que nous faisons, intriguée par l’appareil. Je place l’écran devant elle et les deux femmes sont aussi surprises l’une que l’autre de se retrouver face à face, elles se disent “bonjour/namaste”, très intimidées. C’est un moment émouvant. Ma maman s’inquiète aussitôt de ce que cette femme va penser d’elle car elle était en peignoir, ni coiffée ni maquillée ! Surréaliste ! Puis nous repartons en direction du centre du village et nous faisons un arrêt pour acheter des fruits. Kelath apparait comme par magie, négocie la transaction pour nous et paye malgré notre insistance ! Nous avions acheté un couteau pour éplucher des pommes, mais comme nous n’avons pas choisi ce que nous achetions, nous repartons sans les fruits et ne pouvons pas l’utiliser ! Une fois de plus en Inde, on ne fait pas ce que l’on veut… Mais ces décisions sont toujours chargées de bonnes intentions.  

De retour à l’hôtel, nous nous installons sur le toit, le soleil va bientôt se coucher. Nous sommes entourées de cerfs-volants dans le ciel, nous en comptons plus d’une trentaine. Nous profitons de cette atmosphère calme pour écrire le blog quand une française débarque ! Kelath est tout content de nous mettre en relation et nous discutons avec cette jeune femme.  Quel plaisir pour moi d’échanger un peu en français sur ce que je vis ici. Une fois de plus je suis fascinée par les récits d’aventures en pays inconnus de ces voyageuses solo, intrépides, curieuses, si sûres d’elles malgré leur jeunesse. Nous traversons ici un pays qui laisse du fait de sa culture, ses religions, ses traditions, que peu de place aux femmes et pourtant, comme elle, nous ne ressentons aucune animosité ou dangerosité à notre égard, bien au contraire.    

Mais dîner animé !

Léna : La nuit est tombée et nous décidons de sortir manger, nous marchons sur une dizaine de mètres puis un jeune homme s’approche et nous parle en français. J’imagine encore un guide et répond assez froidement. Il m’explique rapidement qu’il n’est pas guide (mais encore une fois, on a l’habitude de ce discours) et qu’il a fait ses études en français à Pondichéry. Il n’a pas souvent l’occasion de pratiquer alors il serait content d’échanger avec nous. Ah ! Enfin ça sort de l’ordinaire ! Kunal nous explique donc qu’il est de retour dans sa famille pour les vacances et qu’il est ravi de nous rencontrer, il nous pose plein de questions. Il nous propose de goûter un genre de riz soufflé dans un stand de nourriture de rue.

C’est super bon ! Comme par hasard, notre « guide » de l’après-midi Raj réapparait, il explique que c’est un petit village et que tout se sait très vite. La preuve, il est déjà au courant qu’une française est arrivée dans notre hôtel. Kunal souhaite nous inviter à manger, Raj essaye de s’incruster, s’ensuit un combat de coq entre les deux pour avoir toutes notre attention. Les deux jeunes hommes ont le même âge mais viennent de milieu (de castes) très différentes. Ils sont exactement les opposés ! L’un a fait des études et appris les langues étrangères sur des bateaux de croisières dans le sud de l’Inde et à travers le monde quand le second n’a jamais quitté son village et ne connait l’anglais que par sa pratique avec les touristes. Kunal, qui a reçu une bonne éducation, ne peut pas interdire à Raj de nous suivre, celui-ci s’assied donc au restaurant avec nous et mange dans l’assiette de Kunal (!) qui le laisse faire. Il nous a commandé un curry aux œufs, c’est une première pour nous ! La conversation passe de l’éducation à la place des femmes dans la société actuelle mais tout se résume à ce qui est le plus important : la famille ou profiter du jour présent. Nous sommes vraiment face à 2 mondes opposés et nous comprenons bien tous les contrastes qui régissent l’Inde.   

