Comment résumer ces 15 mois ? Ces 24 pays ? Ces 180 endroits visités ?

Ces 556 rencontres de 70 nationalités différentes ? (oui oui, j’ai fait une liste !)

C’est comme le fameux « Alors, c’était comment ? » auquel je ne sais quoi répondre…

C’était incroyable, merveilleux, magique, magnifique, époustouflant, à couper le souffle, … Et toujours plus de superlatifs positifs !
Tellement bien que je ne peux faire court, je suis obligée de reparler de chaque pays, de chaque expérience. Certains endroit m’ont marquée à tout jamais pour leurs paysages, d’autres pour les personnes que j’y ai rencontrées, pour les moments que j’y ai vécus, pour les leçons que j’en ai tirées.
Il n’y a pas de réponse unique, pas de réponse facile, alors je vais tenter de vous faire un petit résumé, au mieux et pourtant très loin de la réalité !

Qu’est ce que ça a changé en moi ?

Comme je le disais, je me suis découverte, re-découverte, j’ai réalisé tout ce dont j’étais capable, j’ai pris confiance en moi et compris que le monde est beau, que les gens sont bons ! J’ai découvert le bonheur, bien que j’ai toujours été plutôt heureuse, c’était juste une autre forme de bonheur, le bonheur dans le lâcher prise, dans la liberté. J’ai appris à faire confiance aux autres et à croire au destin. Alors je sais que j’en saoule plus d’un avec mes « c’est un siiiiigne ! », « tout arrive pour une raison », « si ça doit arriver, ça arrivera ! » mais j’en suis profondément convaincue !! J’ai développé « mon sixième sens », mon intuition, je sais faire confiance à mon coeur, à ma tête et aux énergies ressenties par mon corps pour prendre les bonnes décisions.

Ma plus belle rencontre ?

Il y en a eu tellement, des plus marquantes que d’autres forcément, mais impossible de n’en citer que quelques unes.
Ce que je retiens, c’est que ce n’est pas le temps que l’on passe avec une personne qui importe sur la force de la relation. Il y a tellement de personnes avec qui j’ai passé seulement quelques heures tout en ayant l’impression de les connaitre depuis toujours. Je ne compte plus les larmes versées après des séparations. Chaque moment, chaque rencontre a été unique et forte à sa façon.

Je dis toujours en rigolant que dans la « vraie vie » il est assez rare de rencontrer quelqu’un et de vivre avec dès la première seconde. En voyage, ton voisin de dortoir devient vite ton meilleur ami pour 24h, parfois plus, parfois moins… Ensemble vous partagerez des regards agacés face à la personne qui ronfle dans la pièce ; puis, c’est avec lui que tu boiras ton jus de fruits frais au réveil en Asie ou ton café en Europe, que tu vivras des aventures fortes toute la journée, verras des monuments incroyables, contempleras un paysage pendant des heures sans dire un mot, en union avec la nature, c’est avec cette même personne que tu mangeras en tête à tête, le midi et le soir, vous enchainerez peut être même sur une bière dans la soirée ! Et vous irez vous laver les dents ensemble, partageant un lavabo avant que l’un ne monte l’échelle de son lit et que vous ne vous endormiez avec les mêmes images des dernières 24h qui défilent devant vos yeux. Le lendemain, cette personne continuera sa route, toi aussi, et vous retrouverez un nouveau meilleur ami avec qui vivre la journée du lendemain. Il m’est arrivé de ne pas connaitre le prénom de mon « meilleur ami » d’un jour, mais qu’importe, la relation était vraie, les conversations aussi, il n’y avait pas de technologies entre nous, pas de jugement, pas d’attente, juste vivre l’instant le plus intensément possible. Alors, que notre journée se résume à se balancer dans un hamac, jouer aux cartes, manger, échanger, rire ou à gravir une montagne, faire des centaines de kilomètres, admirer des cascades incroyables… C’était toujours une journée vécue à 100%.

A tout ceux qui me demandent « et alors, les galères ? Maintenant que t’es rentrée, tu peux le dire! »

Je n’ai même rien à vous dire. Sans aucune mauvaise foi ! Les mauvaises expériences ne sont pas celles que je raconte, car ce ne sont pas celles que je retiens, des moments isolés où le moral n’était pas au beau fixe, des rencontres qu’on aurait préféré éviter, des dépenses qui ont fait mal au porte-monnaie, des moments de doute, de peur… Mais il y en a eu si peu !

