La Pologne avec Sarah : Varsovie, Cracovie et mémoire à Auschwitz

Après ce mois incroyable en Lituanie, je me dirige vers la Pologne pour rejoindre ma copine Sarah !!! Je suis trop contente ! C’est la première personne (à part mes parents) que je vais revoir depuis mon départ ! Elle reste pour 4 jours, on va tenter de faire le maximum, c’est partiiiiii !

1 journée à Varsovie !

On se rejoint à Varsovie à 7h du matin à la gare. On n’a pas internet ni l’une ni l’autre, on tente de se connecter où l’on peut, Sarah a un bus sur un parking et moi j’ai 30 minutes gratuites dans un café, pas simple mais on y arrive ! C’est comme si on ne s’était jamais quittées, on papote de tout et de rien, comme si on s’était vues la veille, c’est dingue ! Et après un petit déjeuner le temps de se réveiller, on pose nos sacs dans un casier de la gare et en route, on a 12 heures devant nous pour visiter la capitale polonaise.

On est accueillies par le « pénis de Staline » l’une des sept soeurs, les sept tours construites par/pour Staline sous l’empire Soviétique. C’est la 3ème que je vois (la première c’était l’université de Moscou puis à Riga).

On commence par remonter la rue Novy Swiat à la très jolie architecture ! On visite nos premières églises, je ne le sais pas encore mais Sarah va me faire rentrer dans TOUTES les églises que l’on voit pendant ces 4 jours, autant vous dire que ça en fait vraiment, VRAIMENT beaucoup…

Et on arrive directement sur la place du château, on se croirait dans une carte postale ! Toutes ces maisons colorées semblent irréelles, c’est trop mimiiiiii ! On est en revanche un peu déçues par le château qui est … rose ! On s’attendait plus à un château fort ancien, là on se croirait à Toulouse, pas très dépaysant ! (oui on aime bien râler). On enchaine avec une balade dans la vieille ville, c’est magnifique ! Petites rues pavées, des façades de toutes les couleurs, un style ancien mais bien rénové. C’est super agréable comme balade. On poursuit sur les remparts du Barbakan, le ciel est menaçant, on va probablement se prendre une grosse averse dans la journée, aie aie aie !

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On continue notre balade en passant devant le théâtre, on traverse un parc à la recherche de son plus vieil arbre, et aux premières gouttes, on s’abrite dans le musée national qui est gratuit tous les mardis. On passe rapidement, pas trop la tête à ça! Mais c’est quand même sympa !

 

On mange ensuite dans un restaurant « traditionnel à touristes » comme on dit ! On prend un gros pancake aux pommes de terre et sauce aux champignons pour deux, ça cale ! Et pour digérer ce plat très riche on part au parc Lazienski. C’est immense et heureusement pour nous, très arboré ! Les arbres nous protègent de la pluie et on ne sent presque pas les gouttes. Il y a un palais sur la rivière, un petit amphithéâtre, on dit des bêtises et un mec qui parle sûrement français rigole (enfin, se moque de nous…) en passant à côté, ça, s’est fait !

 

 

On s’arrête sur le chemin du retour dans un petit supermarché, on cherche les « différences culturelles » les produits que l’on ne connait pas. Le plus surprenant pour nous ? Le tournesol entier au rayon fruits et légumes ! On vient de découvrir d’où viennent les graines de tournesol… On se couchera moins bêtes ce soir.

Courte nuit dans le bus…

 

La météo n’est toujours pas terrible, on en a plein les pattes alors on se dirige vers la gare pour récupérer nos sacs et se rapprocher de la station de bus Mlociny où l’on va prendre un bus de nuit pour Cracovie. On dine dans un kebab vietnamien, oui oui c’est possible !!! Bon, ils sont plus kebab que vietnamiens… Ils vendent des sandwichs, des nouilles et des nems ! Mais ils ne parlent pas anglais, seulement polonais alors on communique avec mes quelques souvenirs de vietnamiens, j’ai déjà tout oublié !!! Je suis dégoutée… En tout cas, je les fais bien rire !