Maman : Le restaurant où nous sommes installés est vide, il n’y a pas de serveur et le cuisinier apparait de nulle part, est-ce vraiment un restaurant ? Un cuisinier ? Nous ne le saurons jamais ! Les garçons traversent la rue pour acheter des boissons au magasin d’en face. A table, Kunal est très à l’aise et poli, Raj tente de parler fort pour s’imposer et un troisième jeune, guide au Népal dont l’histoire semble intéressante, est si discret que nous n’aurons pas plus de détails sur son parcours. Pour se rattraper de ne pas avoir payé le restaurant, Raj part nous acheter des petits chocolats en dessert et tente de nous entrainer dans sa boutique d’écharpes. Kunal ne nous lâche pas et toujours par politesse, vient avec nous dans ce petit magasin de souvenirs. Nous écourtons, nous ne sommes pas là pour acheter quoi que ce soit et souhaitons simplement faire connaissance avec eux. Kunal nous raccompagne ensuite jusqu’à notre hôtel. Quelques jours auparavant, une française se serait fait attaquer par une vache dans le village, il en a conclu que l’une de ces grosses bêtes n’aime pas les françaises et il se fait du souci pour nous.  

Le 20 Janvier  

Maman : Ce matin, Kelath nous apporte les seaux d’eau au réveil et le chai, nous pourrions nous habituer à ce petit confort ! Il réapparait un peu plus tard alors que nous sommes en train de faire nos sacs. Il semble très intimidé par ce qu’il s’apprête à faire, peut-être inquiet de notre réaction. Il s’approche de moi et me tend un beau livre neuf, encore dans son emballage, je luis dis que je ne peux pas accepter mais je sens qu’il se vexe et finit par le remercier très sincèrement de ce geste qui me touche beaucoup. Ce livre intitulé “Bhagavad Gita” est écrit en anglais et hindi, il tente de nous expliquer l’importance du contenu de ce livre à ses yeux. J’ai honte de penser au poids de ce cadeau que nous allons devoir porter dans le sac à dos, au moins 800 grammes ! D’après la quatrième de couverture, nous comprenons qu’il s’agit d’un livre spirituel qui explique la sagesse de la religion hindoue. Un genre de bible indienne ! Le cadeau n’en est que plus touchant.  

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Une nouvelle mésaventure…

Léna : Nous n’avons plus de monnaie pour régler l’hôtel, nous partons à la recherche d’un distributeur. Quelle galère !!! Il y en a deux dans le village et ils ne fonctionnent pas. Un vendeur nous interpelle en français pour nous faire entrer dans sa boutique, j’en profite pour lui demander s’il sait où nous pouvons retirer de l’argent. Il abandonne immédiatement son magasin et nous indique de le suivre. Nous le sentons chargé d’une mission, il répond à peine aux gens qui le saluent dans la rue. Il nous parle de son village, de son apprentissage du français depuis plus de 20 ans avec les touristes. Il a les yeux bleus perçants, c’est très impressionnant et captivant !

Après 5 bonnes minutes de marche, nous arrivons devant une banque dont le rideau métallique est descendu. Je me dis que c’est raté pour retirer, j’espère intérieurement que ce n’était pas notre dernière chance car nous serions vraiment embêtées de ne pas pouvoir payer… Mais visiblement, mon inquiétude n’a pas lieu d’être. Notre accompagnateur essaye d’ouvrir cette grille en tirant dessus. Un autre marchand qu’il semble connaitre l’aide et le rideau (qui n’était pas verrouillé) remonte et la porte s’ouvre. Miracle, tout fonctionne ! Argent en poche nous ressortons, à notre surprise, le monsieur qui nous a accompagné est toujours là et nous attend. Il s’assure que tout a fonctionné et que nous n’avons pas de problème d’argent, il a déjà réfléchi à toutes les autres solutions qu’il peut nous offrir (établissement où l’on peut payer par carte bancaire, change de devises…) mais je le rassure et le remercie chaleureusement. Il n’a l’air aucunement intéressé par un pourboire suite à ce service rendu, je suis agréablement surprise. Il souhaite nous raccompagner jusqu’à l’endroit où nous l’avons rencontré, il continue de discuter avec nous sur le trajet. Il nous parle aussi de cette vache qui a attaqué la française, c’est vraiment la dernière actualité ! Une fois arrivées devant sa boutique, il ne nous propose pas de rentrer et nous souhaite un bon voyage. Encore une jolie rencontre ! 

Sur le chemin, nous souhaitions voir le temple mais nous n’osons pas nous arrêter, il se serait senti obligé de nous attendre, je prends une petite photo en passant ! Très joli !