Après, il y a toutes ces anecdotes où rien ne se déroule comme prévu et qui font des histoires à mourir de rire où on peine à croire que c’est réellement arrivé ! Oui, j’ai brulé mon téléphone (tout neuf!) en le faisant tomber dans des braises chaudes pendant que … je courais pieds nus sur ces-mêmes braises ! Quoi ? C’était bête comme idée ? Vous ne m’y reprendrez plus! Cette fois où je suis tombée en moto, après 600km de routes montagneuses (où tout le monde était tombé au moins une fois sans se faire mal, sauf moi!) je suis tombée le dernier jour, sur une ligne droite en allant à la station de bus et je me suis ouvert le genou. Aie aie aie ? Oui, mais quand des secouristes laotiens en uniformes sont venus me sauver sur leur moto (pas leurs chevaux blancs, faut pas abuser quand même!) je peux vous dire que la scène était suffisamment hilarante pour oublier la douleur ! Ou aussi, quand j’ai fait du stop en Serbie et qu’il m’a fallu 9 chauffeurs pour faire les 200km qui me séparaient de ma destination ! J’ai cru ne jamais y arriver, j’ai atterri en altitude dans la ville la plus froide du pays où mon pouce congelait au bord de la route, je suis montée avec des chauffeurs complètement fous qui téléphonent non-stop au volant et font des écarts pas possible, d’autres qui m’avançaient de 10km pour me larguer en pleine nature … mais, tout est bien qui finit bien, de jolies rencontres et des paysages de dingues tout du long !

Je dirai que le plus compliqué, le plus « galère » pour moi a été de prendre des décisions. Faire le choix de quitter l’Asie au profit de l’Europe… j’en frissonne encore ! Ou le choix de suivre des personnes que j’appréciais si cela signifiait de changer mon itinéraire et de « louper » une étape. Prolonger mon visa ? Partir ? Rester ? Faire demi-tour ? Continuer seule ou à plusieurs ? J’avais toujours cette peur de me tromper, de prendre une mauvaise décision et de regretter par la suite, alors que je peux affirmer désormais qu’il n’y a aucune mauvaise décision dans la vie. Tout arrive pour une raison comme je le disais précédemment 😉

Les pays qui m’ont le plus marquée ?

Sans aucun doute le Vietnam, encore et toujours. Premier pays où je suis allée et ou après y avoir passé 6 mois en cumulé, je rêve de repartir. Le Cambodge qui a permis à mes parents de comprendre ma passion du voyage et de nous rapprocher. Il y a aussi eu le Sri Lanka pour le choc et le dépaysement que j’ai pu ressentir là-bas, l’insécurité m’aura permis de me découvrir plus forte et féministe. Le Myanmar pour les merveilleuses rencontres et la situation des Rohingyas qui me touche profondément. En Europe, je retiendrai la Russie forcément, une autre forme de dépaysement, de nouvelles difficultés rencontrées (la solitude, la barrière de la langue!). Je retiendrai la Lituanie pour mon expérience de volontariat qui m’a montrée une autre vision de la vie, j’ai su apprécier le crédo « Carpe Diem » comme jamais auparavant. Il y a eu l’Albanie qui m’a, en bien des points rappelée l’Asie et qui m’a permis de profiter d’un été indien au mois d’Octobre. Le Monténégro qui m’a permis de réaliser un défi incroyable avec l’ascension du Bobotov Kuk ! La Slovénie et ses paysages féeriques qui m’ont permis de me ressourcer. Et puis, bien sûr Budapest où je me suis sentie juste bien, juste moi, où j’ai eu pour la première fois depuis longtemps envie de poser mes valises (mon sac à dos!) pour quelques temps…

Si vous ne deviez retenir qu’une chose, c’est la suivante :

Partez ! Osez découvrir le monde, en solo, sac sur le dos !

C’est tellement important de découvrir de quoi l’on est capable, oui on est tous capables de se débrouiller seul ! Enfin, quand je dis « seul » c’est toujours avec l’aide bienveillante des Autres prêts à nous aider !
Le nombre de fois où j’ai entendu « moi, je ne pourrai pas faire ce que tu fais » et j’aimerai vous dire que si ! Bien sûr que si vous pouvez le faire ! Pas forcément partir 15 mois, pas forcément au bout du monde… Mais même quelques jours en France ? en Europe ? Osez découvrir de nouvelles façon de voyager, les auberges de jeunesse, le stop, le couchsurfing, acceptez de sortir de votre zone de confort, osez rencontrer l’Autre, osez l’Aventure… ça change une vie !

Le monde est beau, le monde est grand, vous ne serez pas déçus.