 

 

La station est hyper mal foutue, déjà ce matin on a galéré à se rejoindre à cause de ça, ici, les panneaux ils connaissent pas ! Et le peu de panneaux existants est en polonais, ça n’aide pas nos affaires! On n’est pas sûres d’attendre au bon endroit, Sarah finit par demander à des gens qui attendent aussi, apparemment c’est bon… Le bus arrive 5 minutes avant l’heure annoncée, on est sauvées ! On embarque dans un bus tout pourri, de loin le plus inconfortable de tout mon voyage mais pour 5€ on n’a pas le droit de se plaindre ! La nuit est extrêmement inconfortable et l’on arrive vers 3h30 du matin à Cracovie. On s’allonge par terre pour terminer/commencer notre nuit jusqu’à être réveillée par la sécurité à 6h qui nous annonce qu’ils vont ouvrir les guichets. Bon, direction l’auberge, on a choisi de dormir à Ginger appart hostel, c’est à l’opposé de la ville. On traverse donc le vieux centre ville de Cracovie qui est désert. On découvre la place principale mais on n’est pas assez réveillées pour en profiter, dommage ! On a nos lits immédiatement à l’auberge et ça, c’est top ! On peut poser nos affaires, prendre une douche, se reposer et préparer le programme des jours à venir. Oh ! Et profiter du petit déjeuner aussi 😉

Cracovie

On retourne donc dans le centre pour re-découvrir la place principale de jour. C’est beaucoup plus animé, le marché est ouvert, de nombreuses carrioles tirées par des chevaux encerclent la place, on ne sait pas trop quoi penser du traitement des chevaux, ils n’ont pas l’air franchement heureux… En revanche, la place est superbe ! Les halles centrales regorgent de petits stands (à touristes…) à l’extérieur, il y a un marché plus « traditionnels ». La cathédrale est sublime, plusieurs petites tours, chapelles et des cafés/restaurants partout ! Hyper vivant, c’est clairement le cœur de la ville.

On décide de se rendre à Auschwitz l’après-midi même car la météo annoncée n’est pas des plus réjouissante alors qu’il fera très beau le lendemain. Autant lié la météo à l’humeur, ciel gris pour une visite incontournable mais grisante.

Auschwitz, devoir de mémoire.

Beaucoup d’agences proposent des visites d’Auschwitz au départ de Cracovie pour plus ou moins 40€ ! Ça nous semble extrêmement cher et nous décidons de nous y rendre par nos propres moyens. On prend un bus à la gare qui nous emmène à Oświęcim et on arrive un peu avant 16h mais les visites sont pleines jusqu’à 17h. On a donc notre ticket (gratuit) et 1h devant nous, on nous conseille de nous rendre d’abord à Birkenau pour ne pas perdre de temps. On a du mal à saisir la gravité du lieu. Il y a très peu (pas) d’informations. Bien que l’endroit soit immense, gigantesque (!) et que l’on voit les rails, les différents camps, dortoirs… On ne se rend pas compte des atrocités qui ont eu lieu ici. A ce moment-là, on regrette un peu de ne pas avoir de guide pour nous expliquer. La visite des dortoirs est sûrement la plus impressionnante. Après un rapide calcul, on réalise que 400 personnes étaient entassés dans chaque « maison » dormant à 3 ou 4 par lits. Beaucoup de bâtiments ont été détruits par les SS lorsqu’ils ont quitté les lieux juste avant la fin de la guerre. Espérant effacer toutes traces des horreurs arrivées ici.

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Puis on revient à Auschwitz I, la partie musée donc, où l’on va enfin avoir des explications. On passe sous le tristement célèbre portail « Arbeit march frei » (le travail rend libre).

Ce camp a été ouvert le 7 Octobre 1941 et après 5 mois d’existence, 9000 personnes étaient déjà décédées de faim, de travail, de froid ou de violence. A la suite de ces 5 premiers mois, le camp Auschwitz II, Birkenau (que l’on a visité en premier donc) était ouvert. On peut visiter tous les bâtiments, chacun exposant différents épisodes.

Je ne suis pas sûre de pouvoir retranscrire par écrit, ni même par oral d’ailleurs, ce que l’on a pu ressentir. Les expressions « ça fait froid dans le dos » , « avoir le ventre noué » ou « ça retourne le bide » prennent tout leur sens. On se sent physiquement pas bien.