Direction Nawalgarh 

Léna : Après seulement 24 heures à Mandawa, nous repartons pour le troisième village de cette région : Nawalgarh. Nous savons que le bus pour nous y conduire passe près du rond-point-vaches et nous nous y rendons de bon matin.

Un ado nous sourit et nous demande où l’on va, avec nos sacs sur le dos, aucun doute que nous sommes en route pour de grandes aventures ! Je lui demande où se trouve l’arrêt et il nous indique la direction à suivre, nous sommes à 50 mètres. Il nous guette du regard et nous fait un signe pour nous confirmer que nous sommes au bon endroit, c’est adorable ! Quand le bus arrive, ce jeune réapparait comme par magie et se précipite à l’intérieur pour nous garder des places, le bus est archi plein, sans lui nous aurions fait le trajet debout c’est certain. Une fois que nous sommes bien installées, qu’il a prévenu notre voisin de l’endroit où nous souhaitons descendre, il brave la foule et retraverse le bus pour descendre, il est vraiment venu juste pour nous aider. Je lui fais coucou par la fenêtre en le remerciant et il se rapproche du carreau, j’ai un instant de doute, va-t-il nous demander de payer pour ce service ? Eh bien non ! Il m’indique que le trajet que nous allons faire va coûter 40 roupies par personne et que je ne dois pas donner plus. Je le remercie chaleureusement, émue par sa bonté si spontanée et désintéressée. Comme quoi, bien que cette ville soit plus touristique et que nous ayons eu du mal à nous connecter avec les habitants, nous avons rencontré quelques jeunes hommes encore très authentiques et sympathiques ! Nous partons de Mandawa sur une bonne note, nous sommes ravies !  

Maman : Nous observons beaucoup de femmes dans le bus et de jeunes filles habillées en uniforme qui vont à l’école, elles sont timides et contentes d’échanger avec nous quelques mots en anglais. Une maman et son fils sont assis à côté de moi. Elle me fait la conversation en hindi, je ne comprends rien, mais elle poursuit son monologue. Je réponds par des sourires qui semblent l’encourager alors je montre la photo de notre chat au petit, je miaule et il est très content que je m’intéresse à lui. Mais toutes les têtes se déplacent pour voir de quoi il s’agit ! Et me voilà repartie à montrer toutes les photos aux gens installés au fond du bus sur les banquettes à l’arrière … Nous approchons du village, notre voisin qui avait été missionné pour nous surveiller nous informe de l’arrêt proche et soudain tout le monde nous fait signe que l’on doit se préparer à sauter et nous voilà au milieu de nulle part, pour changer ! Mais un rickshaw s’arrête à notre hauteur et nous propose de nous joindre à d’autres personnes déjà assises pour rejoindre le centre-ville.

Musée de la Podar School Haveli à Nawalgarh

Léna : Nous descendons devant le musée. Nous leur confions nos sacs à dos. D’après le guide du routard, Podar School Haveli propose une visite guidée qui permet de faire un circuit à la découverte de plusieurs haveli nous ne sommes donc pas surprises quand un monsieur commence à nous expliquer le musée.

Maman : Nous sommes dans une ancienne école, la famille Podras a soutenu Gandhi et son programme d’éducation de1921 à 1931. Il y a aujourd’hui des écoles Podras partout en Inde. Le musée est en fait une haveli construite symétriquement, une partie est occupée l’été, l’autre en hiver. La cour et les murs des pièces sont décorés de très jolies fresques bien restaurées représentent des scénettes de la vie : Krishna danse, des hommes jouent aux dés, des animaux réels ou imaginaires et nous reconnaissons des villes occidentales car les marchands voyageaient beaucoup. A l’étage, nous traversons des salles d’exposition, bijoux, tenues traditionnelles pour les différentes castes. Il y en a 22, des brahmanes aux musiciens (par exemple dans les intouchables, nous retrouvons les cireurs de chaussure, les tziganes, les potiers, les éboueurs, les musiciens…). Les tenues blanches sont portées par les familles en deuil. Le guide nous présente les turbans, Léna profite d’une initiation pour l’enrouler, la voilà parée ! La salle suivante présente des tableaux des différentes célébrations et festivals indiens : Holi, la fête du printemps et des couleurs, la fête des cerfs-volants, la foire aux dromadaires, … 

Nous continuons avec la visite de deux autres haveli. Elles sont très grandes, nous apprenons qu’ils vivaient à 40 personnes à l’intérieur. 2 familles se partageaient cet espace. Il y avait plusieurs étages, et même des demi-étages réservés aux femmes !