Comme à la prison du génocide des Khmers rouge à Phnom Penh, la partie la plus dure pour moi, est de voir tous les visages des victimes. Tous ces regards vides et expressifs à la fois, braqués sur nous et pouvoir mettre un visage sur un nombre de morts juste exorbitants (1,3 million à Auschwitz dont 1,1 million de Juifs…..) ça rend malade.

D’autres pièces sont également fortes de sens. La salle des cheveux par exemple, une montagne de cheveux est exposée derrière des vitrines. C’est tellement réel, tellement parlant. Ils ont appartenu à des personnes qui ont existées. On sort des manuels d’histoire, des photos en noir et blanc et on se retrouve confrontées à une réalité tangible. Dans la salle suivante, ce sont des montagnes de chaussures qui sont entreposées. Des milliers de chaussures. Puis ce sont les valises, la vaisselle… Tout ce que les détenus ont pu emporter, qui leur était cher et qu’ils n’ont jamais revus. Il y a aussi des photos de crânes, de personnes squelettiques à l’article de la mort, les photos de violences, d’enfants, les maquettes reconstituant les chambre à gaz avec des monticules de corps…

Ma première larme de cette visite, je l’ai versée dans la première chambre à gaz qui ait existée. Avant même de rentrer dans ce four géant, j’ai croisé une femme qui en sortait en larmes. Un frisson m’a parcouru. A l’intérieur, le plafond est bas, la première pièce est vide et bien qu’il y ait d’autres visiteurs, le silence est pesant, lourd de sens. C’est ici que les premières victimes ont été gazées et que des centaines, des milliers d’autres ont suivi. La salle attenante est composée de 3 fours. L’atmosphère est macabre, on ressent la souffrance et la mort. C’est horrible. La cheminée à l’extérieur est le seul élément visible de ce qu’il a pu se produire ici.

Une autre salle dans laquelle je m’attarde, c’est celle des témoignages de survivants. Il y a beaucoup de portraits d’hommes et de femmes d’un certain âge avec des extraits de phrases ou de souvenirs. Tous sont très touchants. Je vous en remet quelques uns qui m’ont particulièrement marqués :

– « Whoever forgets what happened during the fascit period can be made to relive what happened » Adam Konig, 2011
– « To remember is an obligation toward the dead » Otto Schwerdt, 2004
– « I left Auschwitz but Auschwitz has never left me. Survivors fall between the two stools of wanting to forget and having an obligation not to forget. We owe it to the victims. Their suffering and death must not be allowed to fall into oblivion. that would be to wipe them out again. » Max Mannheimer, 2006

C’est donc un peu chamboulées que nous sommes rentrées à l’auberge. Pas trop d’humeur à sortir et fatiguées de notre courte nuit de la veille, nous sommes rapidement allées nous coucher.

Le quartier juif de Cracovie !

Le lendemain nous partons arpenter le sud de la ville. On commence par monter au château le long de la rivière, vue sympa, grand soleil, on en profite ! On déambule dans les petites rues, on visite 1 milliard d’églises avant de finalement arriver dans le quartier juif : Kazimierz.

Quartier jeune de la ville, il y a beaucoup de food truck, de petits cafés, des tags partout, super sympa ! On repère vite des gens manger de grands sandwichs, le fast food local : les zapiekanka ! On craque pour une au pesto, tomates et oignons frits, mmmmh un délice ! On la partage à 2, c’est énorme !

Ghetto heroes square
Fragments de mur du ghetto

On repart ensuite direction l’usine de Schindler qui a inspiré le célèbre film La liste de Schindler.

On ne le visite pas mais je retiendrai cette phrase affichée dans l’entrée, au milieu des portraits de tous les employés.

« He who saves one life saves the world entire » Talmud, et l’explication « And how many worlds did Oskar Schindler save ? If I weren’t for him, there would not be me, nor our descendants – my daughter and my two grandchildren, my brother Resin’s two sons, my cousin Olek’s children, the children and grandchildren of the others saved by Schindler. So how many save he really then, when he saved 1200 people ? They are countless… » Niusia.

Retour en centre ville par la voie royale qui traverse la ville du Nord au Sud. Les terrasses au soleil nous appellent et c’est donc tout naturellement qu’on commande 1L de bière à se partager. On n’avait pas franchement imaginé avoir un « verre » de 1L pour deux ! Il nous faut utiliser les deux mains pour porter le verre à notre bouche !

Le nord de la ville

On remonte jusqu’en haut de la ville, observons la porte Saint Florian et les remparts du Barbican, le beau bâtiment du théâtre

 

Et l’on découvre un petit restaurant : Szalone Widelce, petits prix et super qualité ! Grosses portions et délicieux !

On teste le maximum de spécialités : une assiette de soupe aux champignons, une assiette de Pierogis, les raviolis typiques, et surtout … Un gros morceau de viande grillé à la broche, avec des frites, de la sauce moutarde miel et les fameux concombres au vinaigre que j’ai déjà bien dégustés en Lituanie. Mais surtout, on a eu du fromage et du pain en entrée, offert par la maison ! Ils savent comment nous parler !! On est aux anges ! J’y suis d’ailleurs retournée le lendemain avec Corentin, trop bon !

 

Visite de Cocotin, mon grand couz’ !

 

Après le restaurant, mon cousin Corentin, nous rejoint ! Oui oui il est venu me voir en Pologne !!! Décision de dernière minute, je ne m’y attendais pas du tout, je suis trop contente. On boit quelques nombreuses bières, sur la place principale à la chaleur des radiateurs extérieurs, on peut aussi s’enrouler dans les plaids, on se croirait en plein hiver ! Tous les bars semblent fermer assez tôt, on se dirige donc vers la maison de la bière (Bierhalle) où l’on a pris une bière d’un litre l’après-midi même, c’est encore nous ! On joue aux cartes tous les trois puis on tente de trouver où se passent les soirées. On rencontre des mecs lourdement alcoolisés avec qui on « discute » mais finalement, on décide de rentrer et on continue de jouer aux cartes à l’auberge.

Le lendemain, c’est le départ de Sarah. Je refais le tour de la ville avec Corentin, je découvre de nouveaux endroits, on s’arrête à nouveau aux Zapiekanka et je goûte celle au fromage de chèvre et canneberge, c’était meilleur la veille… On s’arrête dans un café pour papoter, on rattrape le temps perdu et je prends des nouvelles de la famille, de ses projets, c’est trop cool de pouvoir parler de choses communes !

Le soir, on sort mais il tombe une grosse averse, on se réfugie dans un bar (encore!) et on continue de papoter, Corentin s’en va au milieu de la nuit prendre un train pour Varsovie avant de continuer son périple en Belgique. Moi, c’est direction Lublin le lendemain pour rejoindre ma copine Wiktoria rencontrée au camping ! Je continue ma tournée des visages familiers, yeeeeeah !

 

En conclusion :

J’étais super contente de revoir Sarah et Corentin ! Varsovie aurait méritée que l’on y reste plus longtemps en revanche à Cracovie j’ai eu le temps de bien faire le tour en 3 jours. Les deux villes étaient super sympa, plein de choses à faire et à voir ! En revanche, niveau informations dans les stations de bus, c’est la cata et les polonais que l’on a rencontrés n’ont pas été des plus sympathiques … J’ai hâte de rejoindre Wiktoria pour découvrir une Pologne plus authentique, moins touristique : à suivre !

 

Infos pratiques :

En Pologne, les musées sont gratuits un jour par semaine ! Ça vaut le coup de se renseigner 😉

Varsovie :

Souvent délaissée au profit de Cracovie, j’ai regretté de ne pas y rester plus longtemps ! La vieille ville est juste sublime, le parc de Lazienski également.

Cracovie :

Petite ville qui regorge de jolies ruelles, il est agréable de s’y promener. Ne pas louper les zapiekanka de la place … dans le quartier juif !

Les soirées ont l’air plutôt sympa par ici, et les bières vraiment pas chères !

Auschwitz :

Il est possible de visiter Auschwitz sans passer par une agence ! Prendre un bus depuis la gare centrale de Cracovie : 14zl par personne (28zl aller / retour) pour 1h de transport.

Puis 2 options : Réservation entre 10h et 16h = visite guidée payante OU pas de réservation = visite libre gratuite avant 10h et après 16h.

Le musée ferme à 19h30 donc 3h sont suffisantes pour faire le tour. La visite libre laisse le temps de lire les panneaux, de prendre son temps dans chaque salle. On a trouvé la visite suffisamment complète sans guide. En revanche, sur le camp de Birkenau, on a manqué d’informations.