En route pour Ajmer   

Léna : Comme souvent, la problématique de mon estomac criant famine se présente. Nous cherchons tant bien que mal un restaurant, mais nous ne trouvons pas. Il faut dire que nous ne souhaitons pas trop nous éloigner, notre bus est dans une heure. Nous atterrissons dans un genre de boulangerie où les propriétaires sont très heureux de nous accueillir. Nous sommes servies de samosas et gâteaux très sucrés, pas franchement ce dont j’avais envie mais doit-on encore le répéter : en Inde, on fait pas ce qu’on veut ! Le fils du pâtissier est très sympa et discute avec nous pendant que nous mangeons.

Nous prenons ensuite un rickshaw partagé jusqu’à la grande route, là où nous avons été déposées ce matin. Le bus n’arrive pas, il a 1h de retard !! Nous perdons un peu patience, nous ne sommes même pas tout à fait sûres d’être au bon endroit, les gens autour de nous ne parlent pas très bien anglais…. Mais finalement, il apparait ! Ce bus est extrêmement sale, maman fait une fixette sur la javel et rêve de nous désinfecter de la tête aux pieds à notre arrivée. Le voyage dure 5 heures, il va falloir se détendre 😉  

Maman : Le bus est extrêmement sale, s’asseoir et ne rien toucher tout le long du trajet s’annonce compliqué, j’ai hâte d’arriver. Nous finissons cependant par nous endormir, c’est là une qualité que nous partageons Léna et moi et qui nous sauve dans ce cas précis. Le temps passe plus vite ! Soudain le bus s’arrête et tout le monde descend. Nous comprenons qu’il s’agit d’un arrêt pipi et chai. Nous nous précipitons et faisons la queue avec les autres devant les toilettes très sommaires. Puis nous commandons le chai et déjà il faut vite remonter dans le bus. Pas de temps à perdre. Un vendeur de samosas nous accompagne, il vend pendant que le bus roule et saute du bus à la sortie du village bien plus loin. Nous en avons pris mais je suis à la fin de ma vie en les mangeant, j’ai la bouche en feu heureusement il nous reste quelques fruits !   

Léna : Nous observons le coucher de soleil sur les montagnes rocheuses depuis notre siège, j’adore tellement ce moment de la journée où les couleurs changent et le soleil laisse place à la lune. Nous avons hâte d’arriver, le trajet nous a semblé extrêmement long… Avec 30 minutes de retard, le bus s’arrête au milieu de l’autoroute ! Nous sommes en plein milieu de 8 voies ! Je regarde le GPS et ne comprend pas, nous sommes loin du centre ville!

Il fait déjà nuit et nous souhaitons nous rendre à Pushkar ce soir, pas le choix, il faut qu’on aille à la station de bus qui se trouve à une petite dizaine de kilomètres d’ici. Nous sommes sur l’autoroute et il n’y a qu’un seul chauffeur de tuktuk qui est là. Je négocie autant que je peux, feins de partir à pieds plusieurs fois, insiste, fais mes yeux de chiens battus, utilise l’humour … Rien à faire, il refuse de descendre en dessous de 300 (pour un prix de 500 rs annoncé au départ). Finalement, nous sommes obligées de céder, le chauffeur n’est pas bête, il savait bien que dans ces conditions, nous n’avions pas d’autres options, grrr, ça m’agace !! Je sais que le bon prix était maximum 200rs. La ville d’Ajmer que nous découvrons sur la route nous semble très moderne, il y a plein de mariages, des immenses magasins d’électronique (propres), les routes sont à peu près ok. Nous sommes très surprises !  

La visite de ces deux villes : Mandawa et Nawalgarh était très intéressante, l’architecture unique des havelis vaut clairement le coup d’œil ! Ce sont de petites villes relativement peu touristiques et où il est agréable de se balader. Après avoir beaucoup bougé ces derniers jours, nous avons hâte de poser nos sacs à dos quelques jours à Pushkar.

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